-"Aigue-marine," murmurais-je pour que lui seul m'entendit alors que j'étais sous le choc d'une telle révélation.
-"Bonsoir Rebecca,"
Lorsque mon prénom s'échappa de ses lèvres, un long frisson parcourut mon corps. Comment pouvais-je ressentir quelque chose pour cet inconnu? Ressentais-je même quelque chose à son égard? Les papillons qui tourbillonèrent dans mon ventre en fut la preuve évidente que le sentiment qui m'animait était plus que de la gratitude mais quelque chose de bien plus fort et puissant que je refusais d'admettre au fond de moi!
-"Non! Calme toi, Rebecca," me sermonnais-je en sentant que mes pensées envers cet étranger qui n'était pas réellement si inconnu que ça, allaient trop loin.
Vraiment trop loin.
-"Vous pensez à quoi?" me demanda cet homme énigmatique en relevant mon menton.
-"À rien!"
-"Vraiment? Vous rougissez, Mademoiselle Wallace! Vous pensez à quoi? Que je suis peut être aigue-marine ou bien que le destin nous pousse irrémédiablement vers l'un et l'autre?"
Sa voix chaude et rauque près de mon visage me fit perdre pied. Sa main tenait toujours la mienne, un léger sourire aux lèvres en voyant que la marque que m'avait infligée Matt avait disparu. Il s'abaissa à ma hauteur et me regarda dans les yeux. Et ce que j'y vis me coupa le souffle. Un torrent d'émotions traversèrent ses yeux bleus que je ne pouvais hélas point discerner ni comprendre ce qu'il pouvait ressentir sur cette attirance interdite voire naissante et troublante.
-"À vous de me le dire? Qui êtes-vous?"
Nos regards s'accrochèrent aussitôt. Ses aigues-marines me dévisagèrent longuement comme pour peser le pour et le contre d'un tel aveu me faisant frémir de peur car au final, je ne le connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Il pouvait être un tueur en série, un psychopathe! Cet homme mystérieux semblait cacher un lourd secret, trop lourd pour ses épaules certes musclés.
-"Je ne vous ferai point de mal, Rebecca," m'avoua-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. -"Votre visage est très expressif, Rebecca et si je suis si mauvais comme vous le pensez, premièrement, je n'aurai jamais payer l'addition du restaurant ou bien je vous aurais fait payer d'une haute manière."
Comme pour appuyer ses dires, il me détailla de la tête aux pieds, lorgnant mon corps le déshabillant de ses aigres-marines désormais brulants et fiévreux, empourprant mes joues par la même occasion de honte d'avoir pensé ainsi de lui alors que depuis que je le connaissais, il s'était comporté comme un parfait gentleman, venant à ma rescousse quand Matt m'avait volé.
-"Pardonnez moi. Je vous prie de m'excuser, Monsieur?" lui dis-je, le visage baissé n'osant plus le regarder.
Pourtant, il fut d'un tout autre avis car il releva à nouveau mon menton pour ancrer nous yeux, nous imprégnant mutuellement de nos visages, lui de moi et moi de lui. De son visage d'ange naquit ce sourire qui fit battre mon coeur follement contre ma poitrine, le sachant proche de moi, si proche que son souffle chaud s'écrasa sur mon visage.
-"Vous êtes très intelligente," m'avoua-t-il, toujours avec cet éternel sourire à me faire fondre littéralement pour lui. -"J'ai faillit mordre à l'hameçon. Vous êtes douée."
Me mordant la lèvre inférieure, je bus d'une traite ma boisson en masquant mon sourire mais en vain. Ma tentative de connaitre son prénom était lamentable.
-"Vous pensez sérieusement que j'allais vous dire mon prénom?" ajouta-t-il, sourire aux lèvres.
-"Pourquoi ne pas me le dire? Êtes-vous un criminel?"
-"Un criminel?" fit-il en haussant ses sourcils. -"On dit que je suis beau, séduisant, riche, mais criminel, c'est une première."
-"Ajoutez narcissique à votre liste."
Son rire suave résonna dans le bar. Les personnes présentes se retournèrent à l'entente de ce rire grave et rauque qui eut don de me faire rougir davantage.
-"Alex," dit-il au barman. -"Comme d'habitude,"
Alexander s'empressa immédiatement de préparer sa boisson tandis que je regardais partout sauf cet homme énigmatique et troublant qui d'une simple caresse animait mon coeur et mon être de frissons tout comme des décharges électriques mortelles pour mon âme si souvent blessé par les hommes.
-"Alors, c'est vous, Femme fatale," me dit-il en buvant son whisky.
-"Quoi?" m'écriais-je stupéfaite.
-"C'est vous sur ce site de rencontres," persista-t-il perplexe.
Ma bouche n'osait plus s'ouvrir. Une seule idée me trottait dans la tête: celle d'avoir une sérieuse discussion avec ma colocataire. Femme fatale? Y avait-il pas d'autres noms plus simples alors que j'étais tout sauf une femme fatale! Quel autre mensonge avait-elle inventé? La réponse n'allait pas tarder en tout cas.
-"Qu'y a-t-il d'autres sur mon profil?" lui demandais-je avant de commander une autre boisson.
-"Vous l'ignorez?"
-"Il y a à peine une heure que j'ai su que j'avais un rendez-vous avec un certain Aigue-marine. Ma colocataire a trouvé que je devais profiter de la vie, c'est pourquoi elle a créé ce profil."
-"Elle a bien fait, votre amie."
-"Vous croyez?"
-"Sans elle, je n'aurai peut être pas pu vous revoir, Rebecca."
-"Je vous ai dit mon nom. C'était facile de me retrouver," lui affirmais-je. -"Avec internet, tout devient facile."
-"Vous venez de me prendre pour un tueur en série il y a quelques minutes. Si j'étais venu chez vous, je mettrais ma main au feu que vous auriez appelé la police."
-"Pas faux," lui avouais-je, en mordant ma lèvre sachant pertinemment qu'il marquait un point. -"Puis-je connaitre le votre?"
-"Mon nom?" me demanda-t-il avec l'ébauche d'un sourire.
-"Oui."
-"Et je gagne quoi en vous le disant?"
-"Que voulez-vous?" lui demandais-je sur le qui vive.
Il me regarda attentivement alors que son sourire ne fit que s'élargir.
-"Un dîner. Après tout, vous me le devez, Rebecca."
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Impardonnable! Tome Un (Terminée)
ЧиклитUn avenir prometteur. Un père aimant. Des amis sur qui compter. Rebecca a tout pour être heureuse mais elle ne l'est pas pourtant. Avec un petit ami qui la trompe et qui vole son porte-monnaie dans un restaurant, qui serait heureuse? Au bout du ro...