💉Le Tueur de Sunset Valley pt.3

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Jeudi soir, 20h30

Il faisait déjà nuit quand Noam Smith prit le chemin du retour après avoir passé plus de deux heures à quémander des bonbons en frappant aux portes des maisons sur West Hill de-ci, de-là, déguisé en pauvre sorcier - dont il avait perdu le balais magique dans une benne à ordure et déchiré la cape en passant à travers un buisson de ronces. 

Il était fatigué mais heureux car son bol en citrouille était remplit de chocolats, de bonbons, de chew-gums et de sucettes en tous genre. La récolte avait été bonne cet Halloween-ci, et il fallait que Noam Smith en profite car son père ne lui laisserait pas profiter longtemps. Son père, lui, il aimait pas le voir comme ça traîner dans la rue après la tombée du jour. Il lui disait tout le temps que cette ville était un nid à merdeux et à salauds et qu'elle grouillait de gens qui n'aimaient pas la couleur de peau noire que lui et leur famille portaient à leur dépends. Il lui disait tout le temps aussi que des gens pouvaient vouloir le tuer, lui, gamin de onze ans, parce qu'il faisait envie. Et quand il demandait à son père ce qu'il entendait par ''faisait envie'', celui-ci le rabrouait d'une bonne gifle froide, et lui menaçait d'employer son arme de service s'il ne fermait pas sa gueule. Car oui, son père était Franklin Smith, l'officier de police de Sunset Valley. Et Noam le haïssait. Il le haïssait parce qu'il lui faisait peur, parce qu'il le craignait. Son père était imprévisible et torturé par quelque chose d'effroyable, quelque chose qui semblait torturer cette ville toute entière. Mais Noam, lui, ne voulait pas se laisser torturer. Il voulait être heureux et manger des bonbons avec ses amis. C'était en partie pour cela qu'il avait confié aux quatre adolescents chez qui il avait demandé des bonbons ou un sort qu'il était de tout coeur avec eux, qu'il les croyait et qu'il envoyait balader en Enfer les soupçons de son méchant papa. 

Sauf que son père n'était pas de trop de cet avis, et quand Noam lui avait demandé s'il pouvait fêter Halloween, celui-ci lui avait dit : "d'accord, mais tu rentres au bout d'une heure et tu ne te déguise pas en BLANC, compris ?". Bien évidemment, Noam n'avait pas compris et s'était contenté d'acquiescé. Et désormais il traînait dans les rues pavillonnaires de Sunset Valley depuis plus de deux heures, un sac en forme de citrouille plein à craqué de confiseries. En fait, il était sur le chemin du retour depuis longtemps déjà mais chaque nouvelle maison qui se présentait à lui, décorée de citrouilles, de squelettes, d'araignées géantes et de cercueils ouverts était pour lui une occasion en or de repartir avec plus encore de bonbons. Il s'arrêtait donc à chaque fois sans voir le ciel virait au noir et le temps passer. 

Noam Smith était donc déjà sur le chemin du retour quand il fut interpellé par un groupe d'adolescents qui venait dans sa direction. Si au début il ne les vit pas, il avait finit par savoir de qui il s'agissait et avait vainement fait demi-tour dans l'espoir de les tracer. Mais quand l'un d'eux, dans son dos, s'exclama "Eh, l'Œuf Noir !" Noam su qu'il était vain de fuir. Décidé de ne pas se laisser ''torturer'' par Sunset Valley, le petit Smith affronta ses problèmes et fit volte-face pour voir arriver dans sa direction ce groupe de trois adolescents. En fait, ils ne ressemblaient pas à des adolescents mais à des clowns - parce qu'en fait, ils étaient déguisés en clown. Ils portaient des vieux costumes de toute les couleurs, avec des gros pompons rouges, des visages peints en blanc et des nez rouges, sauf que chez eux il y avait quelque chose de détraqué. Quand ils souriaient, c'était des dents de monstres qui apparaissaient et les coins de leurs lèvres dégoulinaient de faux sang. Ils portaient des ballons d'héliums mais aussi de grands couteau (et cette fois-ci sûrement pas des faux). Noah se dit qu'ils étaient déguisés en ces clown tueurs d'enfants que l'on voyait dans les vieux télé-films d'horreur qui passaient le soir et que son père refusait qu'il voit. 

"Eh, l'Œuf Noir, Répéta le clown du milieu, celui qui avait une perruque de cheveux oranges. Ouais, c'est bien toi, où tu vas comme ça ?

- Je rentre chez moi. Laisse-moi tranquille Edd."

Nuits PourpresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant