-"Conrad," murmurais-je totalement perdue.Ma bouche s'ouvrit sous le choc, oubliant mes bonnes manières, les larmes aux yeux ne comprenant plus la tournure des événements. La vérité sur le passé de Casanova de mon petit ami et sa demande un peu précipitée mais qui pourtant était, je l'espèrais, sincère, je ne savais plus où jongler avec les émotions, qui m'empêchaient de garder pied sur terre et ne pas succomber à la tentation d'être à lui.
Le brouhaha engendré par Connors fut vite oublié tout comme la dispute de ce matin. Il n'y avait que lui et moi. Conrad et moi. Les battements rapides de mon coeur m'empêchaient à nouveau de prononcer une quelle contre parole rationnelle. Ses aigues-marines s'ancrèrent aux miens m'incitant à lui répondre mais de ma gorge serrée, aucun son ni aucun mot pouvait y sortir.
-"Tu le veux, ma douce?" me demanda-t-il, d'une voix calme, sa main toujours sur ma cuisse y traçant des cercles du bout de ses doigts.
-"Je..."
-"Un autre baratin pour mettre une femme dans son lit! C'est digne de toi, petit frère. Chapeau pour celui-là!" clama Connors, relevant les yeux au ciel comme si c'était logique.
Les poings de Conrad finirent finalement par s'abattre sur la table en un fracas assourdissant au plus grand plaisir de Connors qui aimait le mettre hors de lui. Les jumeaux se contentèrent de s'affronter du regard, tout les deux assassins, sans aucune pitié pour l'un comme pour l'autre.
-"Calme toi, petit frère, je ne fais qu'avouer la vérité. Ce n'est pas un crime, tu sais," persista Connors avec cet insupportable sourire en coin pour me prouver qu'il avait raison sur les réelles intentions de son frère.
Sa voix de plus en plus moqueuse me fit perdre mes moyens peinant à déduire qui disait la vérité et qui mentait. Qu'importe au final? Les frères Hadès excellaient dans ce domaine même si l'un des deux était sincère. Mais qui pouvait-il être? Conrad ou Connors? Mon petit ami dont je tombais petit à petit amoureux ou bien son frère jumeau, au visage d'ange, à l'apparence d'une brebis alors qu'il était lui même le grand méchant loup dans l'histoire?
Conrad se retourna vers moi malheureusement. Moi qui craignais cette situation avant que sa main se posa sur ma joue, essuyant le coin de ma bouche devant ses parents, rendant mes joues plus rouges qu'elles ne l'étaient déjà. Une tomate serait moins pire que moi! Je rougissais jusqu'à la racine de mes cheveux.
-"C'est un crime lorsque tu mens, Connors," admit-il en me regardant dans le blanc des yeux.
Son sourire en coin réchauffa mon coeur. Ses yeux bleus, au contraire, me fixèrent amoureusement comme jamais un homme ne m'avait regardé, du moins, pas aussi intense et sans arrière-pensées.
-"Vraiment? Qui essaies-tu de convaincre, toi ou elle? Nous te connaissons, petit frère. Je te connais, Conrad."
-"Connors, maintenant, ça suffit!" s'exclama Grégory, les yeux noircis dévisageant ses deux fils sévèrement d'un regard plus effrayant que Rosalie que je me fis toute petite sur ma chaise, ne sachant plus quoi répondre à l'Adonis qui patientait sur sa chaise. -"Cessez vos enfantillages immédiatement! C'est un déjeuner en famille, les garçons! Je ne me répèterais pas une fois de plus."
Sa menace plana sur la table dans un silence à vous en donner des sueurs froides. Seul le bruit des couverts brisa ce silence pesant lorsque nous tous continuâmes à déjeuner en paix sans les constantes remarques acerbes de Connors et la colère que peinais à contrôler Conrad. Seuls Rosalie et Grégory entamèrent la discussion voulant savoir plus sur la femme qui selon eux avait radicalement changé leur fils en un homme sérieux.
-"C'était délicieux, Rosalie," la complimentais-je dès que nous eûmes terminé pour nous diriger vers le salon où nous pouvions faire plus ample connaissance.
-"Désolé, mère mais je dois impérativement discuter avec Rebecca," nous coupa Conrad qui surgit de nulle part. -"Nous avons une discussion à terminer, ma belle."
-"Je sais, Conrad. Puis-je te poser une question?" lui demandai-je, en joignant mes deux mains ensemble aussitôt que nous fûmes désormais seuls à l'abri de tout regard,en particulier de celui de son jumeau.
-"C'est déjà une question, Becca," m'avoua-t-il avec un sourire charmeur. -"Oui, tu peux me la poser."
-"Connors a raison." répliquais-je.
-"Ce n'est pas une question mais plutôt une constatation. Alors, tu le crois? Tu crois en Connors?"
-"Faux," essayais-je de le calmer.-"Je me pose des questions. C'est normal. Qui es-tu? Que faisais-tu à ce restaurant? Pourquoi avoir payé mon addition? Puis tu es si mystérieux, Conrad. J'ignore ce qui te pousse à agir ainsi envers moi. J'ai beau t'aimer comme je ne croyais être possible et je veux te dire oui et accepter ta proposition, si tu le savais. Mais, une petite voix me murmure que tu me caches quelque chose. Une zone d'ombre plane sur toi et je n'arrive plus à te faire entièrement confiance."
Essoufflée par le flots de paroles qui s'échappèrent de ma bouche, je baissais la tête. Cependant, comme à son habitude, Conrad releva mon menton, les yeux luisants d'une émotion indicible.
-"Tu acceptes ma proposition?"
J'ouvris la bouche pour ne rien dire comprenant que je lui avais avoué ma flamme, la même qui dardait au creux de mes reins et qui embrasait ma peau lorsqu'il déposa un doux baiser sur ma main y remontant pour atteindre ma nuque.
-"Oui," lui avouais-je. -"Je t'aime."
Ses trois petits mots, si simples mais difficiles à lui confesser sortirent contre mon gré. Me détachant de lui, je déviais mes yeux vers son manoir empli de souvenirs d'enfances, de sa pelouse verdoyante, des nombreux arbres qui ajoutaient son grain de beauté au manoir datant d'un siècle passé.
-" Rebecca," m'appela-t-il d'une voix rauque. -"Tu sais que je t'aime," me dit-il comblant l'espace qui nous séparait.
-"Alors, si tu m'aimes réellement, dis moi la vérité, je t'en supplie. Je veux l'entendre de ta bouche. Cessons ce petit jeu et montre moi ton vrai visage. Qui es-tu? Dis le moi, Conrad!"
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Impardonnable! Tome Un (Terminée)
ChickLitUn avenir prometteur. Un père aimant. Des amis sur qui compter. Rebecca a tout pour être heureuse mais elle ne l'est pas pourtant. Avec un petit ami qui la trompe et qui vole son porte-monnaie dans un restaurant, qui serait heureuse? Au bout du ro...