chapitre 5

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Naturellement, il sort une Porsche de son garage. Elle est noire, il grimpe à l'intérieur et attent que j'en fasse de même. Je m'exécute à contre coeur. J'aurais dû y penser avant. Lorenzo n'est pas un idiot, il voudrait tôt ou tard rencontrer mon père. Il n'allait quand même pas me filer son argent les yeux fermés.

Assise dans la voiture de Lorenzo, je ne me sens pas dutout à l'aise. Malgré le luxe qui y régnait et l'odeur du cuir qui aurait dû m'exciter car ce soir j'aurais des choses à raconter à Matteo. C'est la première fois que je vois l'intérieur d'une voiture de luxe et c'est très agréable.

Je regarde Lorenzo à la dérobée, il est très concentré sur la route. Je lui ai indiqué le chemin mais sa voiture ne pourra pas faire tout le trajet. Il y a un endroit où on devra faire le reste du chemin à pieds. Je ne sais rien de lui à part ce que j'ai pu lire dans les journaux et pourtant nous nous sommes rencontrés que hier soir et j'ai comme l'impression que cet homme ne va pas sortir de ma vie de si tôt.

Je me sens très stressée, je n'ai jamais voulu qu'il rencontre mon père. Je veux juste qu'il me paie assez pour que je puisse emmener mon père chez le médecin. Si ils se rencontrent avec la méfiance habituelle de mon père, cet homme va vite découvrir que je lui ai menti que je suis une fille. Mon père n'hésitera pas à lui demander de s'éloigner de moi et de me laisser tranquille et je ne veux même pas penser à la réaction qu'il aura en découvrant le pot au rose.

M'epargnera-t-il encore une fois? J'en doute! Pour pouvoir me détendre un peu et ne pas piquer une crise, je décide de lui faire la conversation.

_ Vous avez quel âge?

Il esquisse un sourire qui me déconcerte. Cet homme est très déroutant. Par moment il semble dur et sévère, et d'autres il lâche prise et sourit comme il vient de le faire maintenant.

_ Je suis très vieux. J'ai ving-huit ans.

Douze ans de plus que moi! Wow, je confirme, il est très vieux. Mais c'est un bébé comparé à mon père qui a cinquante-quatre ans. Il se replonge dans le silence et je reviens à la charge. Je ne sais pas pourquoi mais je suis intéressée par la vie de Lorenzo Da Costa. Je veux apprendre des choses sur lui, des choses qu'ils ne disent pas dans les journaux.

_ Vous faites quoi quand vous n'êtes pas dans votre grande entreprise à Londre.

_ Je surprend des voleurs dans ma maison.

J'éclate de rire malgré moi. Je le vois laisser la route des yeux pour braquer ses yeux noirs sur moi de façon étrange. Je rougis et détourne la tête pour cacher mon trouble. Je suppose que mon rire à dû sonner comme celui d'une fille donc, je m'arrête tout à coup.

_ Je suis sérieux. je parviens à dire en rangeant une mèche rebelle derrière mon oreille.

_ J'aime peindre, faire du bateau, regarder des bon films, voyager découvrir les autres pays, les autres façon de vivre des gens. L'année dernière j'ai été en Inde et c'est vraiment un pays extraordinaire. J'aime le sport!

La dernière phrase ne m'étonne pas dutout venant de lui. J'ai remarqué les appareils de musculation chez lui. Mais aussi le reste d'ailleurs tout ce qu'il vient de dire est déjà publié dans tout les journaux.

_ Vous n'avez pas une passion?

_ Les belles
femmes. me repond-t-il en plongeant son regard dans le mien.

Je n'arrive plus à lui poser des questions, c'est comme si quelque chose a bloqué ma voix. Je ne m'attendais pas à une réponse de ce genre. Je pensais qu'il dirait la lecture ou autre chose. Moi j'adore la lecture, je tiens ça de mon père. Et le dernier livre que j'ai lu s'intitule Père riche Père pauvre de Robert T. Kiyosaki. C'est un livre que je conseillerai à tout le monde, il nous ouvre les yeux sur beaucoup de chose.

Le trajet a été très court en voiture car je constate que nous somme déjà devant le quartier pauvre où je vis. Monsieur Lorenzo va devoir marcher un peu. Il gare la voiture quelque part sous un arbre puis nous prenons la petite route étroite qui mène chez moi. Malheureusement, je ne peux plus rien faire pour empêcher mon employeur de faire la connaissance de mon père. Tout les regards sont braqués sur nous quand je passe devant la maison des Baptista. Ce sont des langues de vipères et je m'imagine déjà ce que doit imaginer Francesca et Ana-Maria les filles Selma. Déjà qu'elles avaient raconter à tout le monde qu'il se passait quelque chose entre Matteo et moi. Me voir avec cet homme plus mûr que moi, riche et très beau de surcroît elles vont maltraiter leurs petits cerveaux à deviner qui il est.

Lorenzo les salue de la main et elles lui rendirent leurs plus beau sourire sans oublier de me toiser après. Quelles jalouses! De toute façon, je m'en moque royalement vue que je ne suis que l'employée de Lorenzo, je ne suis pas dutout intéresser par ce genre de chose et Lorenzo est trop vieux pour moi. Je ne suis pas impatiente de connaître l'amour ou tout truc dans le genre. Moi je veux étudier, connaître le monde et devenir riche! Je ne suis pas comme les filles de mon âge. Je confirme! Je suis bizarre comme fille.

Je soupire de soulagement en voyant que Matteo était dehors avec son frère. Sinon j'aurais droit à un interrogatoire digne d'un commissaire de police. Et pourtant je ne lui en veux pas de toujours veiller sur moi comme il le fait depuis ce qui est arrivé à Fiorella. Ça me prouve combien il tient à moi et moi aussi je tiens beaucoup à lui.

Quand nous arrivons devant ma maison, je demande à Lorenzo de m'attendre dehors.

_ Ta maison est si mal rangé? me dit-il taquin.

Je force un petit sourire.

_ Non, je vais juste vérifier si mon père est à la maison.

Mon père est toujours à la maison. Je lui dit cela juste pour avoir un peu d'avance pour enlever mes photos et demander à mon père de ne dire pour aucune raison que je suis une fille. Je ne trouve mon père ni dans la chambre ni dans les toilettes. Pour la première fois de ma vie, je rentre chez moi et je ne trouve pas mon père. D'abord paniquée, j'ai été tenté de prévenir Lorenzo mais j'ai peur qu'il découvre ma faiblesse. J'avale un grand verre d'eau et j'essaie de me calmer.

Il doit sûrement être pas loin, peut-être que Matteo l'a emmener sur la place pour peindre car mon père ne peux pas marcher sans aide. Même pour aller aux toilettes, je suis obligée de l'aider.

_ Tout va bien?

Je sursaute au son de la voix inquiète de Lorenzo dans mon dos et lui fais face. Il s'inquiète pour moi, c'est nouveau ça! Je souris bêtement et le rassure comme je peux.

_ Tout va très bien, je crois que mon père est sorti. Il voudrait mieux que vous reveniez un autre jour. je réponds, mais je sens que ma voix me trahit.

_ Vous en êtes sûr?

Non, je n'en suis pas sûr. J'ai un mauvais pressentiment, je sens que quelque chose est arrivé à mon père. Je le pousse vers la porte en essayant de retenir tant bien que mal les larmes qui menacent de monter dans ma gorge. Matteo choisi ce moment pour débarquer avec Picollo mais sans mon père. Il nous regarde Lorenzo et moi avec des yeux incrédules.

Il s'approche de moi et m'aggripe la main de façon possessive. Je lève les yeux vers lui et me demande quelle mouche l'a piqué. C'est la première fois qu'il réagit de la sorte avec moi.

- Qui est ce type Manu? me questionne-t-il avec méfiance.

Je libère ma main de la sienne sans répondre à sa question. Je me retourne pour faire face à Lorenzo.

_ Merci de m'avoir raccompagner monsieur, je suis désolée que mon père soit sorti.

Lorenzo nous scrute un moment avec un regard cynique, puis il hoche la tête.

_ Je connais la sortie ne vous en faites pas. Je crois que vous avez des explications à fournir à votre ami.

Il pèse un peu trop sur le mot ami avant de tourner les talons. Sa silhouette n'a pas disparu que Matteo revient me saouler sur son même ton autoritaire comme s'il était mon père.

_ Tu vas enfin répondre à ma question Manuella. Qui est cet homme et qu'est-ce qu'il veut à ton père?

Je préfère l'ignorer si non je crois bien que je risquerais de le blesser.

Petite Fille Si Tu Savais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant