N'aie Pas Peur

Chapitre 24 | II, 1

Musique proposée : I Know Your Secrets - Tommee Profitt ft. Liv Ash. (En média).

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ATTENTION : Ce chapitre contient des scènes de violences physiques et morales détaillées, il doit donc être lu par un public averti. Âmes sensibles, faites attention à vous.

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PARTIE 2

Surpris, je fronce les sourcils. Depuis combien de temps se connaissent-ils ? Comment se sont-ils rencontrés ? Trop occupés à fusiller James du regard, West et Gale ne remarquent pas les questions sourdes que je leur envoie, qui n'échappent pourtant pas au nouveau maître du jeu.

— Je sais, moi, que ta plus grande faiblesse n'est pas ta douleur mais celle des autres. Ton point faible, ce sont tes proches... mais aussi ton passé. Et tu sais quoi ? Aujourd'hui j'ai de la chance, parce que j'ai les deux en ma possession. Notre très cher Gale ici présent représente à la fois quelqu'un de ton passé et quelqu'un à qui tu tiens plus qu'à ta propre vie.

Une ombre effrayante voile les prunelles de West, et James jubile.

— Vous vous souvenez de monsieur Robinson, le directeur du foyer, pas vrai les gars ? Renchérit James, arrogant.

— Arrête ça, putain. Arrête... murmure West, en alerte.

Dans l'atmosphère, quelque chose change. La panique survole les traits de mon partenaire par-dessus sa fatigue évidente, alors que Gale semble lui aussi affecté par un élément qui m'échappe. Complètement largué, la seule chose que je suis capable de déceler avec certitude est la satisfaction de James devant les réactions qu'a provoqué son petit effet. Soudain, un détail me frappe : Le foyer. Ils proviennent tous du foyer pour adolescents en difficulté du New Jersey. Mais qu'a-t-il bien pu se passer là-bas ? Qui est ce monsieur Robinson ?

— Et bien ma méthode à moi, je l'ai apprise de ce grand monsieur.

— Jamesy... Fais pas ça... T'es pas comme ça... souffle West, la voix éraillée par une émotion indéfinissable.

Alors que Gale baisse les yeux, l'air dur et froid de James paraît faiblir. Le même souvenir semble les hanter tous les trois, mais lorsque notre bourreau passe sa main sur son visage toutes les failles qu'ils partagent avec ses deux anciens amis s'évaporent.

— Les règles sont très simples : Je pose une question et l'un d'entre vous y répond. Peu importe lequel. Si jamais personne n'ouvre la bouche, le barman se prend dix coups de ce petit joujou. Comme au bon vieux temps.

Le criminel se baisse pour ramasser un nerf de bœuf tressé sur le sol, puis le brandit devant nous. West réprime un sanglot qui me noue le ventre, tandis que Gale lâche un soupir bruyant.

— Maintenant que les bases sont posées, commençons ! Oh, et bien sûr, tu as le droit de participer, Gueule d'Ange, ajoute James avec un sourire à vomir. Tout le monde ici sait que c'est vous qui avez prévenu le FBI, ma question est la suivante : Qu'est-ce que vous leur avez dit exactement ?

— Rien ! On a rien dit du tout, James ! C'était pas nous, on a pas prévenu les flics !

La respiration de l'homme que j'aime s'emballe, sa voix vacille et ses traits sont soudain ravagés par une angoisse irrépressible. Le voir aussi agité me tord les boyaux, je ne pensais pas qu'il pourrait perdre tous ses moyens aussi rapidement. Effaré, je prends conscience de l'envergure des liens que James a pu entretenir avec mes deux camarades. Il connait si bien West qu'il a su trouver sa corde sensible sans même prendre le temps d'y penser. Il ne lui a suffi que d'un claquement de doigts pour faire le basculer dans les abysses sombres des horreurs du passé, et ça ne me dit rien qui vaille.