Chapitre Trente deux

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-"Bonsoir Connors."

Ma voix tenta le mieux possible à ne pas être chevrotante mais échoua lamentablement dans cette ultime quête où il s'aperçut l'effet de sa présence sur moi. Toujours collée à lui, ce dernier effleura mon oreille sensuellement de sa bouche me murmurant d'un timbre rauque mon prénom.

-"Comment te sens-tu? Tu vas bien maintenant?" s'inquiéta-t-il d'une voix que je ne lui connaissais pas.

-"Humm oui," balbutiais-je en secouant positivement ma tête sans pour autant me retourner pour lui répondre, dépassée par le cour des événements.

Pourtant, même derrière moi, je pus sentir l'ombre de son sourire. Son souffle chaud se percuta sur ma nuque alors que sa bouche se rapprochait dangereusement d'elle. Au début, ce fut mon lobe de l'oreille, maintenant, ma nuque et si je restais plantée ici sans bouger, il s'attaquerait sans répit à mes lèvres. C'était un fait indéniable!

Alors, me suivait-il depuis longtemps? Était-ce lui qui m'envoyait des orchidées? Mais, que pouvait-il bien faire ici?

-"Allez-vous en," le menaçais-je à bout de souffle lui faisant finalement face avant de perdre pied dans son jeu sordide dont il était le maitre incontesté.

-"Tu trembles, mon petit ange," s'aperçut Connors sans considérer mes menaces, les traits plissés, retirant galamment son manteau pour me le tendre mais j'étais déjà loin, m'éloignant une bonne fois pour toute de cet être vil cependant attirant. 

Mes pas se firent rapides, du moins, je l'espérais malgré l'épaisseur de la neige et ce froid de canard. Grelottant, j'essayais de courir jusqu'à mon appartement avant que cette voix dure m'interdit de faire un pas de plus.

-"Becca!" s'écria Connors tandis que sa voix ruisselante de sourdes menaces se rapprochait de moi. -"Becca! Si tu ne m'écoutes pas..."

-"Tu feras quoi?" le défiais-je sur le même ton, me retournant une bonne fois pour toute. -"C'est du harcèlement!"

Pourtant, Connors ne répliqua pas. Ses lapis-lazuli me fixèrent et me sondèrent avec une intensité troublante. Ses pas se firent lourd alors qu'il prenait un malin plaisir à prendre tout son temps pour se diriger vers moi tel un prédateur avant de dévorer sa proie. Mes jambes en coton semblèrent me lâcher quand il fut à deux enjambées de moi.

-"J'ai d'autres méthodes pour te faire facilement capituler, ma douce," m'avoua-t-il, d'une voix délibérément sensuelle. -"On peut discuter comme des gens civilisés maintenant?"

-"Je n'ai rien à te dire et j'ai été claire, la dernière fois. Je vous avais formellement interdit de vous approcher de moi sauf si vous voulez que mon père vous colle un procès."

-"Becca, écoutes moi. Je t'en prie,"

-"Cessez de me prendre pour un jouet ou un trophée. Je ne suis ni l'un ni l'autre. Je suis une femme. Bon sang, j'ai des sentiments. Il y a un coeur qui bat dans ma poitrine. Elle n'est pas faite de pierre!" assénais-je, la respiration erratique.

L'aîné des frères Hades combla l'espace qui nous séparait, me surplombant. Son visage, si proche du mien s'abaissa malheureusement comme pour m'emprisonner.

-"Si, j'en ai un, ma Becca," m'avoua Connors d'une voix amène. -"Mon coeur ne bat que pour toi. Pour toi seul."

-"Est-ce les paroles à deux balles que tu répètes aux copines de Conrad pour pouvoir les baiser?" lui demandais-je incapable de me détacher de lui à mon plus grand malheur lorsque mes yeux croisèrent les siens qui semblaient vibrés de tristesse. -"Je sais que tu ne m'aimes pas. Ce n'est qu'un jeu pour toi."

Ses aigues-marines identiques à son frère jumeau se baissèrent vers mes lèvres puis remontèrent pour atteindre mes yeux. La sincérité et la douleur qui s'émanaient de ses derniers me procurèrent un sentiment de culpabilité. Qui pourrait savoir si le portrait que m'avait fait Conrad n'était qu'au final qu'un tissu de mensonge?

-"Excuse moi, Connors," essayais-je de me faire pardonnée. -"Je n'aurais jamais dû dire pareille bêtise, excuse moi. Je dois m'en aller."

-"Attends, mon petit ange," l'interpella a-t-il, d'une voix vibrante de promesses douces où je fus assaillie de frissons. -"Est-ce Conrad qui t'a dit ça?"

-"Oublie, Connors. Retourne chez toi et moi, je fais de même. Passe une bonne soirée," lui dis-je, en me détachant de lui.

Pourtant, il retint ma main. Il secoua imperceptiblement la tête déçu et blessé puis vint, de sa main libre, frôler ma joue tandis que mes yeux s'écarquillèrent en sentant cette caresse sur mon visage.

-"Je ne t'ai jamais menti contrairement à Conrad, ma Becca," me déclara-t-il, sa bouche trop près de la mienne. -"Je te veux, je me battrai pour toi et je t'aime. Tu ne sais pas de quoi est capable Conrad pour mettre une femme dans son lit, quitte à me faire passé pour le méchant de l'histoire. S'il y a une chose que tu me dois en tenir rigueur, ce sera de t'avoir traité comme un objet. J'essaie de t'ouvrir les yeux mais ils sont constamment bouchés. Ne le laisse pas te détruire comme les autres, s'il te plait, mon petit ange."

Connors ferma brièvement les yeux, déglutissant péniblement après son aveu. Ses deux mains vinrent prendre possession de mon visage, la prenant en coupe. Son souffle bruyant joignit le mien erratique. Son nez caressa le mien qui respirait l'effluve de son parfum exaltant, me rendant ivre, ne sachant ni le bien ni le mal, perdue entre ses deux frères qui avaient pu conquérir tout les deux une partie de mon coeur.

-"Comment savoir si tu me dis la vérité et non, que ce soit un piège?"

-"Je n'ai jamais joué avec les sentiments d'une femme, ma Becca," admit Connors, cette fois, maintenant mon menton de ses doigts pour que je puisse me plonger dans l'océan limpide de sincérité.

-"Connors," lui dis-je désespérée. -"Il se fait tard. Je devrai retourner chez moi."

-"Puis-je te raccompagner?" me demanda-t-il.

Qui ne dit mot consent. Après tout, il m'aurait suivit peut importe ma réponse. Nous retournions chez moi à pied dans le silence. Ses mains voulurent enserrer ma main mais je l'avais aussitôt repoussé. La nuit porte conseil et j'espérais au fond connaitre qui des deux frères Hades mentait ou jouaient-ils encore un autre jeu avec moi!

Arrivée au pas de ma porte, Connors m'offrit un sourire qui se voulait rassurant. Une nouvelle facette de lui avais-je eu le plaisir de découvrir aujourd'hui qui semblait humaine. Moi qui croyait qu'il était lourd et cynique, Connors était mystérieux, un rempart qu'on aimerait se,raccrocher et un homme fantasmatique.

-"Merci, Connors. Passe une bonne nuit," le remerciais-je.

-"J'espère t'avoir ouvert les yeux sur Conrad, ma Becca."

Cependant, mon hochement de tête n'était pas aussi convainquant que je le pensais. Connors plaqua ses deux mains sur ma porte m'empêchant de l'ouvrir, une mine attristée sur son visage. 

-"Pourquoi tu ne me crois pas, mon ange? Pourquoi tu aimes Conrad plus que moi alors que je suis éperdument et follement amoureux de toi?" me demanda-t-il les yeux rougis.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant