Chapitre Quarante huit

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-"Tu aurais très bien pu accepter!" me sermonna Aurora, les bras sévèrement croisés sur sa poitrine, me toisant avec une colère non contenue.

-"C'est non. Point barre!"

-"Connors semble t'aimer," clama ma meilleure amie en me pointant les bouquets d'orchidées qui ornaient mon salon l'envahissant par ce parfum enivrant.

Comment un homme pouvait être aussi têtu qu'une mule! Pire que lui ne pouvait point exister. Un non selon lui signifiait clairement un oui qu'on avait peur d'avouer et comme pour me le prouver, il m'avait offert tout ce qu'une femme aimerait! Connaissant mes désirs et mes rêves les plus secrets, Connors avait tout fait pour que seulement je daignais lui faire face. Il avait utilisé mon talon d'Achille contre moi me couvrant de fleurs, mon péché mignon. Si je ne le connaissais pas assez, il y a belle lurette que j'aurais déjà cédé toutefois, je ne le faisais point confiance. Ce Connors là était une facette de lui que je craignais que tout fut faux!

-"Tu marques un point, ma chérie! Il semble m'aimer. C'est peut être une ruse! Tu l'as vu! Cet homme est trop beau pour être vrai et je doute vraiment qu'il y est une once de sincérité dans ses douces paroles. Après tout, il m'avait berné plus d'une fois et il est hors de question que je retombe dans le même piège! Une fois suffit!"

À moitié convaincue par mes arguments en béton, Aurora finit par lever les mains en l'air, signe évident de défaite tandis que je sirotais mon milkshake sous ses yeux scrutateurs, pire. Sa main se posa tendrement sur la mienne, me sortant de mes pensées qui tous tournaient autour d'un même homme autant mystérieux que borné.

-"Mais tu l'aimes, n'est-ce pas?" remarqua ma meilleure amie avec un sourire rassurant tandis qu'un triste sourire naquit sur mon visage.

Ce que j'avais besoin en ce moment, ce fut de longues vacances loin des frères Hades qui m'obnubilaient et hantaient mes pensées mais malheureusement pour moi, c'était impossible vu que les examens étaient dans deux semaines. Pourtant, c'était ce que j'avais le plus besoin aujourd'hui. Du répit! Du repos! À chaque pas que je faisais, je pouvais sentir son odeur virile chatouiller mes narines. Chaque homme que je croisais était Connors que je voyais, qu'au final, ça en devenait perturbant.

Était-ce réellement de l'amour ou tout simplement une troublante obsession ou bien même une curiosité ou un fantasme malsain et non assouvi?

-"Je prend ce silence pour un oui alors," déclara Aurora sachant depuis le début mes sentiments que je reniais constamment.

-"Je suis perdue, Aurora. Voilà ce qui m'arrive maintenant. Mes sentiments deviennent hors de contrôle. Tout est irrationnel alors que je ne suis pas amoureuse de Connors. Il m'attire, c'est tout," lui avouais-je avant de me lever du divan accompagnée d'Aurora qui elle secouait frénétiquement la tête comme si elle s'attendait deja que je cachais mes sentiments, pour finir prendre la clé de la voiture à ma place.

-"Il sera là, tu sais," m'informa ma meilleure amie lorsqu'elle referma la porte pour aller à l'université.

Je relevais la tête, perplexe, tellement dans mes pensées que je ne l'écoutais plus.

-"À la remise des diplômes," redit-elle en me faisant un clin d'œil complice.

-"C'est une blague, j'espère!"

Son hochement de tête néanmoins me fit serrer les poings impuissante avant d'être parcouru d'un long frisson révélateur qui m'empêcha à reprendre normalement mon souffle colorant mes joues de cette couleur rouge me trahissant ouvertement. Remettant maladroitement une mèche derrière mon oreille, je secouais imperceptiblement ma tête confuse et honteuse à l'idée de le recroiser alors que je voulais m'éloigner de lui et de son frère.

-"Que fera-t-il à la reprise des diplomes?" ne pouvais-je m'en empêcher de lui demander à brûle-pourpoint, triturant nerveusement mes doigts.

-"Il est l'un des généreux donateurs de l'Université, c'est ce qu'on dit à son sujet mais prépare toi à ce qu'il revienne à la charge parce que si les fleurs ne marchent point, Connors utilisera d'autres méthodes plus efficaces, j'en suis sûre et certaine, ma chérie!"

-"Boris sera là pour me protéger," déclarais-je quand nous fûmes au parking tendant mes clés à mon garde du corps qui nous fixa interloqué tandis que Aurora le dévorait des yeux, se passant sa langue d'une manière provocatrice sur ses lèvres avant de pénétrer dans la voiture sous mon regard faussement noir.

-"À l'université, Boris," lui dis-je quand j'entrais à mon tour. -"Et toi, cesse de lui tourner autour! On dirait un vautour," sermonnais-je Aurora qui éclata de son éternel rire cristallin se souciant guère de mon avertissement.

-"J'ai le droit de m'amuser!"

-"Pas avec mon garde du corps!" chuchotais-je pour que ce dernier ne nous entendit pas.

-"On verra," fit de même ma meilleure amie qui mordit volontairement son doigt me lançant un regard empli de sous entendus qui ne fit qu'accroître mon rire avant que Boris freina subitement.

Heureusement que j'avais attaché ma ceinture de sécurité. Ce qui n'était pas le cas de ma meilleure amie qui se tenait le front jurant comme un charretier.

-"Boris? Que se passe-t-il?"

-"Il y a une voiture qui bloque la route, Mademoiselle Wallace," répliqua mon garde du corps, serrant les volants à s'en blanchir les phalanges puis commença à appuyer sur le klaxon sur l'imbécile qui ne bougeait d'un cil vu la tête de mon garde du corps.

-"Qui est-ce, Boris?"

Pourtant, il ne répondit guère, fixant d'un œil mauvais la route avant que je défis ma ceinture de sécurité sous les protestations de Boris pour ensuite sortir de ma voiture.

-"Vous pouvez avancer?" m'énervais-je sans même le regarder. -"Le parking est assez grand, Monsieur!"

Un silence de mort régna avant que je relevais la tête pour enfin voir l'homme qui venait de sortir de la voiture. Cependant, ma machoire se décrocha aussitôt qu'il me sourit. Sa chevelure noire avait légèrement repoussé. Son corps dont une chemise blanche le recouvrait faisait ressortir une amasse de muscles. Il était toujours aussi beau.

Toujours aussi dangereux.

-"Maintenant, je comprend pourquoi Boris ne voulait point me laisser sortir," pensais-je avant de me retourner vers la voiture d'où y sortait mon garde du corps, une arme à la main.

-"Bonjour Becca."

-"Comment as-tu eu mon adresse, Conrad?"

-"J'ai des contacts, ma belle. Pouvons-nous discuter?" m'ordonna-t-il d'une voix trop douce.

-"Ne t'approche plus de moi," lui dis-je d'un calme olympien pour ensuite me retourner vers la voiture dans le but de m'y engouffrer mais sa voix cassante m'en dissuada.

-"Fais attention, Becca," déclara mon ex mysterieusement avec toujours cet accent sinistre dans la voix.

-"Je n'ai pas peur de toi, Conrad!" assénais-je le toisant d'un regard qui se voulait assassin.

Sourire en coin qui autrefois me rendait unique à ses yeux mais qui aujourd'hui me faisait terriblement peur, Conrad éclata d'un rire effroyable à m'en donner des sueurs froides. Néanmoins, je restais stoïque face à lui, toujours indifférente.

-"Ce n'est pas finit, ma belle," m'avoua-t-il puis il entra dans sa voiture et démarra en trombe me laissant avec cet amertume de n'être plus en sécurité désormais.

-Mademoiselle, vous voulez peut être retourner à l'appartement," me conseilla gentiment Boris en se rapprochant de moi.

Les yeux fermés, j'inspirais profondément sachant que Conrad me montrait une fois de plus son vrai visage avant de me retourner vers mon garde du corps. Non, il fallait que je sois forte cette fois! Je n'allais pas vivre éternellement vivre sous ses constantes menaces.

-"Becca, tu veux peut être..."

-"Non, allons à la fac,"

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant