Chapitre Vingt sept

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-"Dis moi que tu mens, je t'en conjure, Becca. Dis moi que c'est un mensonge..."

Ses doigts glissèrent de mon visage mais ses yeux étaient toujours ancrés aux miens. Que j'aurais aimé tout donner pour ne jamais voir ses iris d'un bleu ciel me scruter comme il le faisait maintenant. Hélas, le mal était déjà fait et le pire fut que Conrad était détruit. Cette étincelle qui illuminait ses aigues-marines avait laissé place au néant. Dorénavant sans vie par ma faute.

Mais qu'avais-je fait? Pourquoi m'étais-je rendue à la cuisine? Comment m'étais-je rapidement fait berner? Sa voix d'ordinaire ferme changea d'un claquement de doigt me ramenant à la dure réalité, m'accueillant dans un silence de mort. Aucun bruit ne pût sortir de sa bouche tout comme la mienne. Conrad continua à me dévisager intensément comme si c'était un cauchemar et qu'il allait bientôt se réveiller et me retrouver, me faisant davantage de mal alors que lui devrait souffrir d'être une fois de plus trahie par son frère et une femme et moi d'avoir failli à ma promesse. 

-"Conrad," l'interpellais-je en apercevant qu'il n'allait pas bien.

Il recula brusquement de moi ne voulant plus m'approcher, les yeux rougis, les larmes perlant au coin de ses yeux qu'il tint bon de ne pas les laisser s'écouler contrairement à moi dont le visage était ravagé de larmes.

-"Écoute moi, je... Je suis désolée, si tu savais. Il m'avait affirmé que c'était toi, m'appelant comme tu m'appelais. Je ne croyais pas que c'était Connors mais toi. Je t'en supplie," essayais-je de me défendre sachant pertinemment que j'étais toute aussi fautive que Connors.

Malheureusement, il ne fit guère attention à mes paroles sincères. Non, ce qu'il fit bloqua le peu de souffle resté dans ma poitrine. Son poing s'abattit sur le mur d'une férocité et d'une rage qu'il ne contenait plus. Sa respiration devint rapide, son poing en sang tandis qu'un énorme trou était dans le mur.

-"Conrad..."

Ma voix se fit un murmure alors qu'il était en transe. Mon petit ami n'osa même plus relever la tête pour me regarder. Sa tête désormais baissé il fixa le sol, sa main ensanglantée, son souffle bruyant.

-"Tu as répondu à son baiser?" me demanda-t-il d'une voix neutre comme s'il s'était habitué à ce genre de situation.

-"Oui."

Ses poings se serrèrent davantage.

-"Où t'a-t-il embrassé?"

-"Conrad, je t'en supplie, arrêtes!"

-"Dis le moi, Rebecca," m'ordonna Conrad d'une voix méconnaissable.

-"Sur ma bouche, ma nuque, ma poitrine," lui avouais-je honteuse.

-"Ouvre la porte, Rebecca," répliqua Conrad sans me regarder.

Tel un automate, je lui obéis, le coeur déchiré car il n'y avait aucune suite pour nous deux. Aucun avenir. Rien. Ouvrant la porte, Aurora n'étant pas là, je pénétrais dans mon appartement soulagée de retrouver mon chez moi, loin de Connors. Le dos tourné dans le but de ne plus le croiser et ne plus subir ce regard long auparavant rempli de doucereuses promesses mais aujourd'hui brillant d'une flamme ardente qui était hélas pas d'amour, je me dirigeais vers ma chambre.

Le bruit assourdissant de la porte me confirma que Conrad était bel et bien parti et qu'il ne reviendrait plus jamais. Mes jambes flanchaient aussitôt impuissante de tenir un tel fardeau, d'un coeur brisé.

-"Pardonne moi, Conrad," dis-je à travers mes sanglots même si ce dernier ne pouvait plus entendre mon mea culpa.

Comme une âme en peine, je trainais mes jambes jusqu'à ma salle de bain.  Mes vêtements se retrouvèrent au sol. Nue et dévastée, j'entrais sous la douche, l'eau apaisant mon coeur en peine retirant toute trace du frère de Conrad que pour quelques minutes avant que ma porte s'ouvrit en grand.
Un cri aiguë sortit de ma bouche choquée.

-"Que fais-tu ici?"

Cependant, il ne répondit pas. Habillé, il entra dans ma salle de bain se collant à moi. Son torse saillant se plaqua contre ma poitrine dont les tétons s'étaient subitement dressés à sa présence. Ses deux mains se posèrent de chaque côté de ma tête ne me laissant aucune sortie. Il grogna légèrement lorsque du sang s'écoula contre la parois.

-"Ta main," lui dis-je inquiète.

-"Je vais bien," me rassura Conrad tristement avant qu'il s'abaissa vers mon visage.

Ses doigts caressaient ma jambe grimpant au fur et à mesure jusqu'à ma cuisse au même endroit où Connors y avait glissé ses doigts. Sa bouche, au contraire parsema mon front, mes joues, mon nez, mes paupières de baisers pour finalement atteindre mes lèvres dont il les prit avec fièvre d'une ardeur méconnue comme pour marquer son territoire.

Sa bouche enveloppa la mienne qui ne réclamait que lui seul. Happant ma langue, il la titilla malicieusement, la taquinant, mordillant ma lèvre inférieure. Gémissant de plus en plus fort, il souleva mes jambes, mon intimité effleurant sa bosse.

-"Je t'aime tellement, Becca," m'avoua Conrad, prenant en coupe mon visage.

-"Pardonne moi, mon amour,"

-"Ce n'était pas de ta faute," dit-il d'une voix rauque, les larmes ruisselant sur son visage puis m'embrassa avec force.

Ses mains finirent pas attraper mes cheveux me forçant à rejeter ma tête en arrière, approfondissant notre baiser tandis que mes jambes entourèrent instinctivement ses hanches bougeant simultanément ensemble, dansant une musique endiablée que nos bouches connaissaient chaque pas.

-"Je t'aime moi aussi, Conrad, tellement. Je ne veux pas te perdre," lui avouais-je, entre deux sanglots lorsqu'il rompit notre baiser.

-"Ça n'arrivera jamais, ma belle," me promit-il pour ensuite reprendre avec avidité ma bouche de plus belle.

Nue contre lui, il ne fit que m'embrasser passionnément n'allant pas plus loin. Sortant de la douche, il me souleva aisément jusqu'à ma chambre. Me déposant sur le lit, il fut en quelques secondes sur moi me dominant entièrement.

-"Tu es toujours fâchée?" lui demandais-je d'une toute petite voix.

-"Oui, je le suis mais pas contre toi. C'est plutôt envers Connors qui a su te manipuler comme il le faisait auparavant."

-"Alors?"

-"Alors quoi?" répliqua Conrad, sourcils froncés.

-"Tu ne voulais pas rompre?"

-"Quoi!" s'écria-t-il. -"L'erreur est humaine, ma belle et je viens, de te le répéter, tu n'es pas la fautive dans l'histoire, c'est mon taré de frère qui l'est."

Entourant son cou, je rapprochais, son corps du mien. Ses vêtements désormais trempés, je ne pus que sourire en voyant la bosse qui grossissait.

-"Ne t'inquiète pas, Becca. Je ne compte pas te dévorer. Du moins pas maintenant. Va te changer, ma douce," m'intima Conrad, un sourire en coin.

-"Et pour Connors? Nous faisons quoi?"

-"Toi, tu ne fais rien. C'est à moi de régler cette affaire."

-"Comment faire pour vous différencier, Conrad?" lui demandais-je pour ne plus retomber dans le même piège.

Un éclair passa dans ses yeux bleus avant qu'il se pencha dangereusement vers moi. Telle une biche dans le filet du chasseur, prête à être dévorer, j'attendais ma fin.

-"Pour savoir que c'est moi ton petit ami, je ferai une chose que seulement nous deux connaitront le secret, Becca. L'unique chose que mon frère n'a jamais gouté," m'avoua Conrad d'une voix de gorge.

-"Quoi, mon amour?"

Mais mes mots moururent sur mes lèvres dès que sa tête se nicha sur ma cuisse et que sa bouche se posa sur mon intimité...

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant