Chapitre Trente sept

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Ses mains parcoururent langoureusement mon corps. Sa bouche frôla mes points sensibles éveillant mes sens autrefois endormis. Feignant d'être dans les bras de morphée, je restais stoïque lorsque sa bouche traça ma nuque. Néanmoins, mon corps fut d'un avis contraire, se cambrant aussitôt aux prouesses de sa bouche tandis que la mienne s'entrouvrit laissant un gémissement longuement retenu sortir finalement de ma bouche.

-"Je savais que tu ne dormais pas," clama Conrad, un sourire en coin, remettant des mèches rousses désordonnées derrière mon oreille, l'effleurant sensuellement, d'une lenteur délibérée sans s'y attarder néanmoins. 

-"Bonjour," lui dis-je toute honteuse, les joues prenant une couleur défendue qu'il se délectait d'apercevoir. -"Pourquoi alors ne pas me dire que tu savais déjà que je faisais semblant?"

Il haussa ses sourcils, me souriant toujours de toutes ses dents, sa tête s'appuyant contre sa main sur l'oreiller tandis que je boudais affichant une moue presque enfantine. Comme pour me redonner son sourire contagieux, de son autre main, il la fit disparaitre sous le drap pour venir me caresser. Ma plante de pied subit les tortures de ses doigts qui remontaient vers mes cuisses évitant soigneusement mon intimité pour me faire languir encore plus avant d'entamer sa torture, la pire de toute; me chatouiller.

-"Conrad!" m'écriais-je me tordant dans tous les sens éclatant de rire lorsqu'il fut sur moi, persistant à me chatouiller alors que moi, au contraire, je tournais et bougeais dans l'objectif d'échapper à ses doigts qui me procurèrent une torture des plus agréables.

Toutes tentatives finirent à l'eau cependant. Je n'arrivais plus à me défaire de lui tant sa prise fut plus forte. En un éclair, Conrad saisit mes mains les mettant au dessus de ma tête m'empêchant ainsi de me défendre. Dans ses aigues-marines, un désir brute se lisait.

Ce qu'il comptait faire n'était plus de me chatouiller. Non, il en voulait plus. Un sourire malicieux aux lèvres, il se pencha vers mon visage, près de mon cou, humant mon parfum qui s'était mélangé au sien après la nuit que nous avions passé ensemble. Son souffle brulait mon épiderme, me faisant frissonnée, les yeux fermés.

-"Ma Becca," susurra mon petit ami au creux de mon oreille d'une voix puissamment guttural me poussant à gémir son prénom d'une voix que je ne me connaissais point. -"Je t'aime tellement, mon amour."

Ses six petits mots tracèrent leur chemin jusqu'à ma tête qui ne pensait plus rationnellement en sa simple présence. Lentement, ma main se défit de sa poigne et remonta vers son visage dont il avait laissé pousser une barbe qui lui donnait un charme irrésistible. L'entendre appeler mon prénom de ce timbre grave devrait être un crime.

Aucun homme ne m'avait appelé ainsi. Pas de cette voix virile! Pas ainsi dont l'intonation rauque me poussa irrémédiablement à être dans ses bras et m'y blottir pour toujours. Les larmes jaillirent du coin de mes yeux, en pensant à ce que je l'avais fait endurer avec Connors.

-"Ne pense plus au passé," m'avoua Conrad comme s'il lisait dans mes pensées. -"Une semaine vient de s'écouler et mon crétin de frère ne tourne plus autour de toi. Il a compris le message maintenant."

Pourtant, un doute persistait. Connors était loin d'avoir terminer avec nous. Je pouvais mettre ma main au feu qu'il attendait le moment propice. De plus, je dirais même qu'il venait de débuter son petit jeu. Un jeu malsain et sordide tout comme lui.

