Mes chaussures glissent lentement de ma main pour atterrir sur le plancher. Je me retourne doucement, il est enfin là. Même si c'est à la fin, il est quand même venue. Pendant quelques secondes nous nous observons en silence.
Il porte un jean délavé, un pull à manche long avec une veste par dessus. Il a en main un énorme bouquet de fleur. Un petit sourire tire sur son visage aux traits fatigués comme s'il n'a pas dormi depuis des heures. Son jean et son pull lui font perdre son sérieux habituel.
Je trouve même qu'il a un peu rajeuni, il est juste craquant. Cela remonte à cinq ans depuis la dernière fois où je l'ai vue habillé de façon si décontracté. Ce soir, il a laissé ses chemises hors de prix, ses costumes et ses chaussures italiennes de marque.
_Pardonne moi de n'être pas venu plutôt. s'excuse-t-il en venant déposer les fleurs dans mes bras. Je n'ai pas pu me libérer avant.
Je n'ose pas bouger voir prononcer un mot. Je prend mon temps pour le contempler. Il est si beau, il est à mes yeux tout ce que je pourrais jamais avoir. Je l'aime tellement, je l'aime si fort. Il est imparfait mais ses imperfections font que je l'aime comme une folle et que la maintenant je ne me rappelle plus qu'il m'a blessé dans mon égo ni qu'il est un coureur de jupon de première. Je me sens trop fatigué pour me disputer avec lui, de plus je n'en ai absolument pas envie.
J'ai passé toute la soirée à attendre qu'il vienne et il est venu. Même entourée de tout ce monde, je me suis sentie seule. Je ne voulais que lui, que sa présence. J'ai beau essayer mais je n'arrive pas à me l'enlever de la tête. Il contrôle mon esprit, mes humeurs. Pourquoi je n'arrive pas à ressentir pour Blake cette ouragan de sensation que je ressens pour lui?
Peut-être que tu manques de volonté. Dis la voix dans ma tête.
_ J'adore vraiment ton look, chic et décontracté. Dit-il en riant pour essayer de briser le silence un peu gênant qui s'est installé entre nous. Et tout ces couleurs... Je commence maintenant à comprendre pourquoi on dit que les artistes sont extravagant.
Je baise les yeux sur mon jean qui a encore de la place pour une personne troué de partout, ma chemise en soie à imprimer floral puis je souris en constatant mes escarpins jaune. J'y suis allée un peu fort sur le coup mais c'est ce qui me définit. Je suis Manuela Conti et je n'ai jamais aimer le fait de ressembler aux autres.
C'est le moment parfait pour lui faire la réplique et lui dire que c'est un mythe car lui aussi, il est artiste et qu'il n'a jamais frôlé l'extravagance mais je ne fais que de le dévorer des yeux et je comprends que ça le met un peu mal alaise mais je n'y peux rien. Je désire qu'il me prenne dans ses bras, me serre contre lui. C'est complètement fou voir insensé mais j'aimerais tellement ressentir ses lèvres à nouveau sur les miennes. Juste une dernière fois...
Il lève brusquement la main pour toucher mes cheveux que j'ai attacher dans un chignon coiffé, décoiffé, je sursaute au contact de sa main froide qui frôle ma tempe.
_ Tes cheveux sont toujours aussi beaux. Tu les avais court et brun quand nous nous sommes rencontrés. continue-t-il la voix rauque. Je te préfère avec les cheveux courts, blonds... mais courts. termine-t-il tout bas dans une voix qui me donne le frisson.
Je ne dis toujours rien hypnotisée par la contemplation de ses lèvres que j'ai envie de sentir sur les miennes. Je le vois avaler difficilement sa salive avant de se pencher vers moi tout doucement. Je ferme aussitôt les yeux pour attendre son baiser qui ne vient jamais.
_ Tu m'as manqué toute la soirée. Je dis d'une petite voix.
_ Nous ne devons pas être comme ça Manuela. Nous ne devons pas nous retrouver dans ce genre de position.
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Petite Fille Si Tu Savais...
RomantizmQui ne connaît pas la réputation de Lorenzo Da Costa? C'est un coureur de jupons né. Il fuit les engagements et les attachements comme la peste. Cependant un soir d'été sa vie va complètement basculer lorsqu'il découvre une jeune femme se faisant pa...