33 ~ Sylath

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Une heure avant l'aube, Sylath comprend que l'humain n'a pas l'intention de revenir. Il délaisse son livre qu'il abandonne sur le fauteuil, prend la couverture chaude qu'il a prêtée la veille à Ila, et quitte sa chambre.

Il se fie à son instinct et à son infaillible odorat. La fragrance subtile de l'odeur qu'il recherche est facile à déceler, et il la suit, à travers les sections désertes de la forteresse. Il remonte les escaliers comme un spectre, parcourt des étages vides et lugubres, et trouve finalement la chambre qu'il cherche.

La porte est fermée mais le bois est si vieux que le panneau est gondolé et les ajours laissent entrevoir la lumière chaude d'un faible feu. Il pousse lentement la porte qui grince sur ses gonds, et pendant un instant il plisse les yeux parce que la pièce n'a pas de rideaux, et que derrière les carreaux fissurés, l'aura pâle du soleil levant agresse ses yeux.

Il ne dit pas un mot. Ilashan est près de l'antique cheminée où brûle un feu de fortune qui ne doit pas réchauffer beaucoup son corps exposé et qui faute de nouveau combustible, ne tardera pas à s'éteindre.

Le sol est couvert de poussière alors il dépose la couverture qu'il a apporté sur une chaise branlante sur laquelle l'humain a bien fait de ne pas s'assoir et avant de quitter les lieux pour retourner à ses appartements, il précise :

— Si tu as faim, Ila, descends aux cuisines, quelqu'un te servira de la soupe.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant