chapitre 12

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Comme Lorenzo me l'avait dit hier, les services sociaux sont venus ce matin à la maison. Ils m'ont posés énormément de question et j'ai répondu comme je pouvais. Lorenzo était présent avec moi et se tenait tout derrière ma chaise et parfois il me touchait l'épaule pour me rassurer, j'ai apprécié qu'il me soutienne. Désormais, légalement et officiellement je suis sa pupille et lui mon tuteur jusqu'a ce que je m'en lasse mais cela ne m'a pas empêcher de stressee ou de me sentir triste.

Je viens de perdre mon père il y a seulement quelques jours. Un homme riche sans enfant a décidé de me prendre en charge, de me donner une famille et tout ce que j'ai jamais eu de ma vie. Cela devrait m'exciter et me rendre heureuse. Je vais vivre à Londres, je frequenterai un lycée prestigieux, j'aurais des tas de vêtements, de quoi à manger tout les jours. Beaucoup me considéront chanceuse; je ne le nie pas! Néanmoins quand je pense à Matteo, je me sens très mal. Je suis entrain de trahir mon meilleur ami en lui enlevant le droit d'être avec son petit frère.

Son père les a abandonné pour une autre femme, sa mère est morte et moi je vais encore une fois lui briser le coeur en le séparant de Giovanni... Je crois que j'ai parlé trop vite en demandant à Lorenzo d'adopter aussi Giovanni. Je n'aurais jamais dû faire une chose pareille!

Matteo et Giovanni ne peuvent pas se séparer!

Dans quelques minutes les services sociaux débarqueront dans le quartier pour les emmener. Je dois aller les voir avant qu'il ne soit pas trop tard! Lorenzo est en ce moment dans sa chambre sûrement entrain de se préparer pour le dîner de ce soir auquel il m'a invité pour fêter le fait que nous soyons maintenant une famille. Je profite pour sauter sur ma bicyclette direction mon ancien quartier où je n'ai pas mis les pieds depuis la mort de mon père.

Je ne suis pas ingrate comme doivent penser tout ces gens qui me regardent avec mépris à mon arrivée mais la douleur était encore trop vive pour que j'y retourne. La tête haute, je passe sans leur dire bonjour sachant déjà qu'ils ne vont pas se priver de me balancer leurs venins. Et ça me fend le coeur lorsque j'entends l'une de ces femmes prononcé des choses abjects à mon sujet.

- En fin de compte ça l'arrange que son père soit mort. Qu'elle sainte nitouche, elle vie dans une grande maison seule avec un homme riche de plusieurs années son aîné.

Une rage dévastatrice bouillonne au fond de moi mais je prends sur moi pour l'ignorer. Cette pauvre femme n'en vaut pas la peine!

- Ça à toujours jouer la fille vertueuse mais ça ouvrait déjà ses jambes à Matteo. Le pauvre il doit être dévaster de perdre son petit jouet. intervient sa fille qui ne me porte pas dans son coeur et que je n'aime pas non plus.

Cette fois c'est la goutte d'eau, je jette ma bicyclette par terre et je bondis sur cette trainée pour lui arracher les yeux. Je la gifle puis je la pousse par terre avant de la prendre par les cheveux. Elle n'arrête pas de crier et sa mère aussi. Celle-ci se mêle en essayant de m'arracher de sa fille. Je lui mord le bras violemment lui arrachant un cris de douleur. Elle recule et les autres restent immobiles à me regarder défoncer la tronche à cette conne.

Bravo! J'adore cette solidarité entre voisins.

- Je vais te tuer sale garce! je crie avec hargne en tirant de plus en plus sur ses cheveux.

Depuis des années je supporte leur mépris, leur chuchotement à mon sujet et aujourd'hui j'en ai plus qu'assez! J'en ai marre de ces gens hypocrites! Au moment de lui donner le coup de grâce qui va la de figurer quelqu'un sort de nulle part pour me tirer d'elle. Une main puissance me prends par la taille pour me déposer loin de la fille, je me débats en hurlant. Je griffe le bras de la personne qui me relâche aussitôt. Lorsque je me retourne essoufflée et en rage je suis stupéfaite de découvrir Lorenzo.

Honteuse, je baisse la tête en rougissant. Il m'a suivi jusqu'ici et il doit penser que je suis folle furieuse. J'évite son regard plein de reproche en lançant un coup d'oeil circulaire et bizarrement le quartier s'est tout à coup vider de ses spectateurs. Lorenzo et moi sommes les seules personnes présentes, il n'y a plus personne autour de nous!

- Je peux savoir ce que c'est que ce comportement? me demanda-t-il sévèrement.

Je crois qu'il commence à prendre son rôle de tuteur beaucoup trop au sérieux.

- Je n'ai pas d'explication à te donner tu n'es pas mon père. je rétorque avec insolence.

Non mais quel abrutis! Je me baisse pour ramasser ma bécane et Lorenzo me tire violemment par le bras pour m'obliger à lui faire face. Ses yeux noirs lancent des éclairs et pour la première fois il me fait flipper. Je crois que je l'ai vraiment mit en rogne.

- Je sais que je ne suis pas ton père mais dorénavant tu me dois du respect Manuela et tu agiras selon mes ordres tant que tu seras mineur. Jouer la rebelle ne te servira à rien.

Il a raison. Je regrette mais je ne compte pas m'excuser. Je me dégage de son poigne de fer.

- Je suis juste venue voir mes amis avant que tu ne les sépare.

- C'est toi qui m'a demandé d'adopter ce petit garçon. me fait-il remarquer avec cynisme. Je n'ai jamais eu l'intention d'ouvrir un orphelinat chez...

Il coupe sa phrase de lui-même. Je lève les yeux vers lui. C'est comme ça qu'il me voit? Une pauvre fille à qui il fait une faveur en l'adoptant.

- Manu... commence-t-il gêné

- Stop Lorenzo! Tu as dit la vérité. Si tu as décidé de m'emmener avec toi c'est par pitié parce que mon père est mort et non par désir. Et moi si j'ai accepté c'est parce que je n'ai pas trop le choix.

Son visage blemit, il lève la main pour me toucher mais il se rétracte. Je ramasse ma bicyclette pour continuer mon chemin et il remonte dans sa voiture. Lorsque j'arrive chez Matteo et Piccolo ils n'étaient plus dans la maison et leurs affaires non plus. Les services sociaux sont venus avant moi.

Je tombe par terre en pleurant. J'ai tout gâcher et jamais Matteo me pardonnera quand il saura que c'est de ma faute si son frère et lui vont être séparés. Envahie par le remord, je trouve quand même le courage d'aller dans mon ancienne maison pour récupérer la boîte contenant les informations sur ma mère que mon père m'avait donné. Je ne sais pas encore si je vais l'ouvrir mais je la garderais au cas où. Lorenzo m'a promis que la maison ne serais pas vendus. Il fera en sorte que quelqu'un vienne nettoyer tout les mois pour que ça reste toujours propre mais je crois que je vais la vendre.

Je lui ferais part de ma décision ce soir au dîner. Je ne veux plus retourner ici! Je ne veux plus rien qui me rappelle la mort tragique de mon père. Comme souvenir de mon père je prend sa montre et l'album photo contenant nos rare moments heureux ensemble. Cela me suffira!

En quittant la maison, j'ai laissé avec mes sentiments et mon passé douloureux, plus jamais je ne veux être triste. Dorénavant, je vais vivre et profiter de cette nouvelle opportunité que la vie m'a offerte...

Petite Fille Si Tu Savais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant