Chapitre Soixante six

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Pénétrant dans son atelier je tirais légèrement les rideaux afin d'avoir cette vue qui me coupait toujours le souffle à chaque fois où j'entrais dans son antre. M'habituant petit à petit à la vue de ces gratte-ciels qui au début me donnaient un torticolis, j'admirais ces tours de verres, songeuse à ce que m'avait dit mon père trois mois plus tôt lors de notre dîner.

Malgré la tournure des événements où il sut que j'étais toujours vierge et qu'il continuait à me harceler sur le sujet avant de subitement laisser tomber dès qu'il comprit que c'était l'un des sujets tabous que je ne discuterai jamais avec lui, aujourd'hui je ne pus m'empêcher de sourire en repensant à sa mine choquée et ses paroles

Malgré qu'au début, les paroles tranchantes de mon père marquaient hélas un point en m'ouvrant les yeux sur le fait que j'ignorais beaucoup de choses sur l'aîné des frères Hades alors qu'avec son jumeau, je savais tout sur le bout de mes ongles, passer du temps avec Connors m'avait énormément aidé.

Faire plus ample connaissance avec Connors ses trois derniers mois fut tout sauf un calvaire. Au contraire, j'avais découvert un homme amoureux et charismatique tout aussi bien narcissique que joueur. Et pour couronner le tout, j'étais tombée amoureuse du peintre qu'il était et qu'il cachait malheureusement au reste du monde.

Parce que dès que nous sortions de ce cocon, Connors redevenait, d'un claquement de doigt, cet homme froid et autoritaire ou comme la presse l'avait surnommé le grand requin blanc. Caractère que j'appréciais aussi. Cependant lui et moi savions que ce n'était qu'un masque que son père le forçait à mettre pour régner sur l'Empire qu'il avait battu.

Caressant l'une de ses fresques qui reflétait un lac dont j'étais sûre que c'était l'un de ses souvenirs d'enfance, j'admirais son talent.

Me perdant dans sa contemplation, je entendis pas à la porte qui venait de s'ouvrir ni aux pas qui se rapprochèrent de moi avant de sentir sa présence lorsque ce parfum unique et boisé parvint à mes narines. Mordillant ma lèvre inférieure, prise en flagrant délit de m'aventurer dans sa pièce préférée, je me tus aussitôt lorsque sa bouche se déposa sur ma nuque.

-"Petite fouineuse," susurra cette voix masculine au creux de mon oreille qui eut le don de me faire frissonnée à l'intonation de ce timbre profondément rauque tout près de moi.

-"Je ne fouine pas!"

-"Vraiment?"

Néanmoins, je n'eus guère de temps à soigner ma défense que sa bouche se posa avec cette douceur, qui comprima toujours mon coeur, sur mon cou. Ses mains rugueuses se resserrèrent au niveau de mes reins me gardant captive alors qu'il continuait son manège, cette fois-ci, en embrassant non seulement ma nuque mais aussi mes épaules dénudées et mon dos.

-"Je croyais que tu voulais dessiner, mon amour?" lui demandais-je d'une voix que je ne me connaissais plus tout en rejetant ma tête en arrière dès que ses mains devinrent audacieuses. 

-"J'ai une toute autre idée en ma tête, mon petit ange,"

Comme pour appuyer ses dires, il défit mon chignon d'une main habile laissant mes cheveux roux cascader le long de mon dos. Déglutissant avec peine, j'eus du mal à reprendre mon souffle. Toujours derrière moi, je sentis son imposante carrure me dominer comme à son habitude m'enveloppant de ce regard de braise quil coulait sans aucune pudeur sur mon corps qu'il n'avait pas encore gouté. Mais au fond de moi, je sus que ce moment fatidique se rapprochait à une vitesse hallucinante.

Apprendre à le connaitre signifiait aussi à connaitre son corps de dieu grec que je louchais seulement quand il avait le dos tourné pour ne pas me trahir de mon regard qui s'avérait être souvent trop scrutateur. Connors me retourna pour que enfin, je lui fis face et ce que j'y vis éradiqua toute peur que je nourrissais et tout doute qui m'empêchait à me donner entièrement à lui alors que lui s'était montré patient sans jamais me brusquer.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant