🖤Chapitre 37 (Maya)

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Des goûtes de sueurs tombaient sur le sol dur et froid de la nuit. On entendait les respirations de Maya, essoufflée par les entraînements que le mentor leur avait prescrit à elle et ses amis.

Cela faisait désormais presque deux semaines que l'enterrement de l'oncle Oslow était passé. La police avait rendu son corps sans poursuivre en justice Maya (pour l'instant) et Wilfrid avait été inhumé au crématorium puis enterré dans le cimetière paysager de Mercy's Hill. Sa grande tante Elise était spécialement venue de Lincoln pour cela et toutes deux avaient passées deux journées ensembles - ou, du moins, surtout au tribunal pour régler toutes ces affaires de paperasse et de droit de tutorat. Au soir du dimanche 19 octobre, Elise Oslow était repartit de Sunset Valley en tant que nouvelle tutrice de Maya. Elle n'avait pas souhaité resté ici plus longtemps, assurée (d'après ses dires) que Maya était forte, qu'elle vivrait mieux indépendante et qu'elle était entourée d'amis formidables (qu'elle lui avait présentée après l'enterrement). 

Maya était donc maintenant libérée de la police, de son violeur d'oncle qui pourrissait enfin six pieds sous terres et des rendez-vous au tribunal de la ville pour avoir un nouveau tuteur. Elle avait surmontée ces épreuves et se sentait plus forte que jamais, prête à tout. 

Maya était donc agenouillée au milieu de la vieille halle des usines Winston, le corps courbée, le dos rond, les mains sur les genoux et la tête baissée, la fatigue paralysant ses muscles.

"Putain, j'en peux plus ! s'exclama-t-elle."

Gregor Mastema se contentait de les observer en silence, dans l'ombre de son chapeau noir.

Maya se redressa ; la détermination la poussait a continuer,toujours plus. Elle pensa à son ami Thibault qui était encore dans les prises la police. Elle inspira un grand coup et se concentra, visualisa ce chat sauvage noir qui la hantait depuis maintenant presque deux mois. Ce chat noir qu'elle avait rencontré quand son oncle était toujours vivant, qu'il voulait tuer ce pauvre félin qui n'avait rien demandé. Mais est-ce que Maya avait demandé quelque chose ? Non. Mais ça lui avait permit de passer le pas, de tourner la page. Grâce à ce chat noir, elle avait complètement changée de vie : de nouveaux amis et une sensation d'être libre. Mais, en contre-partie, plus de foyer, une jambe brûlée, son oncle mort, et une étrange vague de meurtres. Cela avait-il un rapport ? Personne ne savait, personne ne pouvait savoir.

Avec tout ce questionnement, elle n'avait même pas remarqué que son corps frêle d'humain était déjà en chat noir. Enfin, son corps était plutôt dans les usines abandonnées entrain de tenir debout tout seul, mais son esprit était dans ce chat.

C'était l'ultime concentration, se concentrer pour sortir et entrer dans son corps d'humain et de chat, c'était la répétition toutes les nuits jusqu'à y parvenir, franchir ce mur invisible pour lui permettre de contrôler chaque mouvements et chaque transformation.

Une sonnerie lointaine se fit ressentir, on l'entendait à peine. D'où venait-elle ? Cette sonnerie était familière à Maya, elle la reconnaissait.

Mon téléphone !

Elle revint dans son corps originel et sortit rapidement son téléphone de sa poche : Thibault.

"Allô, Thibault ?"

Son visage passa de craintif à heureux : Thibault venait de lui annoncer que la police n'avait plus aucun soupçon contre lui. Il n'annonçait pas vraiment sa joie, pas de grands discours sur le fait qu'il était heureux, mais c'était du Thibault tout craché. Maya laissa un sourire d'euphorie incontrôlé et spontané lui monter aux lèvres. Elle sautilla presque sur place, le téléphone toujours contre l'oreille.

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