Musique proposée : Vengeance - Zack Hemsey. (En Média).
― Je ne crois pas que... Eh ! Monsieur ! Vous ne pouvez pas entrer ici !
Les efforts d'Ellen auront été vains puisque la porte de la salle claque bruyamment contre le mur lorsqu'un inconnu frappe dedans pour l'ouvrir. Le brun d'un peu plus de vingt ans avance vers moi et me domine rapidement de toute sa hauteur. Ses yeux noirs me scrutent de la tête au pied alors que mes prunelles, elles, se concentrent sur les muscles saillants qui gonflent sa chemise sombre. Un petit rictus de mépris étire ses lèvres gercées, tandis qu'il croise les bras en me barrant la route.
― Bah alors, petit poussin, on se cache ? ricane-t-il avec une moue infantilisante.
Je déglutis difficilement, pendant qu'un léger tremblement parcourt mes jambes déjà fébriles.
― Ian voulait s'assurer que tu n'avais pas malencontreusement oublié votre rendez-vous de ce soir, alors je me suis porté volontaire pour t'accompagner.
Tout mon corps se tend quand il prononce le nom de Ian et je n'ose plus bouger. Je suis complètement paralysé, incapable de savoir comment réagir. Est-ce que je devrais jouer la carte de la lâcheté et m'enfuir ? Est-ce qu'il s'attend à ce que je réponde à ses provocations ? Ou est-ce que je devrais prendre exemple sur ma petite sœur et feindre un courage que ne possède pas ? Je n'en ai aucune idée. Des tas d'images se percutent dans mon esprit et je n'esquisse même pas un geste, de peur qu'il se retourne contre moi.
― Et bien, je dois dire que je suis déçu, on m'avait vanté un cran exceptionnel, mais j'ai l'impression qu'il a disparu aussi vite qu'il n'était arrivé... tant pis, un abruti de plus ou de moins dans l'équipe, je ne vois pas bien ce que ça change, après tout, soupire-t-il exagérément. Ta frangine va me manquer, elle avait au moins une paire de seins bien rebondis pour la rendre intéressante...
Le sang qui pulsait déjà bien trop vite dans mes veines se met à bouillir, enflammant une colère qui prend littéralement le contrôle de mon corps. J'attrape le garçon souriant par le col de sa chemise en le plaquant durement contre le mur. Mes membres tremblent d'une rage explosive, alors que j'approche mon visage menaçant de la figure du brun qui n'a pas l'air impressionné le moins du monde.
― Je t'interdis de parler de ma sœur comme ça, grondé-je d'une voix sombre qui ne ressemble plus à la mienne.
Un éclair de lucidité illumine soudain mon esprit et je me rends compte que je suis en train de menacer physiquement le bras droit de Ian. Pris de panique, je lâche le tissu noir et m'éloigne rapidement de l'homme qui pourrait me faire tuer en un coup de fil. Amusé par le mélange de colère et de peur qu'il lit dans mes yeux, mon nouvel accompagnateur se met à rire avant de recoiffer ses cheveux mi-longs et de réajuster son col froissé.
― Si tu savais le nombre de choses indécentes que ta petite sœur chérie a bien pu faire à Eleven Stars..., ricane-t-il d'une voix confiante. Je ne dois même pas avoir le nom et le numéro de chaque mec qu'elle a sucé tellement elle les a enchai...
Incapable de me retenir plus longtemps et faisant un instant abstraction de la peur qui me ronge l'estomac, je laisse ma haine faire valser mon poing contre la mâchoire de celui qui ose manquer de respect à Savannah. Un petit ruisseau rouge dégouline le long de son menton, tandis qu'il place sa main sur sa joue. Son regard s'obscurcit et une rage sourde semble s'abattre sur lui.
― Ah ouais, tu le prends comme ça ?
La haine et la menace à peine voilées qui bouillent dans chacun de ses mots me glacent le sang. Ma fureur est réduite en cendres et la frayeur reprend fièrement la main. Dans un mouvement que je ne vois pas arriver, le brun attrape mon poignet et le fait passer derrière mon dos en une clé de bras solide et douloureuse. Il m'immobilise complètement en quelques secondes et une brûlure intense arpente l'entièreté de mon biceps.
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N'aie Pas Peur
ActionNelson Mandela a dit que le courage n'était pas dénué de peur, mais composé de notre aptitude à la surmonter. Je ne crois pas qu'il ait raison. Je n'ai pas vaincu ma peur, je ne suis pas passé au-dessus des tremblements qui ravageaient mon corps. J...