Chapitre 13

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Je n'ai pas réussi à fermer l'oeil de toute la nuit. Je me sens coupable envers Manuela pour la façon dont je lui ai parlé, je ne me suis pas rendu compte qu'elle était encore fragile à cause de la mort de son père. Je n'ai pas voulu lui rappeler qu'elle était une misérable orpheline que j'ai adopté mais je suis comme elle. Je m'emporte facilement et après je regrette mes mots.

Elle a failli défoncer la tronche à cette autre fille. Manu est une vraie tigresse, elle me rappelle un peu rappelle Gina petite. Ma petite soeur ne passait pas une journée sans se bagarrer à l'école. Elle était tout le temps fourré dans le bureau du proviseur pour telle ou telle chose. Je me souviens que ma mère en avait plus qu'assez. Finalement avec mon père, ils avaient pris la décision de lui faire suivre les cours depuis la maison. Pour Manuela je ferais aussi la même chose. Pour son dernier année de lycée, elle pourra aller dans une école afin de ne pas tout perdre. Elle se fera des amies et je la conduirais au bal de fin d'année comme je l'ai fait avec Gina parce que mon père n'était plus là...

Je me rappelle encore de cette journée et le drame qu'avait fait ma soeur à cause d'un bouton qu'elle avait au front. J'ai dû la convaincre qu'elle était la plus belle et ma mère avait essayer tout cacher avec du maquillage. Gina avait été élue reine du bal pour son plus grand bonheur. Je suis certain que Manuela le sera aussi un jour...

Avec douceur, je tourne le poignet de sa porte pour voir si elle dort encore. Ce matin, je vais aller au centre pour enfant et voir comment je peux réaliser son voeu. À peine le verrou tourné, Manuela apparaît devant moi toute habillée son sac à dos en main. Il n'y a pas plus trace de colère ou de reproche sur son visage.

Je suis soulagé!

- Je viens avec toi pour voir mes amis une dernière fois me dit-elle. en me regardant droit dans les yeux.

Comment ça une dernière fois? Je croyais qu'elle voulait emmener le petit Giovanni avec nous.

- J'ai changé d'avis. m'explique-t-elle lorsque je lui lance un regard plein d'incompréhension. Je n'ai pas le courage de séparer Matteo et Giovanni. Soit ils viennent tout les deux avec moi soit ils restent ensemble. J'ai commis une erreur en te demandant cette faveur, je me suis laissé emporter par mes émotions...

Elle prend une pause et passe devant moi pour descendre les escaliers. Je referme sa porte et lui emboîte le pas. Elle balance son sac sur le canapé du salon et se dirige vers la cuisine pour sortir des trucs du frigo.

- Je veux aussi m'excuser pour hier, j'ai agis comme une conne. ajoute-t-elle plus bas. Toi et moi on se connaît peut-être à peine mais je sens au fond de moi que je peux avoir une totale confiance en toi. Tu ne m'abandonneras jamais Lorenzo.

Sa dernière phrase me donne la chaire de poule. Je suis sans voix, je crois que je suis ému de l'entendre me dire cela. Et c'est la pure vérité car je n'ai pas l'intention de la laisser seule. Je m'imagine déjà la surprise de ma mère en découvrant que je lui ai amener une autre fille. Sans parler de la tête que feras Gina. Elle sera plus que ravie d'avoir Manu à la maison et ne tardera pas à la transformer en une femme élégante et pleine de classe comme elle.

Sans un mot, je l'aide à préparer le petit déjeuner. Elle paraît heureuse et sereine. Demain, c'est le grand départ et j'avoue être étonné de son changement d'attitude. Néanmoins, je la comprend. Elle veut oublier les mauvaises choses qu'elle a vécue dernièrement et je l'admire de vouloir aller de l'avant.

- Tu es toujours fâché? me questionne-t-elle en revenant à la charge alors qu'on mange tranquillement.

- Pas dutout! Je ne suis plus fâché. Je profite juste de mon déjeuner et du silence.

Petite Fille Si Tu Savais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant