Chapitre Huit

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-"Un dessert pas un dîner," lui rappelais-je en riant avant de comprendre le réel sens de mes paroles.

Fichue langue! Pourquoi avais-je dit quelque chose d'aussi stupide? Mes joues s'empourprèrent automatiquement après la fin de ma phrase. Que j'aurais aimé me mettre dans un trou et y disparaitre. Il devait sûrement penser autre chose!

-"Vous êtes très drôle, Rebecca," me complimenta Aigue-marine, un sourire en coin me sortant de mes pensées.

-"Ce n'est pas ce que je voulais dire," me défendis-je prise de soudain remords.

-"L'idée m'a l'air alléchante cependant. Très intéressante peut être même succulente qui sait?"

Son haussement des cils me firent rougir plus qu'il ne le fallait. Son timbre rauque en fut trop pour mon coeur qui battait la chamade. Ses yeux fauves me dévorèrent littéralement peinant à contrôler quelque chose de sauvage qui sommeillait en lui mais qui pouvait pourtant se lire dans ses yeux bleus étincelants. D'une traite, il termina son verre m'incitant à faire de même avec le mien.

-"Alors, Mademoiselle Wallace. Que me proposez-vous comme dessert? Je meurs de faim," m'avoua-t-il en s'asseyant à côté de moi.

-"Que voulez-vous manger?" lui demandais-je doucement.

Un sourire en coin, il ne me regarda pas, fixant un point sur le comptoir d'Alexander. Sur ses lèvres mourut une parole que moi seule pouvait discerner et qu'il avait fait exprès de me le chuchoter.

-"Vous,"

Sa voix mourut dans l'air tandis que je me sentais revivre à nouveau. Ses paroles comme de douces notes de musique provoquèrent l'apaisement de mon coeur si torturés par un manque d'affection. Néanmoins, je me ressaisis le plus rapidement possible pour ne pas subir un autre échec lamentable dans ma vie amoureuse.

Feignant l'indifférence, celle de ne point l'avoir entendu, je contemplais les multiples bouteilles pour passer le temps alors que je me sentais faible, comme une proie facile pour cet homme au charme redoutable et la volonté d'un guerrier qui s'avouait hélas jamais vaincu.

Il avait fallu qu'un seul regard pour que cette flamme au creux de mes reins jaillissent tel un incendie que lui seul malheureusement pouvait éteindre avec son corps.  Me voilà perdue. Tombée dans le piège d'un chasseur,  en sachant que cet homme envoûtant me voulait et qui m'aurait un jour ou l'autre. La question qui me taraudait était quand? Quand succomberais-je à la tentation, au péché, gouter un homme avant le mariage, me perdre dans la folie du sexe?

L'homme en question, l'envahisseur comme l'appela ma conscience se leva de son siège me laissant perplexe pour la suite. Sa main traça un chemin depuis mon épaule jusqu'à mon menton qu'il avait pris une manie à le relever à chaque fois où je baissais la tête. Brûlée par ses doigts sur ma peau, je peinais à contrôler le gémissement qui tiraillait ma gorge voulant s'y échapper pour permettre à ce parfait inconnu de connaitre mon talon d'Achille, celui de facilement aimé ce que ses doigts experts engendraient sur ma peau nue toujours vierge des lèvres d'un homme, d'un vrai homme.

-"Allons dîner," me dit-il simplement.

Sous les paroles doucereuses se cachait un ordre; celui de le suivre sur le champs. Je sentis son regard me transpercer aisément, admirant mon corps avec une avidité à me faire frissonnée. Ses yeux dévorèrent mes jambes dénudées remontant pour déguster du regard chaque parcelle de ma peau. Instinctivement, mes cuisses se serrèrent qu'il remarqua en comblant l'espace qui nous séparait.

-"Venez," me dit-il en me tendant sa main.

Déboussolée, je ne fit que regarder sa main, celle qui me tiendrait avec cette force implacable qui s'émanait de lui. Devrais-je accepter? Mes yeux gris remontèrent vers ses aigues-marines. Y avait-il une suite après ce dîner? Coucherait-il avec moi alors qu'au fond de moi, ce fut un tourbillon de sentiments contradictoires qui m'assaillirent. Ma volonté luttait contre mon coeur ne distinguant plus qui me suppliait de le suivre et découvrir ce monde empreint de sensualité et qui me conseillait de rester sur mes gardes alors que cette voix me susurrait inlassablement que c'était un parfait étranger et que j'ignorais même son nom!

Mais la curiosité tue le chat, c'est ce que me répétait mon père. Un vilain défaut, peut être ma perte, certes, néanmoins, ce désir malsain et cette curiosité non assouvie me poussèrent vers lui attirée par cet homme perturbant qui me faisait découvrir une autre facette de moi; celle d'une aventurière.

-"D'accord," capitulais-je. -"Mais c'est moi qui choisit l'endroit."

-"Mieux valait être dans mon élément," pensais-je alors qu'il m'aida à enfiler mon manteau.

-"Vous avez toujours peur de moi, on dirait. Ne vous inquiétez pas. Je n'oserai jamais vous volez votre porte monnaie," m'avoua-t-il, un sourire aux lèvres. -"Mais plutôt votre coeur."

Les yeux écarquillés, je fis mine de ne rien entendre. Se jouait-il de moi ou était-il réellement sincère?

-"Alors, où m'emmenez-vous, Rebecca?"

-"Au Jeffersons," lui dis-je. -"C'est un bar tout près de chez moi," lui dis-je avant de me mordre la langue. -"Et merde!"

-"Vous comptez m'emmener chez vous après?"

-"Non. Je vous dois un dîner puis vous me direz votre nom."

-"J'aurai aimé un dessert néanmoins," répliqua l'inconnu, faisant mine d'être déçu.

Secouant frénétiquement la tête, je me contentais de ne rien ajouter au risque de dire d'autres bêtises. Sa main tendue toujours vers moi, j'y glissais la mienne, nos yeux ancrés ensemble puis sortîmes du bar avant qu'une main ne me retenut subitement la serrant fort pour que je me retournais avec horreur vers cette poigne de fer en voyant cet homme trop familier me dévisager bizarrement.

-"Matt..." 

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant