Le regard dans le vide, j'essayais du mieux que je le pouvais à me raccrocher à un semblant de vérité qu'était devenu ma vie. Un seul regard avait suffit à me faire flancher. Détruisant la barrière imaginaire que j'avais soigneusement créé pour m'empêcher de sombrer une nouvelle fois dans ce tourbillon de sentiments. Hélas pour moi, j'avais sans m'être rendue compte sombrée dans la folie. D'une telle profondeur qu'à cet instant précis, je n'étais plus maitresse de mon propre corps.
Ses aigues-marines aussi attirants que fatals m'avaient fait succomber. L'incurable romantique que je suis finit par laisser mon coeur dictait ma conduite alors que la voix de la raison me criait de m'enfuir sur le champs et de lui échapper. À Connors dont le souffle brûlant trahissait son comportement. Dont les lèvres suppliaient les miennes pour un autre baiser. Celui de trop qui risquerait à nous conduire vers l'impensable.
Dès que l'ascenseur s'ouvrit sur son appartement, je restais ainsi en retrait sachant nullement comment prendre cette invitation. Connors voulait un nouveau départ et je lui avais donné sans même réfléchir aux conséquences de mes actes ni prendre en compte mes sentiments parce que j'étais tout simplement dans le pire dilemme qui soit.
-"Mon ange?" m'interpella cette voix que je reconnaîtrais entre mille.
Ma tête se releva immédiatement pour finalement croiser une paire de yeux bleus qui me fixaient avec attention. Il me scrutait depuis combien de temps?
-"Tu viens?" me demanda Connors, m'offrant ce sourire rassurant celui que je me souvenais désormais au restaurant.
-"Euh, ou...oui, bien sûre," balbutiais-je peu confiante en entrant dans son antre pour la toute première fois, mon coeur battant sourdement contre ma poitrine à un rythme alarmant et singulier.
-"Tu as soif ou faim?" me demanda-t-il gentiment toujours en me scrutant comme s'il se doutait que je tenterais d'un moment à l'autre de prendre mes jambes à mon cou aussitôt qu'il aurait le dos tourné.
-"Les deux," lui avouais-je, me grattant nerveusement la tête puis finit par le suivre dans sa cuisine.
-"Des lasagnes, ça te dit?"
Mes mouvements n'étaient que robotiques, secouant la tête à chaque question que je le vis subitement devant moi, me surplombant de son imposante carrure de guerrier. Ses doigts se posèrent sur mon menton me faisant frissonnée contre mon gré avant qu'il le releva afin d'y arrimer nos regards.
-"Je ne te ferai jamais de mal, mon ange. Calme toi. Tu n'as plus rien à craindre désormais quand tu es avec moi," me rassura Connors d'une voix implacable.
Sa bouche vint ensuite sceller mon front d'un doux baiser à chavirer mes fondations. La force naturelle et protectrice qui s'émanait de lui fut un bouclier. Cédant finalement à l'ultime péché que d'être désiré fortement par le frère de mon ex petit ami, je fermais les yeux, m'abandonnant comme il me l'avait jadis susurré.
-"Puis-je te faire confiance ou me poignarderas-tu à nouveau?" lui demandais-je, une boule au niveau de ma gorge.
-"Mon ange, je t'ai toujours protégé au restaurant. Quand Matt t'a volé ton porte monnaie, au bar, quand il a tenté à te refaire du mal. Puis, quand tu sortais avec mon frère. Malgré mes méthodes étranges, je te l'accorde, je ne t'ai jamais fait de mal."
-"Si, tu l'as fait le soir où je sortais du boulot. Tu étais descendu rejoindre une femme alors que tu venais de m'avouer tes sentiments," le contredis-je.
Il ne me répondit point cependant. Ouvrant finalement les yeux comme pour déduire qu'il me mentirait une fois de plus, je fus bouche bée en rivant nos yeux où dans les siens y luisaient de tristesse. Son visage fut plus proche de moi jusqu'à toucher timidement mes lèvres. Ses cheveux de jais tombaient sur mon visage qu'il ne tenta même pas à les dégager voulant impérativement me garder près de lui.
-"N'oublie jamais qu'on est des fois poussé à commettre l'inimaginable pour nos proches, ma Becca."
-"Cesse de me tourner en bourrique et dit moi tout. Que gagnes-tu à me cacher la vérité? Si tout est vrai, alors,dit moi. Qu'y a-t-il de plus pire? Conrad est atteint de troubles mentaux, n'est-ce pas?" essayais-je de lui tirer les vers du nez.
-"Becca, arrêtes!" me supplia Connors. -"Tu risques de te blesser. Ne t'aventure pas dans nos problèmes familiaux!"
-"J'y suis mêlée depuis que nous nous sommes rencontrés au restaurant," le rappelais-je me détachant de lui à contrecœur.