Le plan était simple car il s'agissait de ma virginité. Aucun doute là dessus. Je persistais à croire qu'il tenterait tout pour me faire le même coup qu'il avait fait avec les ex de Conrad. Se délectait-il de voir souffrir son propre frère? Moi, je savais d'hors et déjà que je n'étais qu'un pion. Une autre marionnette qu'il voulait mettre dans son lit! Toutefois, je me sentais blessée et salie qu'il pût me considérer de la sorte! Mais aussi j'étais en colère contre moi! Comment j'avais pu croire à ses paroles ou il me promettait la lune et m'aimer?

Cependant, d'autres détails me rendaient perplexes. Pourquoi utiliser son apparence physique pour berner les petites amies de Conrad alors qu'il pouvait avoir toutes les filles à ses pieds? Ils étaient tout les deux à damner un saint. Pourquoi une telle hargne entre les frères Hades?

-"Ce serait trop beau pour qu'il cessa de nous déranger," admis-je finalement à Conrad qui s'empressa de m'enlacer possessivement contre lui.

-"Il devra me passer sur le corps s'il doit à nouveau t'approcher. Après tout ce qu'il nous a fait, je ne crois plus qu'il tentera quoi que soit, ma belle. Il sait quoi s'attendre de moi."

-"C'était ainsi avec tes ex?" ne pouvais-je m'en empêcher de lui demander à brûle-pourpoint car cette question me démangeait depuis qu'il m'avait parlé des manigances de son jumeau diabolique et ses plans à mettre toutes les copines de son frère dans son lit.

Conrad se raidit contre moi. Il semblait désormais tendu, se refermant sur lui même à l'énonciation du mot, passé.

-"Mes ex finissaient par sortir avec lui au final. Elles tombaient toutes sous son charme. Elles disaient toutes que je manquais quelques chose que Connors, lui avait," m'avoua Conrad, les yeux fermés.

Son prénom mourut sur mes lèvres. Au lieu de lui répondre, je l'enserrais contre moi, mes petites mains entourant sa taille de géant, ma tête se nichant contre son cou lui murmurant des paroles réconfortantes. Néanmoins, au bout de quelques minutes, il se détacha de moi, prenant mon visage en coupe.

-"C'est du passé, mon amour. Je t'ai toi aujourd'hui et je n'ai nulle envie que Connors continue à se faire passé pour moi. Plus maintenant. Nous ne sommes plus des gamins."

-"Je t'aime, Conrad," lui dis-je, en ravalant mes larmes tirant un trait définitif sur Connors.

-"Je le sais, ma belle," répliqua Conrad en embrassant ma tempe. -"Nous sommes ensemble et ni lui ni personne ne nous séparera."

Sa bouche proche de la mienne, Conrad m'embrassa avec une ardeur à m'en couper le souffle. Sa main saisit fermement ma taille approfondissant notre baiser. Fiévreux, il en redemanda encore, forçant le barrage d mes lèvres et dévorant ma bouche comme jamais il ne l'avait fait comme possédé.

-"Alors, avec ton père?" me demanda Conrad, à bout de souffle.

Le fixant perdu, il éclata d'un rire suave devant ma mine gourmande.

-"Le fameux dîner," me rappela-t-il.

-"Dans deux semaines. Ce sera un vendredi soir. Il veut tellement te rencontrer," lui dis-je, apeurée à l'idée que mon père ne l'aime pas.

-"Je serai là, ma belle. Cesse de t'inquiéter pour rien!"

Pourtant, ses paroles ne pouvaient calmer le tourbillon d'émotions qui me tourmentait de l'intérieur. J'étais effrayée de revoir Connors qui était prêt à bondir et achever notre relation! Mais une chose était sûre; il ne me prendrait plus dans son jeu minable. Conrad était sincère pas son frère. Et Connors n'avait qu'une idée en tête; briser son frère et tout moyen serait bon même si je serais un dommage collatéral dans son plan.

Car, malgré le temps qu'il prenait à élaborer son plan, je ne pouvais que tressaillir parce qu'au final, une petite voix me murmurait qu'il aurait ce qu'il voulait. Rien ne pourrait l'arrêter et je l'avais vu dans ses aigues-marines; ce désir, cette étrange lueur qui ne présageait rien de bon...

Impardonnable! Tome Un (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant