Chapitre 7 | 3

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Musique proposée : There's A Hero In You - Tommee Profitt ft Fleurie. (En média).



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Attention, cette partie de chapitre contient de la violence physique et morale. Les descriptions présentes dans cette parties sont relativement détaillées,  je demande donc aux âmes sensibles de faire attention. Le plus important est de vous protéger si ce genre de sujets vous met mal à l'aise.

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Quand j'arrive à la Réserve, je me rends compte qu'elle est toujours aussi bondée, mais que le silence de mort qui y régnait le jour de l'exécution de Nicholas s'est éteint. Il a laissé place à un brouhaha constant qui déchaîne mes sens déjà en alerte. Je balaie plusieurs fois le hangar d'un regard perdu et l'absence de West me saute à la gorge. Il n'est nulle part, Peter et Ian non plus. Ma respiration, saccadée par ma course folle, se stoppe et je fais quelques pas vers le ravitaillement sans trop savoir ce que je vais bien pouvoir y trouver.

Lorsque j'aperçois Gale, j'accélère la cadence sans vraiment savoir pourquoi. Ma panique est telle, qu'elle inhibe chacun de mes neurones et la seule chose que je suis capable de faire, c'est de me concentrer sur le brun qui sert tranquillement de l'alcool à ses clients. Il hausse un sourcil quand il me voit arriver en trombe, mais ne réagit pas. Il se contente de tirer sur son nœud papillon pour le remettre en place et de continuer son job à l'aide de gestes décontractés qui contrastent avec son visage fermé abritant d'habitude toujours un sourire en coin. Arrivé devant le bar, je saute par-dessus celui-ci et attrape le barman par le col de sa chemise un peu trop chic, avant de me mettre à crier. Je lui hurle littéralement dessus sans prêter une seule seconde attention à la foule de curieux qui s'agglutine derrière moi pour comprendre ce qu'il se passe et sûrement profiter de ma scène d'hystérie.

―     West ! Où est West ?! Pourquoi il a été convoqué ?!

Mes mains tremblent, mon souffle est court, une chaleur insupportable transpire le long de mon échine, pourtant je ne me démonte pas. Je tiens fermement les vêtements de Gale entre mes doigts pendant que celui-ci me dévisage, visiblement surpris par mon audace soudaine. Malgré sa stupéfaction, le brun ne sourcille pas, comme s'il n'était pas le moins du monde impressionné par mes menaces sourdes. Il inspire rapidement sans que je ne sache vraiment si c'est de soulagement ou d'agacement et me répond dans un calme olympien, l'air toujours aussi dur et préoccupé.

―     Quatorzième étage, bureau cent-vingt-deux.

Je le lâche brusquement et me précipite vers l'ascenseur sans songer à regarder devant moi. Je percute violemment plusieurs jeunes et essuie un nombre d'insultes incalculable sur mon passage, mais rien ne m'arrête, rien ne me touche. Tout s'efface autour de moi, je n'entends plus que ma respiration convulsive et les battements de mon cœur qui s'affolent. Il faut que j'arrive à temps. Je tape nerveusement du pied et je dois me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas mettre mon poing dans le miroir de cette maudite machine en ferraille pour qu'elle monte plus vite. Au moment où j'entreprends de faire les cent pas, la sonnerie de la cabine retentit pour m'indiquer que je suis arrivé à mon étage. J'attends à peine que les portes s'ouvrent que je m'engouffre déjà dans le couloir immense du bâtiment.

Je me tiens presque au mur pour m'obliger à tenir debout, tandis que je cherche la bonne salle. Mes prunelles scrutent cet endroit, elles s'arrêtent sur tout et rien, se perdent dans les portes grises qui semblent être toutes identiques, se cognent contre chacun des numéros affichés au-dessus des chambranles sans réussir à trouver le bon. Les chiffres se mélangent dans mon esprit, des gouttes de sueur roulent le long de mes tempes et j'ai l'impression que le building se met à tournoyer autour de moi, quand un cri épouvantable heurte mes tympans et vient stopper toute cette mascarade. Je m'arrête net, comme foudroyé. Je lève lentement la tête et le nombre cent-vingt-deux paraît me narguer avec cruauté au-dessus de cette porte qui a tout de suite l'air plus sombre et froid que les autres.

N'aie Pas PeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant