chapitre 11

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- Comment ça tu veux m'adopter? répète-t-elle pour la troisième fois comme si elle était sous le choc.

Je lui explique encore une fois ce que serait sa vie si elle décide de rester ici. Ce sera les services sociaux et les familles d'accueil. Mais si elle décide de venir avec moi, elle aura une vie toute à fait différente. Elle pourra finir le lycée et rentrer à l'université étudier ce qu'elle voudra. Si elle le veut, elle pourra même travailler à l'entreprise en tant que mannequin...

Manuela sera extrêmement belle dans quelques années. C'est une évidence!

N'est ce pas la raison pour laquelle, je lui ai proposé du travail le soir où je l'ai surprise entrain de piller mon frigo? Je sais que Gina fera des merveilles avec son beau visage et elle deviendra notre icône.

Avant je voyais uniquement mon intérêt. Le but c'était de la ramener avec moi à Londre et de faire un paquet de frics à l'entreprise avec son beau visage mais les choses ont changé. Son père est mort et elle n'a personne d'autre que moi. Mon devoir désormais c'est de la protéger et de lui assurer un bel avenir.

- Tu seras mon père alors? me questionne-t-elle en se rongeant les doigts.

Elle semble nerveuse et ne tient pas en place sur sa chaise. Ces cheveux ont poussés ces derniers jours et sa teinture aussi commence à se dégrader. Avec ce petit faussette qu'elle a au menton, ses yeux gris et son magnifique sourire que j'ai eu la chance de voir rarement, cette fille fera des jalouses.

Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa question. Je ne me suis jamais vue dans le rôle de père ni celui d'un homme marié. Je ne pourrais pas être fidèle à une seule femme. Elles sont toutes belle avec des qualités et des défauts différents. J'ai toujours penser que Gina et Allan me feront de beaux petits neveux et niece que je gaterais mais ces deux abrutis parfaitement fait l'un pour l'autre ont décidé de divorce avant même d'avoir fait de moi le gentil tonton que j'aurais voulu être. Donc, mon choix reste la petite Manuela.

- Non, je serais pas ton père. Je serai en quelque sorte ton tuteur, tu garderas ton nom mais je serai responsable de toi jusqu'à ce que tu décides de faire ce que tu veux de ta vie. je lui explique.

- Je pourrais aller au lycée. se dit-elle à elle-même les yeux brillants.

- Et même à l'université.

En entendant ma phrase, elle redresse la tête pour me regarder. Un sourire étincelant naquit sur ses lèvres. Elle se lève pour venir me serrer dans ses bras pour me remercier.

- Je suis trop contente Lorenzo, je me sens si stupide d'avoir penser...

Je la sens un peu gêné pour continuer, alors je l'aide.

- D'avoir penser que je suis un pédophile? Ouais je confirme tu es une idiote. Mais je te pardonne. j'ajoute en lui ébouriffant les cheveux.

Comme elle n'aime pas ça, elle se dégage rapidement en maintenant de la distance entre nous. Elle reprend sa place sur le canapé et replie ses pieds sous ses fesses. Je sens que notre petite discussion ne fait que commencer. Elle a certainement beaucoup de question à me poser.

- Quand est ce que ces gens viendrons et quand est ce que nous partirons?

- Ils viendront demain dans la matinée. On aura ton passeport dans deux jours et ce week-end nous prendrons l'avion pour Londres.

Elle ferme les yeux et secoue la tête.

- Aussi vite! Mon père vient de mourir et mes amis. Je ne peux pas abandonner mes amis. s'exclame-t-elle.

Je me sens navré pour elle mais je ne peux rien faire pour ces amis. Ce garçon est presqu' un adulte. Manuela n'est pas sa mère, il n'a qu'à se débrouiller tout seul. D'ailleurs je suis soulagé de ne pas le voir rôder autour de ma maison aujourd'hui. Tout les jours, il vient voir Manuela. Avant c'était elle qui ne voulait voir personne mais j'ai cessé de lui dire qu'elle avait de la visite car je n'aime pas trop ce garçon avec ses airs possessif comme si Manuela était à lui...

- Tu pourras toujours rendre visite à ton père durant les vacances pour lui apporter des fleurs. je lui répond doucement.

- Giovanni! J'aime tellement Giovanni. Je lui ai promis de ne jamais l'abandonner.

Je serre les poings en entendant la façon dont elle parle de ce jeune garçon. Moi qui croyais qu'elle n'était pas le genre de fille à se laisser influencer facilement par ces histoires d'amour et bien je me suis trompé. Mais le reste de sa phrase arrive à me détendre.

- Giovanni est encore un bébé, j'ai très peur pour lui Lorenzo.

Ainsi, elle parlait du petit blond aux yeux bleus qui accompagnent toujours l'autre quand il vient ici. Je ressens de la pitié pour ce pauvre gosse aussi c'est un fait. Être orphelin à un si jeune âge. Dieu aurait dû interdire le droit d'avoir des enfants aux parents qu'il sait ne vont pas pouvoir juir de leur enfant. Et son frère est un inconscient de le privé de cette façon de la chance d'avoir une nouvelle famille.

Je regarde Manuela et elle a l'air vraiment très inquiète pour le petit. Je ne supporte pas de la voir triste ou paniquer à propos de quelque chose mais que faire? Elle me lance un regard suppliant que je comprends rapidement mais c'est hors de question!

- N'y pense même pas! je l'averti en la pointant du doigts.

Je ne suis pas le bon samaritain pour adopter aussi cet enfant. Je n'ai jamais voulu être père et ce n'est pas maintenant que je vais commencer!

- Je t'en prie Lorenzo emmène le avec nous. me dit-elle suppliante.

- J'ai prévu de retourner à Londres ce week-end, je ne sais pas si on aura le temps pour remplir les formalités pour lui Manuela.

- Tu es Lorenzo Da Costa. Tu es riche et un influent tu peux tout faire. dit-elle avec un visage de martyr.

Mais je sais qu'elle doit sourire au fond d'elle. Pourquoi je n'ai pas trouvé une autre excuse? En ce moment je la comparais à Gina, elle sait comment me convaincre. Cependant, qu'elle le sache une bonne fois pour toute ce sera la dernière fois!

- Je vais appeler la dame pour lui expliquer. je dis à contre coeur.

- Super!

Elle saute dans mes bras et elle m'embrasse sur la joue. Je viens de me rendre compte que je lui ai procurer un peu de bonheur en acceptant d'adopter ce petit garçon mais ce qu'elle ne sait pas c'est que la décision finale ne m'appartient pas. Le processus sera un peu long.
Nous irons sûrement devant un juge et le grand frère de ce petit va certainement protester contre une séparation avec son frère.

Pour Manuela, ça a été plus facile. J'ai juste dit que j'étais le meilleur ami de son père et donc son seul parent en vie. Qu'émotionnellement elle ne pouvait pas et n'était pas prête à voir un juge. Celui-ci a donc accepter de faire le déplacement et ainsi Manuela signera les papiers pour devenir ma pupille.

- Je vais aller voir Matteo pour lui annoncer la bonne nouvelle. lache-t-elle joyeuse.

Je la retiens par l'épaule.

- Ce serait mieux que tu ne dise rien à ce garçon. Il ne m'aime pas! Quand les services sociaux iront récupérer son frère, lui aussi sera transféré dans un endroit pour mineur pour attendre sa majorité ou pour être adopter.

- Donc tu feras l'adoption de Giovanni dans l'anonymat.

- Tu es intelligente Manu. je lui réponds sur un ton taquin.

Mais cela ne la fait pas rire. Elle se pince les lèvres et rebousse chemin pour aller dans sa chambre. Manuela le sait mieux que moi, dans la vie rien n'est facile et on ne peut pas tout avoir. Elle devra se contenter de ce que je peux lui offrir maintenant. D'ailleurs je ne sais pas encore s'ils vont accepter ma requête.

Je prends mon portable pour appeler l'agence afin de leur avertir que deux mineurs vivent seuls dans les bas quartiers de la ville. Ainsi demain dans l'après-midi, je pourrais aller rendre visite à ce Giovanni et entreprendre les démarches pour son adoption. Comme, je ne suis pas marié, il ira vivre avec Manuela chez ma mère où il ne manquera de rien.

Je crois que Dieu me réserve maintenant une place au paradis. Je suis venue en Italie pour des vacances et voilà qu'il est probable que je retourne chez moi avec deux enfants.

Je pense sérieusement que je suis devenu un saint!

Petite Fille Si Tu Savais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant