📜Les Damnés de Sunset Valley pt.1

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Les hommes en blanc n'attendirent pas une seconde de plus : ils se ruèrent sur Maya, Léon, Charlie et Thibault après que le mentor eut claqué des doigts. Aussitôt, leur instinct de survie prit le dessus sur leurs consciences ; ce n'était plus leur esprit humain qui les guidaient mais leurs animalités, comme si la peur avait appelé l'animal maudit qui était en eux, et que ce monstre qui venait de les piéger avait fait naître un soir d'été.

Les treize hommes qui les cernaient brandirent leurs lames reluisantes sous l'éclat de la lune qui descendait derrière les amples rideaux des fenêtres et frappèrent dans le vide ; Grégor, lui, avait disparu derrière leurs ombres pâles et, comme Maya le vit un peu plus tard, souriait.

"Ecartez-vous ! Hurla-t-elle, reconnaissant l'homme à la barbichette qu'elle "adorait" tant."

Charlie esquiva un coup porté de justesse et entra en collision avec Léon qui bascula et s'étala tout du long sur le tapis. Dans la seconde qui suivit et, tout en évitant de peu une lame de couteau portée contre eux, Thibault prit son ami par les épaules et le releva en s'écriant qu'il fallait qu'ils sortent d'ici.

"Gregor ! Beugla Charlie. Revenez, espèce de sombre fils de pute ! "

Elle perça la foule d'hommes en blanc devant elle, évitant les coups de couteau avec une force presque inhumaine, et Maya lui ordonna de revenir là, en vain. Mais il y avait un plus gros problème en face que de voir son amie revenir vers elle : l'homme à la barbichette. Une dague dans sa main droite, il s'élança dans sa direction sans dire un mot. La jeune brune esquissa un sourire dans le feu de l'action, de vieux souvenirs remontaient jusqu'à elle.

"La dernière fois j'ai pas pu vous éclater la gueule, mais cette fois j'vais pas m'faire prier !"

Alors qu'il s'apprêtait à la taillader en plein dans le ventre, Maya s'écarta au dernier moment avant de répondre par un coup de poing dans les tripes. Elle se sentit fière pendant quelques secondes avant de ressentir une douleur aiguë et lancinante dans son poignet, le contre-coup l'avait bien eue. Elle saisit avec sa main l'autre blessée et la secoua en s'écriant de rage.

On ne gagnera pas, Songea-t-elle avec une angoisse folle, les yeux écarquillés balayant la salle et toutes ces ombres blafardes qui les entouraient. On ne gagnera pas tant que l'on restera ici, dans cette baraque... !

"On se sépare ! Rendez-vous dehors ! Cria-t-elle.

- Le premier dehors a gagné ! Rétorqua Thibault et il repoussa Léon contre le mur pour parer la lame de poignard que l'un des douze hommes avait élevé sur lui."

Maya n'attendit pas une seconde de plus et détala hors du grand salon, Léon sur ses talons. Plusieurs satanistes les suivirent en rugissant, et il ne resta bientôt dans le séjour plus que Charlie, Thibault et quatre hommes. Quatre hommes qui voulaient leur mort.

~

Maya détala à travers le hall. Bien vite, elle perdit de vue Léon qui s'engouffra en direction des cuisines et, sans même se retourner pour voir combien des douze hommes la suivaient, frappa les piles de cartons qui s'amassaient dans le couloir et les renversa dans son sillage. Elle entendit dans son dos des cris de stupeur et des bruits de chutes puis fit volte-face en s'agrippant aux rampes de l'escalier et gravit les marches deux à deux. Elle gagna rapidement l'étage, poursuivit par deux hommes en blanc dont les capes suivaient le mouvement des grandes enjambées dans les escaliers. Dans la panique, elle se précipita dans la première porte qu'elle trouva sur son chemin : pas de chance pour elle, il s'agissait de la salle de bain. Elle tenta de trouver une sortie mais il n'y avait rien hormis une fenêtre ouvrant sur le vide. Elle était coincée, faite comme un rat. Elle se retourna et vit les deux hommes échangèrent un regard malicieux, arborant un sourire machiavélique ; l'un d'eux quitta alors la pièce pour laisser à son confrère le loisir "s'en charger". Lorsqu'elle vit la porte se refermer derrière cet ami du mentor, ce type qu'elle avait eu la bêtise de croire qu'il était un simple "collègue de travail", la panique s'empara d'elle à petits pas. Il n'y avait rien qui lui permettait de s'enfuir prudemment d'ici sans qu'elle ne se fasse blesser par cette longue dague effilée qu'il tenait fermement entre les mains et qu'il commençait à lever dans sa direction.

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