🖤 Chapitre 29 (Maya)

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"Bien, je suis vraiment heureux que vous soyez tous présents ! dit le mentor en se frottant les mains. Croyez-moi, on ne va pas chômer".

Les quatre amis étaient à nouveau dans les usines sidérurgiques Winston après que Gregor Mastema les ai accompagnés - à pied, bien évidemment. On était le dimanche 6 octobre, il était dix-sept heures passé et Léon venait tout juste d'enfin sortir de l'hôpital, après deux jours d'intenses observations et consultations médicales pour s'assurait qu'il allait bien.

Le mentor avait quitté son chapeau noir pour le poser sur une chaise qui n'inspirait pas confiance. Léon, Charlie, Thibault et Maya étaient debout, l'observant avec un mutisme solennel.

"Vous savez, votre école est fermée jusqu'à la semaine qui suit Halloween, ce qui nous laisse donc trois bonnes semaines à temps pleins. Passons au vif du sujet, je vais vous confier des missions pour que vous appreniez à contrôler vos transformations à votre guise. Vous allez devoir accomplir obligatoirement ces missions pour être complètement libre de vos mouvements, compris ?" demanda Gregor Mastema.

Ils restèrent silencieux. Gregor soupira.

"Vous êtes franchement déprimants, mais c'est drôle. Vous devez me faire confiance, je veux juste vous aider.

- D'accord... Mais c'est quoi par exemple les missions ? demanda Maya.

- Je ne peux pas vous parler des prochaines missions mais je peux vous parler de la première. 

- Arrêtez de tourner autour du pot et dites votre putain de mission, s'énerva Charlie.

- Une petite impatience ruine un grand projet. Est-ce que vous connaissez Confucius ? demanda le mentor. C'est un philosophe chinois ayant vécu de l'an 551 à l'an 479 avant Jésus Christ. Sachez que cet homme a parfaitement raison, une impatience peut mener à l'insolence et à la ruine de ce à quoi on entreprend."

Charlie se tut, prenant cette citation pour elle en brûlant d'envie d'insulter ce type. 

"Bien, reprit Gregor, votre première mission sera de tracer un trait sur votre passé. Charlie et Léon, vous avez menés à bien cette quête et je vous en félicite. Concernant Maya et Thibault, ça sera plus délicat.

- Qu'est ce que vous nous conseillez...? demanda Maya.

- C'est à vous de trouver la réponse, dit le mentor en mettant son chapeau noir. J'aimerai que vous réfléchissiez à ce que vous pourriez faire. Revenez tous les quatre ici quand vous aurez terminé la mission."

Il passa les portes des usines délabrés et disparut.

"Je... Qu'est ce que vous avez fait pour tracer un trait sur votre passé ? demanda Maya, hésitante.

- La vérité j'en sais rien, faudrait réfléchir à la question, dit Charlie.

- Quelque chose qui nous a fait souffrir ? dit Léon. Charlie, qu'est ce qui te faisait souffrir ?

- Mh, réfléchissa Charlie. Oh, je sais, ma pute de mère.

- Tu as tracé le trait en la tuant. Moi j'aurais dit mon chien mais à vrai dire il me manque toujours...

- J'aurais plutôt dit ton père, Léon, dit Thibault.

- Maya, qu'est ce qui te fait souffrir ?" demanda Charlie.

Elle réfléchissa mais rien ne lui venu à l'esprit. Thibault proposa de rentrer chez soi pour se reposer et réfléchir à tout ça tranquillement, ce qu'ils firent.

~

Son réveil sonna. Lundi 7 octobre. 

Maya se leva, s'habilla puis, comme chaque matin, descendit les escaliers. Sauf que ce matin-là, elle sentit dans sa poitrine son coeur battre de plus en plus vite. Ce fauteuil en cuir qu'elle voyait à chaque entrée dans le salon lui rappelait de très mauvais souvenirs et ne parlons pas du canapé où elle se voyait elle-même contre l'accoudoir avec lui derrière elle... Maya ferma fort ses yeux et s'infligea trois coups de paume contre son front comme pour se remettre d'aplomb. Puis elle réfléchissa un instant, en y repensant, elle vivait dans la maison de son oncle, de l'homme qui la violait tous les jours. Tout dans cette maison lui rappelait sa présence malfaisante et inquiétante : le fauteuil en cuir, le canapé, la cuisine où elle l'avait tué, sa chambre où il venait tard le soir et même la salle de bain où ils économisaient de l'eau. Elle s'infligea à nouveau trois coups de paume contre son front et tira ses longs cheveux châtains. 

Nuits PourpresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant