Chapitre Quatre

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Cet océan de glace me fixa pendant quelques secondes qui me parurent éternelles. Toujours assise, je le vis prendre la place de Matt, en face de moi, sa main toujours sur la mienne la caressant comme si elle était en porcelaine. Toujours rougie par la poigne de mon ex, l'inconnu continua ses tendres caresses me faisant retirer ma main de la sienne, la minute suivante.

Telle une décharge électrique, chaque parcelle de ma peau fut électrisée par le touché de ce parfait inconnu aux beaux yeux bleus. Les poils de mon corps jusqu'à la racine de mes cheveux devinrent plus hérissés. Ma respiration fut erratique et avec toute la volonté que j'avais, j'essayais du mieux que je le pouvais de me calmer sous ce regard mystérieux qui me fixait toujours avec une troublante intensité.

-"Votre main vous fait toujours mal?" me demanda-t-il d'une voix douce.

Tel un enfant apeurée, j'hochais frénétiquement ma tête ne pouvant point mettre un mot devant l'autre sans bégailler. Le maelström composé par mon coeur fut subitement remplacé par une symphonie plus calme et douce alors que je reprenais ma respiration, comme soulagée.

-"Merci, Monsieur. Mais je ne veux pas paraitre grossière, j'attends un ami," lui mentis-je pour pouvoir mieux m'échapper. -" Vous devriez partir avant que ce dernier arrive."

Un sourire rehaussa ses lèvres minces. Ses yeux me détaillaient à m'en faire frissonnée de la tête aux pieds. Habituée par ce genre de regard de la gente masculine sur mon corps, je serrais les poings qui le fit immédiatement cesser sa contemplation.

-"Je doute sincèrement que votre ami viendra alors qu'il vient de sortir en vous volant votre porte monnaie, Mademoiselle."

Relevant la tête pour subir sa moquerie, je fus béate en ni voyant aucun sarcasme ni aucune joie dans ses yeux qui me parurent sincères. Sa large main rugueuse se posa de nouveau sur la mienne s'attardant sur la marque rouge qui était de plus en plus voyante.

-"Appliquez une pommade et cette marque s'en ira," me conseilla l'inconnu avec un sourire rassurant.

-"Merci," murmurais-je.

Un ange passa et un silence s'installa entre nous. Pesant, lourd et surtout agaçant! J'essayais de briser ce silence mais l'inconnu le fit heureusement à ma place.

-"Pourquoi m'avoir menti?"

Je m'y attendais à tout sauf à cette question. Ses doigts continuaient à caresser ma main apaisant les battements répétitifs et précipités de mon coeur. Son visage d'ange me fit cependant craquer.

-"Je ne vous connais pas," lui avouais-je en me plongeant dans cet océan où chaque minute écoulées me rendant accro à ce regard rassurant de ce parfait inconnu.

Son sourire ne fit que s'élargir dévoilant une dentition parfaite et d'une blancheur immaculée.

-"Nous nous sommes regardés pendant des minutes avant que votre ex petit ami vienne nous interrompre. On peut d'hors et déjà conclure que je ne suis plus un inconnu à vos yeux."

Les yeux écarquillés, je fus abasourdie par sa réponse. Alors, il s'en était rendu compte que je le dévisageais!  

-"Comment savez-vous que c'est mon ex?" poursuivis-je sans remettre sur le tapis mon regard scrutateur qui l'avait épié.

-"Je l'ai vu tenter de vous embrasser mais vous l'aviez repoussé. Vous avez l'intention de retourner avec cette ordure?" m'interrogea-t-il d'une voix dure. -"Après ce qu'il vient de vous  faire?"

-"Non!" m'exclamais-je assez fort avant de voir des gens se retourner vers nous.

Honteuse, je me cachais le visage mais sa main m'en dissuada. C'était une première que je me sentais à l'aise avec un homme, de plus avec un parfait étranger.

-"Un dieu!" me contredit ma conscience.

Certes, l'homme qui se trouvait devant moi était tout simplement à se damner. Beau serait faible pour le décrire. Des billes bleus en office des yeux me dévisagèrent avec une intensité troublante. Un charme magnétique me poussait irrémédiablement vers lui. Il était comme un aimant. Ses cheveux d'un noir corbeau étaient plaqués lui conférant un style d'hommes d'affaires. Sa chemise dont les deux premiers boutons étaient ouverts me dévoilait le début d'un corps certainement musclé.

Je pouvais même apercevoir sa toison brune. Sa peau blanche, un peu hâlé et ce sourire. Cet homme était d'une beauté indescriptible. Ce que j'avais sous les yeux était un pur délice, un chef d'œuvre d'un vrai mâle alpha et dominant. Un sourire à faire fondre l'Antarctique, un charisme envoutant, un visage virile, une force dominante. Cet homme était tout simplement un dieu dépassant démesurément la beauté physique d'Adonis.

Le serveur revint m'arrêtant dans ma contemplation. Il déposa nos desserts sur la table et s'en alla nous laissant désormais seuls.

-"Mangez," me dit l'inconnu.

-"Je..."

-"Vous n'avez rien mangé, Mademoiselle. Et c'est moi qui vous invite. Ne vous inquiétez plus," m'encouragea-t-il.

-"Pourquoi vous faites tout ça? Nous nous connaissons à peine."

-"Alors vous aider est un péché?" me demanda-t-il perplexe.

-"Ce n'est pas ce que je voulais dire,"

-"Je le sais," admit-il, un sourire en coin.-"Laissez moi vous aider, Mademoiselle?"

-"Wallace. Je m'appelle Rebecca Wallace," me présentais-je en dégustant mon dessert de fruits rouges.

Sortant du restaurant toujours accompagné de cet étranger qui ne l'était plus, il appela un taxi et lui tendit un pourboire exorbitant pour me ramener chez moi.

-"Merci beaucoup," le remerciais-je en un sourire timide.

Ce dernier me sourit tendrement remettant une mèche derrière mon oreille tout en me susurrant ;

-"C'était un réel plaisir, Rebecca. Prenez soin de vous et ne laissez plus cet homme vous approcher."

Galamment, il ouvrit la portière du taxi me laissant entrer mais avant de le refermer, je retenais sa main de la mienne comme il l'avait fait au restaurant.

-"Vous connaissez mon prénom mais j'ignore le votre," lui rappelais-je.

L'inconnu aux yeux bleus me fixa puis s'abaissa pour déposer son pouce sur mes lèvres pulpeuses la traçant du bout de son doigt alors que je le fixais interdite. 

-"Le mystère d'un prénom n'est-il pas dangereusement fantasmatique?" m'avoua-t-il avec un sourire mystérieux puis referma la portière. -"Au revoir, Rebecca."

-"Au revoir," lui dis-je.

Mais il était déjà parti se mouvant dans la foule.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant