Ça fait des jours que j'essaie de convaincre Manuela de laisser cette maudite chambre; de sortir prendre l'air, voir le soleil ou passé du temps avec ce jeune homme qui n'arrête pas de venir chez moi mais cette tête de mûle refuse catégoriquement de m'obeir. D'ailleurs, il m'a fallu beaucoup de patience pour la convaincre de venir habiter chez moi.
Ce n'est qu'une gamine et c'était mon devoir de ne pas la laisser seule pour affronter tout ces malheurs. Après l'avoir aperçue à ma fenêtre avec ce visage à la fois plein surprise et je dirais même une parcelle de dégoût, j'ai voulu avoir une explication alors je l'ai suivi car des questions me trottaient dans la tête. Pourquoi nous a-t-elle regardé de cette façon et par dessus tout que venait-elle faire chez moi à une heure aussi tardive? Et bien j'ai eu la réponse en arrivant chez elle.
Manuela était venue chercher mon aide, et je suis arrivé trop tard. Son père gissait déjà inerte sur son lit et elle le suppliait de se réveiller. Cette image ne me sortira jamais de la tête. Le cancer de cet homme était trop avancé pour le sauver mais j'aurais pu faire en sorte qu'il passe ses derniers jours dans un hôpital ou un endroit plus sein.
J'ai ressenti de la colère et de l'impuissance quand cette petite chose fragile s'est évanouie dans mes bras. Je me demande comment, elle s'était prise pour affronter tout ce cauchemar toute seule. Moi à son âge, je pleurais encore parce que mon père maltraitait ma mère avec des paroles blessantes. Je ne demande ce que j'aurais fait s'il l'avait frappé devant moi un jour!
- Non! Ne m'emmenez pas! Lorenzo... ne... non... je ne veux pas! Arrêtez!
Depuis le couloir je peux l'entendre hurler. Je sors rapidement de ma chambre pour la réveiller. Elle est en sueur et tout son corps est secouée de tremblement.
Je lui parle tout doucement pour la réveiller et lui essuie le front avec une serviette humide. Elle s'aggripe à mon bras et recommence à délirer.
- Maman.... où es tu? Non... je ne... Lorenzo ne m'abandonne pas. dit-elle avant d'ouvrir les yeux en larmes.
Elle me devisage un instant avant de se serrer contre moi en m'entourant de ses bras. Je sens son coeur battre contre ma poitrine et je la serre à mon tour et je remarque que mes mains trembles aussi légèrement. Petit à petit, elle regagne son calme.
- Jamais! je m'entends lui dire d'une voix rauque.
Elle se détache de moi et nous nous regardons avec un intensité qui me fait mal. Je detourne la tête pour lui servir un verre d'eau. Le verre se cogne contre la carafe tant je me sens nerveux de son examen. Cette petite fille me déstabilise par moment, je ne comprends vraiment pas comment elle fait pour y arriver parfois j'ai le sentiment qu'elle lit mes pensées. Chose qui ne m'est arrivé avec personne et surtout pas une femme.
Sa proximité me rend trop nerveux peut-être que c'est le fait qu'elle soit la première femme après Gina que je m'évertue à proteger sans arrière pensée. Je la vois comme ma petite soeur et pas comme ces autres femmes que je mettent dans mon lit.
Elle saisit le verre que je lui tend et boit deux petites gorgée avant de me le remettre.
- Merci. dit-elle tout bas avant de ramener la couverture sur elle pour se recoucher en me tournant le dos.
Depuis l'enterrement de son père, Manuela s'est renfermé sur elle-même. Et ces cauchemars ne font que se répéter. Elle ne veut pas me raconter mais je sens qu'elle a peur que quelqu'un l'emmène et souvent elle appelle sa mère que j'aurais juré être morte elle aussi mais apparemment celle-ci est toujours vivante.
Après chaque cauchemar, elle me chasse de sa chambre de la même manière et cette fois, je ne compte pas me laisser faire. Je veux voir la fille espiègle, courageuse et effrontée sur pieds maintenant. Je tire la couverture sur elle et elle se retourne aussi.
- Ça va pas la tête?
- Aujourd'hui c'est hors de question que tu passes ta journée au lit. Dehors il y a un magnifique soleil qui nous attend.
Elle me toise et essaie de reprendre la couverture mais je la retiens.
Elle soupir et lève les yeux au ciel.
- Va profiter du soleil toi si ça te branche moi laisse moi profiter de mon lit!
Elle pèse sur le dernier mot mais je ne compte pas sortir de cette maison sans elle. C'est hors de question que je la laisse pourrir sa jeunesse de cette façon. Son père était la seule personne qu'elle avait au monde je le sais. Il est mort et c'est très dur, je le sais aussi mais elle ne peut pas passer son temps à se détruire de cette façon.
Manuela doit recommencer à vivre et à cela je m'y engage dès aujourd'hui! Je la prends dans mes bras et la porte jusqu'à la salle de bain, elle pousse un cri de surprise et se débat mais trop tard j'ai déjà ouvert le robinet sur sa tête. Je me demande si avec ce cri, elle a conscience qu'elle vient d'agir comme une fille.
Je devrais peut-être lui demander de cesser sa comédie car depuis le début, je sais pertinemment qu'elle n'est pas un homme. Même à l'enterrement, elle n'avait pas mit de robe qu'elle fille bizarre!
- Je vais préparer un panier pendant que tu te laves. Je t'attends en bas et n'oublie pas de prendre ton maillot de bain on va sur une île. j'ajoute fièrement.
Quelques minutes plutard elle me rejoins en bas vêtue d'un tee-shirt blanc et d'une salopette en jean, les pieds chaussés de ces baskets rouges qu'elle adore tant. Je constate qu'elle boude toujours mais elle est quand-même descendu. Donc, j'ai gagné! Elle s'assoit dans les escaliers à me regarder transporter des trucs dans la voiture.
- Tu avais dit un panier pourquoi tu emmène des toiles et de la peinture? me demanda-t-elle tout à coup.
Enfin madame daigne ouvrir la bouche ça me ravi.
- Oui j'ai apporté des toiles parce que toi et moi nous n'allons pas seulement nous baigner et nous prélasser au soleil. Nous allons aussi peindre les paysages magnifiques de l'île.
Je ne me reconnais plus, moi d'habitude qui ne fait les choses que lorsqu'ils satisfont mes intérêts, je me retrouve aujourd'hui entrain de tout faire pour avoir le sourire d'une gamine. Depuis le soir de la mort de son père je n'ai plus revue Raïza. Je lui ai demander de ne plus revenir chez moi. Je dois avouer que je regrette un peu nos parties de jambes en l'air mais le devoir m'appelait. J'ai décidé de consacrer tout mon temps à Manuela, de veiller sur elle et de la protéger. C'est la promesse que j'ai faite à son père le jour de l'enterrement.
Manuela ne le sait peut-être pas encore mais j'ai pris la décision de l'emmener vivre avec moi et ma famille en Angleterre. J'ai contacté les services sociaux et j'ai mit en place toutes les démarches pour être son tuteur. Son passeport est déjà en cours et dans quelques jours nous ne serons plus à Capri ni en Italie!
J'espère juste qu'elle ne vas pas refuser de venir avec moi car sinon ils la placeront dans une famille d'accueil ou dans un orphelinat. La connaisant je sais qu'elle prendra la décision intelligente. Demain matin ces gens viendrons la voir et cette sortie est un moyen de la préparer à la visite et la super bonne nouvelle.
Je suis trop excité devenir son oncle!
- Je veux bien peindre. me déclare-t-elle lorsque nous arrivons sur le quai.
- Eh bien eh bien!
Elle me lance un regard de défit.
- Ça sera un duel! Nous allons peintre la même chose et je te battrai.
Voilà la Manuela que j'aime. J'ai trop envie de l'applaudir mais je ne fais rien car son visage est toujours aussi crispé. Je l'aide à monter sur le yatch avec le sentiment que notre journée sera une réussite.
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Petite Fille Si Tu Savais...
RomantikQui ne connaît pas la réputation de Lorenzo Da Costa? C'est un coureur de jupons né. Il fuit les engagements et les attachements comme la peste. Cependant un soir d'été sa vie va complètement basculer lorsqu'il découvre une jeune femme se faisant pa...