Chapitre Trente trois

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-"Tu devrais t'en aller," lui dis-je hatelante près de lui, désormais sa captive.

-"Pas avant que tu me répondes, Becca. Que ressens-tu pour moi? Je sais et toi aussi tu sais qu'il existe une alchimie entre nous. Tu as beau le renier mais tu as aimé quand je t'ai embrassé sur la bouche, sur ton cou et sur ta poitrine," déclara Connors dont l'intonation ne souffrait d'aucune réplique et que sa voix dure fut remplacé par un timbre rauque à empourprer mes joues.

Cette situation me mettait paradoxalement mal à l'aise pourtant, je me sentis toute chose lorsqu'il me dominait et me le prouvait qu'il savait sur le bout des doigts de ce que mon corps réclamait avidement.

Cependant, ce n'était pas ses lèvres que je voulais gouter ni ses mains que je voulais sur moi et me caresser. Son ton devint presque suppliant à mes oreilles comme s'il souffrait que mes sentiments à son égard étaient inférieures comparés à l'amour que j'éprouvais pour son petit frère.

Ma main remonta lentement vers son visage sculpté, semblable à celui de Conrad, pour ensuite caresser son front, ses paupières qu'il avait volontairement fermé, puis me plongeais dans ses aigues-marines dès qu'il ouvrit ses yeux pour ensuite effleurer ses lèvres minces. Il lui ressemblait trop. Trop que ça en devenait un supplice de le voir alors que mon coeur cherchait la présence de Conrad.

-"Tu as beau le ressembler physiquement," débutais-je. -"La même bouche, le même sourire espiègle, les mêmes mains et visage, mais tu n'es pas Conrad. Et moi, je ne veux que lui seul."

-"Sais-tu réellement qui il est pour me faire ce genre de discours? L'apparence est souvent trompeuse, ma douce. Tu es si pure et naïve que malheureusement, tu ne vois rien de ce qui il est. S'est-il excusé de son comportement envers toi comme moi je l'ai fait? Alors, il ne ressent aucun remords de t'avoir traité comme un vulgaire jouet? Vu tes yeux qui me fuient, ça signifie que j'ai raison. Becca, je t'en supplie, laisse moi tout te montrer. Je suis amoureux de toi. Ce n'est point un mensonge comme tu le crois!"

Ses mains s'appuyèrent fortement contre la porte d'entrée tandis que son corps recouvert de muscles se pressa fiévreusement contre moi. La proximité de nos deux corps me fit fermer les yeux, en proie à une émotion interdite que je n'aurais jamais dû ressentir pour lui. Pourtant, je ne pus m'empêcher de les fermer car croiser cet océan de glace raviverait des sentiments que j'avais tut depuis ses baisers.

Cependant, il se délectait de son pouvoir dévastateur sur moi. Ses jambes frôlèrent langoureusement les miennes. Ses yeux bleus me scrutèrent avec attention pour y détecter la moindre faille de mon aveu. Impassible, il demeura ainsi à me regarder dans le blanc des yeux avant qu'un sourire en coin rehaussa ses lèvres. Sa main gauche se posa précautionneusement sur mes lèvres qui s'entrouvrirent.

Mes yeux s'écarquillèrent de surprise et de honte mêlées aussitôt.  Lui, au contraire, demeurait apaisé, débarrassé d'un lourd fardeau. Mon péché venait s'éclater en pleine figure. Connors avait eu ce qu'il voulait, la preuve irréfutable de ce qu'il venait d'admettre.

-"Alors, pourquoi ton corps recherchent mes baisers, mon petit ange," répliqua le sosie de Conrad qui se pencha vers mon visage, envahissant le peu d'intimité qui me restait et qui me servait de bouclier même s'il était de courte durée.

-"C'est faux!"

Pourtant, il me sourit tendrement à mon pitoyable mensonge. Ses mains s'abaissèrent pour venir caresser ma cuisse, y dessinant des cercles sachant déjà que je n'oserais pas m'enfuir alors que j'étais sa prisonnière.

-"Ne me mens pas, mon ange. Je t'aime et c'est réciproque!"

-"Faux," le contredis-je peu sûre de moi.-" Ce n'est pas de l'amour que je ressens!"

-"Du désir, c'est ce que tu ressens quand je te caresse et te taquine. De la colère lorsque je te dis tes quatre vérité et te pousse à bout. N'est-ce pas, mon amour? C'est que tu éprouves pour moi. Il n'y a qu'un pas à la haine vers l'amour. L'as-tu déjà franchi?"

-"Jamais, je ne le franchirai!"

Néanmoins, Connors me sourit de plus belle. Sourcils haussés, il me couva d'un regard profond où il scintillait une lueur que je donnerai cher pour ne point le savoir ni m'y aventurer.

-"Alors, j'en conclus que tu m'aimes, ma Becca," me chuchota-t-il au creux de mon oreille à m'en faire frissonnée.

Fichu corp! Pourquoi me trahissait-il toujours au mauvais moment?

-"Je ne t'aime pas. Met toi ça bien dans le crâne, Connors. Tu me manipules aisément mais je ne tomberai plus comme auparavant. Cesse maintenant à jouer un rôle qui ne te va pas," répliquais-je pantelante.

-"Je t'aime," me redit-il, cette fois, en prenant mon visage dans ses larges mains. -"Cesse d'être aveugle et voit dans mes yeux que je ne te mens pas et que mes sentiments sont sincères. Si je dois te le répéter tout les jours, je le ferai ou même crier sur tout les toits. Je suis amoureux de toi depuis que je t'ai vu. Notre baiser n'a fait que m'affirmer dans mes convictions."

-"Que fais-tu?" lui demandais-je troublée lorsque ses lèvres se rapprochèrent des miennes.

-"Ce que j'aurais dû faire depuis bien longtemps."

Connors ne me laissa aucune chance de lui répliquer que ses lèvres se posèrent doucement contre les miennes comme s'il craignait de me blesset. Sa langue chercha la mienne au bout d'interminables secondes où j'ouvris finalement ma bouche laissant nos langues faire plus ample connaissance. Ses mains enserrèrent ma taille possessivement alors qu'il dévorait ma bouche avant que je me détachais de lui, le souffle haché.

Mes joues d'un claquement de doigt devinrent plus rouge. De honte ou de désir, allez savoir!

-"Je suis amoureuse de Conrad," lui rappelais-je secouant frénétiquement ma tête, coupable d'avoir aimé ce baiser.

Une chose était sûre. Je devais impérativement me retrouver seule pour me rafraîchir mes idées et m'éloigner de Connors avant de me perdre. Il dégageait quelque chose que je n'osais mettre un mot dessus. Toutefois, rien ne prouvait s'il était honnête ou pas et le fait d'avoir succomber à son charme et le laisser m'embrasser était une erreur à ne plus jamais connaitre.

-"Conrad n'est qu'un monstre sans états d'âmes!" s'énerva son frère aîné. -"Il ne te mérite pas. Il te ment depuis le début!" m'avoua-t-il, me sortant de mes pensées. -"Sais-tu qui..."

-"Merci pour ce joli portrait, grand frère," déclara cette voix que je reconnaîtrais entre mille.

Je me retournais immédiatement à cette voix dure avant de m'écrier de peur lorsque Conrad fonça vers son frère pour le frapper.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant