Chapitre Soixante et un

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Les mots me manquèrent devant ses aigues-marines illuminants qui me fixèrent avec une telle intensité que je sentis mon coeur cogner atrocement contre ma poitrine.

Mais quelle douleur plaisante!

Quel sentiment étrange qui arrive à faire battre rapidement mon coeur!

Les larmes qui perlaient au coin de mes yeux finirent par couler contre mon gré malgré ma fervente volonté à ne pas lui montrer à quel point je me sentis aimé.

Sans mensonges. Rien que nous deux! Comme ça aurait dû être le cas auparavant lors de notre première rencontre au restaurant.

-"Tu penses à quoi, mon ange?" me demanda Connors en enserrant amoureusement ma taille, sa tête se nichant au creux de mon cou.

Pourtant, il ne me donna aucun moment de répit ni même pour lui répondre car sa bouche, dont j'ignorais toujours toutes ses prouesses, s'avança dangereusement vers ma nuque afin d'y déposer ce baiser coquin qu'il avait l'habitude de me certifier que c'était son rituel du matin même si j'en doutais un peu. Car dans ses beaux yeux bleus brillants y régnaient ce feu ardent et farouche qui me laissèrent toujours intimidée.

Avec un effort surhumain qui me valut un regard malicieux rempli de sous entendus de mon petit ami, je me levais rapidement du lit avant de succomber dans ses bras robustes dont je pris la mauvaise habitude de m'y blottir pendant ces deux dernières semaines alors que l'épaule de Connors était complètement guérie et qu'aucune raison ne me retenait à retourner à mon appartement.

Sauf une bien sûre.

Et cette même raison me poussa ce matin à m'échapper de son lit sinon je risquerais de manquer mon entretien avec l'agent immobilier.

-"N'y vas pas à ce rendez-vous! Tu as déjà un bureau, ma chérie."

-"C'est différent," lui avouais-je derrière la porte retirant mes vêtements afin de prendre une douche. -"Nous en avons déjà discuté, Connors."

Mais comme à son habitude, il ne fit qu'à sa tête. La porte que j'avais soigneusement refermée s'ouvrit subitement laissant apparaitre Connors dont ses yeux s'assombrirent d'un claquement de doigt lorsqu'il me vit nue sous la douche. D'un pas délibérément lent, il referma la porte nous enfermant dans sa salle de bain.

Mon bouche s'ouvrit aussitôt. Ce même charme magnétique et enivrant qu'il dégageait naturellement me coupa le souffle m'empêchant de reprendre mes esprits et de refermer la porte de la douche devant cet éclat sauvage au fond de ses iris bleutées. Nous nous fixions ainsi pendant d'interminables secondes qui parurent une éternité que j'oubliais mon rendez-vous.

Anarchique. Voilà fut ma respiration dès que ses yeux se posèrent sur mon corps nue. Ses pas devinrent lourd tout comme la tension qui régnait dans sa salle de bain. Les yeux dans les yeux, nous nous scrutions attentivement ne sachant nullement où nos pas nous mèneraient.

-"Tu es tellement belle, ma Becca," murmura Connors d'une voix rauque.

Ses aigues-marines s'attardèrent sur mes formes plus au moins voluptueuses vu son regard de plus en plus assombri. D'une enjambée, il fut devant la porte qui était ouverte, l'unique barrière qui l'empêchait de pénétrer avec moi sous la douche. Déglutissant péniblement, mes yeux s'abaissèrent pour finir par se relever pour croiser des lapis-lazulis scintillants.

-"Connors," l'appelais-je d'un souffle perdant tout contrôle de la situation.

L'eau froide coulant sur moi n'eut point l'effet espéré; celui de calmer mes ardeurs. Au contraire, ce fut l'inverse. Je me sentis désirée. Mes cuisses se serrèrent involontairement tandis que ma féminité trépignant d'impatience luisait pour lui.

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant