Chapitre Cinquante six

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-"Des amis?" répéta Connors haussant ses sourcils incrédule.

Sa réaction me fit mordre ma lèvre inférieure honteuse. Certes, il voulait plus et nous nous étions embrassés la nuit dernière. Ce matin, de plus, il m'avait montré cette partie vulnérable de lui, son passé chaotique, ses rêves longtemps abandonnés, ses soucis sans remèdes que je voulais trouver une solution miracle pour tout résoudre.

-"Mon amie voudrait bien me serrer dans ses bras alors?"

Me levant du tabouret d'un pas maladroit, je l'enserrais dans mes bras timidement avant qu'il répondit à mon étreinte, sa tête se posant sur mon épaule tandis que je caressais ses cheveux de jais alors qu'un sentiment de plénitude m'envahit. Ainsi collés, plongé dans un silence complice, perdant la notion du temps, je fermais les yeux profitant de ce moment à deux et ne pensant plus au futur. Seul lui m'importait. Et ce fut réciproque.

Ses mains enlacèrent ma taille tendrement, soufflant sur ma nuque tandis que son torse saillant et chaud se plaqua davantage contre ma poitrine. Cette décharge électrique fut bien vite remplacée par quelque chose de plus intense et de plus doux. Ses larmes coulèrent sur mon épaule non loin honteux de me montrer ses sentiments.  C'était une première qu'il se dévoilait ainsi devant moi.

-"Ça fait un bail qu'on ne m'a pas serré ainsi," m'avoua Connors, nichant sa tête au creux de mon cou avant de rire remplissant son appartement de ce son suave. -"Amis? Toi et moi, je ne m'attendais pas à ça. Tout sauf à ça? Certes, je comprend que c'est trop tôt mais y aura-t-il une place pour moi un jour ici?" m'interrogea l'aîné des frères Hadès sa main sur ma poitrine.

Un simple hochement de tête suffit à lui redonner le sourire, le même sourire rassurant que j'avais eu droit au restaurant lors de notre première rencontre. Toujours dans mes bras, ses aigues-marines se plongèrent dans mes yeux gris comme pour graver dans sa mémoire cette promesse silencieuse même s'il ne savait pas qu'il m'avait déjà conquis et que ce martèlement et ses papillons dans mon ventre était tout simplement de sa faute à lui.

-"Je t'aime, Becca,"

-"Je le sais," lui avouais-je en essuyant la larme qui venait de s'écouler avec un sourire timide. -"Mange maintenant, tu en as besoin autant que moi, Connors."

-"J'aurais aimé être ainsi pour l'éternité," déclara-t-il, en entourant ma taille me poussant dans ses bras pour m'y blottir alors que c'était lui qui avait plus besoin de réconfort que moi.

-"Moi aussi," aurais-je voulu lui dire mais je me tus.

L'amour qui débordait dans son regard resserra l'étau autour de mon coeur. Que j'aurais aimé que ça fut lui depuis le tout début, qu'il n'y avait plus de malentendus avec Conrad. Mes mains l'entourèrent ainsi de toutes mes forces même si elles étaient comparable à celle d'une mouche.

-"Tout est possible, mon amour," décréta Connors comme s'il lisait dans mes pensées. -"Ai confiance en moi."

-"Tu m'as répété cette phrase depuis notre rencontre, Connors," lui dis-je, un sourire aux lèvres, les yeux fermés.

-"Je continuerai à te la répéter dès que tu m'accorderas ta confiance, mon petit ange. Allez, assieds-toi et mange. Pour une fois que je cuisine," rétorqua l'aîné des frères Hades, en me désignant mon assiette.

-"Bon appétit!"

-"Bon appétit, mon ange," me dit-il avant que le son strident de l'ascenseur nous interrompit.

Ma main tint fermement ma fourchette comme si cette dernière pouvait me sauver lorsque je le vis sortir de l'ascenseur. Impeccable, le jumeau de Connors entra dans l'appartement avec nonchalance se déclarant maître des lieux avant que ses poings se serrèrent dès qu'il m'apercut.

-"Je vous dérange, peut être?" lança Conrad d'une voix emplie de sarcasme. -"Petit déjeuner en couple? J'espère ne rien gâcher."

-"Sors d'ici, Conrad," le menaça son frère d'une voix exaspéré. 

-"Becca, je dois te parler," me dit Conrad ignorant les paroles de son frère jumeau. -"Maintenant, suis moi!"

