L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neige

163 ~ Sylath

À force de le côtoyer, les moments où Ilashan se montre revêche ne surprennent même plus le vampire. Ils révèlent d'ailleurs souvent un malaise chez le mercenaire.

— Ça m'intéresse vraiment, le contredit le vampire. Je ne pose jamais de question dont je ne veux pas connaître la réponse. Je ne te force pas à répondre. Mais je pense que pour toi ça change quelque chose.

Ils arrivent dans la chambre et Sylath récupère la cape de fourrure pour la ranger.

— Peut-être que personne ne t'attend nulle part. Peut-être qu'on ne t'a jamais attendu. Mais ce n'est plus le cas. Quand tu auras quitté la Forteresse, tu pourras dire qu'il y a quelqu'un qui attend toujours ton retour.

Sylath sourit parce qu'il a l'impression que tout ce qui touche aux émotions est trop intime pour Ilashan. Comme l'avait dit Mérédith.

— Loin dans le Nord, quelqu'un qui t'horripile profondément se demandera, tout le temps que dure une vie de mortel, si tu vas bien, et s'il y a une chance pour que le destin te ramène sur tes pas.

Le vampire jette du bois dans le feu pour le raviver.

— Bon, et pour être sincère, je me demanderai aussi si tu es en train de maugréer et d'exprimer ton mécontentement, parce que c'est quand même quelque chose que tu fais souvent, et avec application !

Le vampire sonne pour qu'on apporte un repas à Ilashan. Il est quasiment certain qu'il n'a rien mangé depuis le repas qu'il lui a fait servir le matin, il n'est pas du genre à savoir faire des pauses.

— Repose-toi un peu, tu as passé la nuit à travailler, tu dois avoir faim.