-"Conrad est impulsif. La notion du bien et du mal l'importe peu du moment où il a ce qu'il réclame."
-"Comme moi?"
Connors finit tout simplement par souffler hochant positivement la tête, les poings serrés.
-"Quand, j'ai payé ton taxi, je croyais ne plus te voir mais j'étais toutefois heureux qu'une personne ignorait pour une fois qui j'étais. Tu ignorais mon identité. Je voulais te revoir et j'ai finalement contacté un détective privé. Néanmoins, j'ai tout arrêté lorsque Conrad est revenu, de peur qu'il tenta quoi que ce soit contre toi. J'ai alors préféré me tourner vers ces sites de rencontres à la noix pour continuer mon ancienne vie, celle d'avoir des relations sans lendemain cliquant sur Femme fatale, pensant que ce serait un bon plan cul sans m'y attendre que sur ce tabouret près du bar se tenait mon obsession. Tu portais une robe blanche, cette nuit-là, laissant mettant en valeur tes jambes. Tes cheveux roux flamboyants m'avaient tout de suite attirés. Même de dos, je savais que c'était toi et quand je m'étais approché à pas de loup, je t'ai désiré. Ton sourire timide et ses constantes rougeurs me firent sentir différent à nouveau loin de ma famille et de mon jumeau. Cela faisait longtemps que je n'étais pas en si bonne compagnie, " m'avoua Connors d'un trait.
-"Puis, nous nous sommes embrassés au pas de ma porte," continuais-je à sa place qu'il confirma avec un triste sourire.
Les larmes étaient au coin de mes yeux prêtes à dévaler sur mon visage. Sans nulle doute, c'était vraiment lui. Connors était Aigues-marines. La passion que dégageait nos corps en ébullition, le désir qui se lisait dans nos yeux, les paroles qui m'arrachèrent des frissons incontrôlés. Oui, Connors était ce bon samaritain qui m'avait autrefois aidé et qui vue ses yeux m'aimait comme au premier jour que je baissais la tête incapable devant sa souffrance silencieuse, devant ses paroles, cette vérité qu'il avait tant voulu m'avouer mais qu'il n'avait jamais fait.
-"Je voulais te montrer le lendemain qui j'étais réellement. C'était pourquoi j'avais glissé ce morceau de papier au sol afin de nous revoir. Et tu es venue dans une robe verte. Je t'ai vu descendre du taxi t'attendant avec une excitation que je calmais jusqu'à te voir franchir le dernier rempart qui nous séparer. Tu t'étais donnée à moi sur mon bureau m'embrassant à en perdre haleine. J'étais comme fou, obnubilé par toi qui m'était devenue indispensable. Mais, tout fut de courte durée," me révéla Connors en allant se servir un whiskey. -"Dès que j'eus cet appel de la venue de Conrad, j'ai tout de suite pensé qu'il te verrai. Alors, je suis sorti afin de revenir le plus tôt possible."
-"Mais, tu n'es jamais revenu, c'était Conrad qui était venu dans ton bureau. Il m'avait appelé ma belle au lieu de mon ange. Certes, ça aurait dû m'aider à comprendre que ce n'était pas toi, mais je ne m'étais pas rendu compte."
-"Conrad a bien dû te dire que seuls nos parents arrivent à nous différencier,"
-"Et cette histoire d'échange d'identité et de petites amies? C'est vrai? Ou bien, y a-t-il une autre version que j'ignore?"
-"Une pièce a deux faces tout comme chaque histoire que Conrad t'a raconté. Ce qui lui convenait le mieux et qui le laissait paraitre comme la pauvre victime, c'était la version qu'il t'a donné."
-"Et quelle est la vraie histoire alors?"
-"Elle est trop longue," tenta l'aîné des frères jumeaux.
-"Tant mieux, j'ai toute la nuit," répliquais-je en m'asseyant sur son canapé. -"Raconte moi, Connors."
Un sourire s'étira finalement sur son visage. Il vint devant moi, prenant mon menton de ses doigts brulants puis sonda nos yeux.
-"Et je gagne quoi en te le disant?" me demanda-t-il, me répétant la même phrase qu'il m'avait dit au bar le soir de notre rencontre des plus inespérée.
-"Et que veux-tu?" le défiais-je, haussant les sourcils.
-"Laisse moi retirer toute empreinte de mon frère sur toi ce soir."
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Impardonnable! Tome Un (Terminée)
Chick-LitUn avenir prometteur. Un père aimant. Des amis sur qui compter. Rebecca a tout pour être heureuse mais elle ne l'est pas pourtant. Avec un petit ami qui la trompe et qui vole son porte-monnaie dans un restaurant, qui serait heureuse? Au bout du ro...