L'ordre résonnant dans sa voix me fit serrer davantage ma fourchette apeurée à l'idée de me retrouver seule avec Conrad. Déglutissant péniblement, je finis par secouer négativement la tête.

-"Il en est hors de question. Tu peux tout me dire ici,"

Ses aigues-marines semblables à ceux de Connors me jaugèrent intensément. D'un pas lent, il se rapprocha de nous mais Connors tel un bouclier se plaça au milieu de nous afin de me protéger de la folie de son frère. La lueur dans ses iris bleutées me laissèrent une trainée de chaire de poule recouvrir mon corps alors que son regard se fut menaçant et sombre.

-"Je ne me répèterais pas une fois de plus, ma belle."

-"Moi non plus, Conrad. Qu'as-tu à me dire de si important?"

En guise de réponse, il secoua sa tête, les mains en forme de poings.

-"Tu m'avais promis que tu ne sortiras pas avec mon frère. Tu m'avais promis que tu seras à moi, à moi seule. Elles ont toutes préférées lui jamais moi et tu commets la même erreur! Connors est un monstre et toi, tu deviendras sa maitresse qu'il se lassera un jour ou l'autre.

-"Faux," le contredis-je calmement me souvenant de ses peurs me relevant du tabouret sous l'œil désapprobateur de Connors. -"Nous ne sommes que des amis, Conrad. Calme toi," tentais-je de le rassurer alors que c'était le seul moyen que j'avais pour le mettre en confiance et éviter une crise le voyant hors de lui.

Ses yeux bleus se relevèrent aussitôt à ma réponse me cherchant du regard, cherchant la vérité. Ses mains autrefois en poings lâchèrent prise. Un sourire radieux aux lèvres, il me tendit sa main.

-"Alors, allons-nous en, ma belle. Tu seras en sécurité avec moi et non avec lui," me promit Conrad même si ce n'étaient que des paroles en l'air.

Non!

Il ne pouvait se contenir et malgré toute sa volonté, tôt au tard, sa vrai nature reviendrait au galop. Sa main toujours tendue vers moi, attendant certainement que je la pris, je lui fis comprendre d'un regard que ce n'était pas possible. La marque qu'il m'avait infligée devait sûrement pour lui en être la cause car il tenta de prendre ma main.

-"Becca, je te le promets," jura-t-il, tenant sa tête dans ses mains tout en marchant tel un lion en cage. -"Ce n'était pas de ma faute. Non, pas de ma faute," répéta-t-il inlassablement en parlant à voix basse secouant sa tête, se parlant à lui même. -"Tu m'as poussé à bout comme les autres!"

Les larmes jaillirent du coin de mes yeux avant de croiser les beaux yeux de Connors qui fixa son frère impuissant, ses larmes lui montant aux yeux incapable d'en tenir plus. Ses aigues-marines emplis de remords s'ancrèrent aux miens comme pour m'avouer que c'était entièrement de sa faute en voyant l'état de son frère.

-"Tu as besoin d'aide, Conrad," lui dis-je d'une voix douce. -"Laisse nous t'aider,"

Happée par ma voix, il releva la tête au son de ma voix.

-"Je n'ai pas besoin d'aide!" s'écria Conrad. -"C'est Connors qui ment, il te monte la tête contre moi. J'ai besoin de toi seule, ma belle. Viens, allons-nous en."

-"Conrad, nous avons tous les deux que tu ne prends plus tes médicaments," tenta vainement Connors.

-"C'est de ta faute à toi!" cria Conrad.

-"Cesses de le faire culpabilisé, Conrad," l'avertis-je en voyant Connors au plus mal. -"Ce serait préférable si tu pars si tu ne veux pas de notre aide."

-"Tu choisis Connors au final,"

-"Je ne choisis personne. Je ne veux que t'aider mais tu refuses tout aide."

"Alors, je m'en vais!" déclara Conrad en se retournant tandis que je me dirigeais vers la cuisine pour remplir un verre d'eau pour Connors avant qu'un cri strident me fit immédiatement me retourner.

-"Connors," m'écriais-je accourant vers lui alors qu'il se tenait son épaule ensanglanté. -"Qu'as-tu fait, Conrad?" lui criais-je dessus.

Mais il ne me répondit guère. Il relâcha le couteau qu'il venait de planter sur l'épaule de son frère avant de prendre la poudre d'escampette.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant