Chapitre Vingt cinq

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-"Fais chier," murmurais-je en tournoyant sur mon lit, incapable de sombrer dans les bras de morphée au beau milieu de la nuit.

Je regardais mon portable ne sachant plus si je devais envoyer finalement un texto à Conrad pour me blottir dans ses bras musclés et robustes ou bien me tenir sagement dans mon lit et essayais de dormir sans aller dans sa chambre.

-"Deux heures moins dix," lisais-je désespérée.

Un grognement imperceptible et impuissant s'échappa de ma gorge au bout de quelques minutes où j'essayais du mieux que je pouvais de sombrer rapidement dans le sommeil. Pourtant, rien n'y fit! Compter les moutons, me berçant en écoutant de la musique. Tous mes efforts furent en vain. Un échec des plus lamentable.

La proposition alléchante de Conrad trottait inlassablement dans ma tête tel un murmure depuis des heures me demandant même si c'était peut être la cause de mon insomnie depuis que j'étais au lit, trois heures plus tôt. Me levant enfin, j'ouvris précautionneusement ma porte dans l'objectif d'éviter le moindre grincement et réveiller tout le monde.

À pas de loup, je descendis les escaliers tâtonnant partout. Sans lumière, ce fut un véritable miracle que je trouvais rapidement mon chemin jusqu'à la cuisine même si je m'étais cognée à de nombreuses reprises. Allumant le plafonnier après l'avoir cherché pendant des secondes qui me semblèrent des heures, j'optais pour un verre d'eau pour étancher ma soif priant intérieurement pour que je pus retrouver le sommeil et ne pas me réveiller avec des cernes autour de mes yeux. Buvant mon deuxième verre, le regard dans le vague, je m'étirais en baillant avant qu'une main se posa subitement sur ma bouche.

Les yeux écarquillés, saisie de peur, je me mis à me débattre mais mon agresseur approcha sa bouche si près de la mienne que je sentis son haleine mentholée.

-"Ce n'est que moi, ma Becca," me rassura-t-il d'une voix douce contre mon oreille la mordant par la même occasion.

À l'entente de cette voix grave, je cessais de me battre et me retournais pour voir Conrad, me scrutant attentivement avec ce sourire en coin.

-"La vue te plaît?" lui demandais-je feignant d'être fâchée alors que ses aigues-marines s'attardaient sur ma poitrine crémeuse.

-"Oui mais j'aimerai mieux le sentir. Ma main et ma bouche me démangent,"

Comme pour me protéger, je déposais mes mains sur ma poitrine, la cachant, réalisant que mon peignoir était dans ma chambre. Tel un prédateur, Conrad fonça sur moi, réduisant l'espace qui nous séparait en une enjambée. Mes fesses se retrouvèrent sur la table en granite et lui au milieu de mes cuisses tandis que son visage avait une vue spectaculaire sur mes seins.

-"Et merde! Mais dans quel pétrin je m'étais encore fourré? Pitié faite que sa mère ne vienne pas maintenant," priais-je lorsque son regard d'un bleu ciel s'accrocha au mien pour ne point le lâcher.

-"Que fais-tu ici?"

Ma voix devint hésitante et chevrotante. Le désir coulait dans mes veines m'empêchant d'avoir une pensée cohérente. Mon souffle chaud s'écrasa sur son visage tel une supplication pour que lui seul comprit que je voulais impérativement me perdre en lui. Lisant dans mes pensées, Conrad s'approcha de moi, son parfum épicé et virile m'enivrant.

Sa bouche vint finalement se plaquer sur mon épaule droite. Cambrant mon dos, je rejetais ma tête en arrière, la bouche entrouverte, les yeux fermés. Remontant jusqu'à ma nuque, il la parsema de baisers tous brûlants l'un tout comme les autres, m'arrachant des gémissements qu'il dut me taire en me bâillonnant de sa main. L'autre cependant caressa l'intérieure de mes cuisses galbées.

-"Nous devrions dormir, Conrad," lui dis-je haletante contre sa bouche.

-"Très bonne idée, mon ange. Allons dans ta chambre."

Son timbre profondément guttural me mit aussitôt la puce à l'oreille que si je lui répondais par l'affirmatif, nous aurions tout fait sauf dormir cette nuit-là!

-"Conrad," murmurais-je. -"Oh mon dieu," gémissais-je lorsque sa langue titilla mes seins emprisonnés dans ma nuisette. 

-"Oui, mon amour. Dis moi," me demanda-t-il d'une voix à peine contenue.

Mordillant ma lèvre inférieure, je croisais ses yeux luisants de désirs me faisant perdre ma voix. Mais alors que j'allais lui donner mon consentement, des bruits de pas se firent entendre. Comme un signal d'alarme, Conrad me souleva aisément et me poussa dans une pièce exiguë où se trouvait les balais.

-"Chut," m'intima Conrad, sa main sur ma bouche.

J'hochais la tête à la vue de la sienne sérieuse.

-"Il y a quelqu'un?" fit une voix féminine avant que Rosalie pénétra dans la cuisine, les traits plissés en regardant les alentours.

D'un œil aiguisé, elle scruta la cuisine sachant au fond d'elle qu'elle n'était pas toute seule. La porte légèrement entrouverte, nous pouvions l'observer sans être pris en flagrant délit. Néanmoins, alors qu'elle continuait à détailler la cuisine, je sentis des mains me parcourir. Son érection contre mes fesses, mes yeux s'écarquillèrent de surprise et de peur en voyant Rosalie se diriger vers notre cachette tandis que les mains rugueuses de Conrad se montrèrent insistantes, caressant chaque parcelle de ma peau l'embrassant pour me pousser à gémir plus fort, que je dus meurtrit mes lèvres pour n'éveiller aucun soupçon et découvrir notre cachette.

Pourtant, pensant que la fin était proche, Rosalie éteigna la lumière et ses pas se firent lointain tout comme les caresses de Conrad qui se firent moins audacieuses. La gorge asséchée, je me détachais de lui et sortis de notre cachette, lui derrière moi.

-"Tu es fou, Conrad!" le réprimandais-je en lui pointant du doigt.

-"Oui, fou de toi. Je t'aime, Becca."

Il combla la distance pour enserrer ma taille amoureusement.

-"Ne sois pas fâchée," me dit-il peiné.

-"D'accord mais ne refait plus une chose pareille. Ta mère aurait pu nous voir et perdre ma virginité dans un placard est loin d'être mon fantasme. Allons dormir, mon coeur. Ce serait mieux."

Un éclair passa dans ses aigues-marines puis il se ressaisit en m'embrassant à pleine bouche.

-"Je m'excuse, mon ange. Allez va dormir maintenant, ma Becca."

Écoutant ses sages paroles, je remontais jusqu'à atteindre ma chambre pour finir le reste de la nuit dans les bras de morphée au lieu des siens jusqu'au lendemain matin, où les bruits des ustensiles furent mon réveil. Prenant un bain et enfilant une robe d'été et des compensés, je descendis les marches de leur manoir, sourire aux lèvres en pensant à Conrad et les prouesses de ses mains et de sa langue.

-"Bonjour, mon amour," me dit ce dernier en déposant ses lèvres contre les miennes.-"Tu es très souriante aujourd'hui. Tu as bien dormi?"

-"Très bien dormi et toi?" lui dis-je ne pouvant point contenir mon sourire.

-"Comme un loir. Je ne me suis pas réveillé pour une fois," m'avoua-t-il en remettant une mèche rousse derrière mon oreille.

-"Même pas pour aller dans la cuisine?" lui demandais-je en haussant mes sourcils.

-"Non, pas du tout! Pourquoi me le demandes-tu?" m'interrogea-t-il perdu comme si la nuit d'hier sortait de mon imagination.

Néanmoins, alors que j'allais lui poser d'autres questions, un parfum, ce même parfum épicé et virile chatouilla mes narines mais Conrad ne portait pas ce parfum. Mon corps se crispa lorsqu'un long frisson le parcourut. Non impossible! Ce n'était pas lui! Ça ne pouvait pas être lui mais dès que son regard bleu empli de désirs s'ancrèrent au mien. Je sus aussitôt qui était avec moi dans la cuisine. Mais hélas pour moi, ce n'était pas Conrad. Non, c'était Connors.

-"Moi, j'ai bien dormi, petit frère si tu savais," déclara son sosie diabolique, un sourire mystérieux en coin. -"Et toi, Rebecca? Je suis certain que ta nuit s'est bien passée, n'est-ce pas?"

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant