-"Où m'emmènes-tu?" lui demandais-je sans cacher ma surprise dès que sa main s'était glissée dans la mienne.
-"Tu veux me connaitre, n'est-ce pas?" répliqua Connors, sa main tenant fermement la mienne tout en faisant le tour de son appartement passant devant plusieurs portes pour finalement s'arrêter devant une porte où de sa poche, il retira sa clé, un léger sourire aux lèvres tandis que ses aigues-marines brillaient d'excitation et de peur mêlée face à ma réaction.
Sceptique, je le fixais, mordant cruellement ma lèvre inférieure, ne sachant plus où donner la tête tant le mystère qui planait autour de lui était tout aussi bien suffocant qu'attrayant.
-"Ne me dis pas que c'est une chambre rouge?" ne pouvais-je m'en empêcher de l'interroger alors que le supplice de l'attendre ouvrir cette porte était à son comble.
-"Alors, je ne dirai rien," déclara-t-il sérieusement devant ma mine déconfite et ma bouche qui s'était ouverte sous le choc.
Pourtant, contre toute attente, l'aîné des frères Hades éclata d'un rire joyeux sous mon regard abasourdi. Feignant de sécher ses larmes, il me sourit de toutes ses dents tandis que je lui lançais mon regard le plus noir.
-"Je devrais peindre cette image. Sérieusement, tu me crois adepte du BDSM? Même si l'idée est tentante, je ne suis pas intéressé. C'est un art que je ne veux pas maitriser."
-"Ouvre la porte," lui dis-je cette fois-ci en boudant.
Comme à son habitude, continuant ce petit jeu à me pousser à bout, il combla l'espace qui nous séparait. Une de mes mèches s'enroula autour de son doigt qu'il se plaisait à jouer avec. Son autre main, au contraire, releva mon menton afin d'ancrer nos yeux.
-"Tu es fâchée?" me demanda Connors affichant une mine de chien battu avant qu'il me sourit de nouveau lorsque je secouais négativement la tête.
-"Tu m'as fait peur. Qu'y a-t-il dans cette pièce? Pourquoi autant de mystère?"
-"Ma Becca, ici, dans cette pièce se cache ma faiblesse, mes rêves et mes peurs. Veux-tu vraiment y pénétrer, mon ange? Tu peux retourner en arrière maintenant si tu ne veux pas. Je ne serais en aucun cas en colère."
-"Je veux te connaitre, Connors. Je veux tout savoir sur toi," lui rassurais-je, entremêlant nos doigts après qu'il eut ouvert la porte.
Baignés dans le noir, je ne vis rien avant que Connors tira les rideaux laissant la lumière y pénétrer. Tous ses tableaux semblaient d'un coup reprendre vie devant moi. Ici, c'était son atelier. L'endroit où il pouvait se dévoiler sans craindre de représailles ni aucun jugements.
-"Dis au moins quelque chose," murmura Connors en grimaçant lorsque je ne parlais plus, trop subjuguée par ses peintures et les paysages qu'il avait peints d'une main de maître que j'en eus le souffle coupé.
-"C'est magnifique," lui avouais-je, les étoiles pleins les yeux, caressant du bout des doigts l'un de ses tableaux. -"Qui est-ce?" lui demandais-je, émerveillée en scrutant la peinture d'un enfant dont les yeux bleus étaient tout aussi profond que l'homme qui se tenait derrière moi. -"C'est toi?"
-"Non," souffla Connors nostalgique. -"C'est Conrad quand il était petit. Lorsqu'il était sorti du centre où il avait été soigné, il n'était plus cet enfant que je connaissais. Il était plus mon frère. Alors pour garder une partie de lui, j'ai décidé de le peindre. Au moins, quand j'entre ici, j'ai le sentiment que je pourrai un jour le retrouver comme quand nous étions petits."
Les larmes me montant aux yeux, je caressais les reliefs de visage de son frère priant que Connors retrouve un jour le petit frère qu'il avait perdu. Me retournant enfin, je vis le regard troublé de Connors. Pourtant près de moi, je le sentis loin. Si loin. Comme si, il était dans une autre planète, dans le passé, pour être sincère. Être dans cette pièce où son passé tout aussi triste que blessant défilait devant ses yeux devait être un supplice car il dut fermer les yeux peut être afin de les chasser même s'il reviendrait au galop pour le hanter à nouveau.
-"Hey," l'appelais-je prenant dans mes mains son visage qui s'était immédiatement renfermé, demeurant impassible, laissant un masque impénétrable faire office de ses émotions au lieu d'éclater sa peine, sa frustration, ses remords et sa colère car ce fut ce cocktail d'émotions qui je lisais en lui. -"Je t'aime," susurrais-je contre son visage, sachant qu'aucune parole réconfortante n'aurait plus d'effet que ses trois petits mots sincères qui sortaient de mon coeur.
-"Tu es bien la seule à m'aimer, mon petit ange. Ma mère ne m'aime pas. Je suis comme mort pour elle."
-"Faux," le contredis-je. -"Ton père t'aime, lui."
Un rire empli de sarcasme éclata dans l'air aussitôt.
-"Mon père! Au moins, comparé à ma mère, deux choses le préoccupent; son entreprise et mon frère. Te rappelles-tu du weekend qu'on a passé chez mes parents?" me demanda Connors, qui vint entourer ma taille.
Plissant les sourcils, j'essayais de me rappeler de cette journée. De la demande de Conrad, les remarques de Connors que je croyais acerbes alors qu'au fond, il me disait la vérité, du baiser que nous avions échangé dans la cuisine puis de ses mains dont les prouesses m'avaient fait gémir avant de comprendre le lendemain que je m'étais trompée de frère alors qu'au final, je m'étais trompée de frère depuis le tout début.
-"Je crois m'en souvenir," lui dis-je en imaginant la peine de Connors à cette époque.
-"Te souviens-tu de la réaction de mes parents?"
-"Euhh, je crois," tentais-je de me rappeler. -"Rosalie était descendue pour mettre fin à votre querelle et Conrad avait tout mit sur toi, lui disant que c'était de ta faute," compris-je malheureusement trop tard. -"Puis, tes parents vous ont crié dessus, je crois parce que tes remarques étaient déplaisantes."
-"Déplaisantes ou vraies? Mes parents protégeront toujours Conrad malgré qu'il enchaine bêtise après bêtise. Je n'avais plus mon mot à dire quand je grandissais mais quand tu es apparu dans nos vies, je ne voulais en aucun cas que tu deviennes son nouveau jouet parce qu'avec lui, tous les jouets finissent par être cassés aussitôt qu'il est lassé. Mais, changeons de sujet, tu es dans mon atelier pour voir mes peintures pas pour discuter de mon frère."
-"Je veux te connaître, Connors, y compris ton passé et tes sentiments car ils te reflètent et tu le reflètes dans tes oeuvres. -"Le visage de Conrad signifie ton espoir, ce lac signifie ton passé où tu as dû y passer tes vacances. J'ignore si j'ai raison ou tort. C'est ce que je vois quand je regarde tes peintures. Il te reflète, toi, tes sentiments, tes espoirs tout comme tes échecs. J'ai bien compris qu'ici, c'est ton antre, c'est toi, tout simplement et je suis profondément honorée que tu es pu me dévoiler cette facette de toi, Connors, que tu me montres qui tu es réellement,"
-"Tu l'as compris trop vite," me dit-il émettant un rire nerveux me dévisageant intensément. -"C'est le seul endroit où je peux être moi même pour quelques heures avant de me plonger dans le train-train quotidien qu'est la vie. Ici, c'est ma vie que seulement toi es pu voir."
-"Pourtant pourquoi y a-t-il plusieurs tableaux neufs? Tu as arrêté de dessiner?" lui demandais-je voulant en connaitre plus sur lui.
-"Tu as oublié quelque chose, mon ange," souffla Connors en frôlant timidement nos nez. -"J'ai peint mon passé, mon présent, mes rêves et mes cauchemars, mes peurs et mes joies, néanmoins, il manque une seule et unique chose et essentielle."
-"Qui est?"
-"Mon futur, mon amour,"
-"Et il y a quoi dans ton futur?"
-"Qui, tu veux dire. La réponse est devant moi avec cette chevelure flamboyante," susurra Connors d'une voix douce. -"Tu es mon futur, ma Becca."
-"Connors, je..."
-"Je veux que ton portait soit au centre de mon atelier comme la lumière que tu es et qui a éclairé ma vie depuis cette soirée dans le restaurant. Je te veux, mon petit ange, je t'aime, n'en doute jamais," déclara-t-il fermement pour ensuite plaquait ses lèvres aux miennes avec cette ardeur singulière qui me prouvait la sincérité de ses paroles qui tracèrent son chemin jusqu'à mon coeur, qui lui aussi, battait follement pour Connors.
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Impardonnable! Tome Un (Terminée)
ChickLitUn avenir prometteur. Un père aimant. Des amis sur qui compter. Rebecca a tout pour être heureuse mais elle ne l'est pas pourtant. Avec un petit ami qui la trompe et qui vole son porte-monnaie dans un restaurant, qui serait heureuse? Au bout du ro...