Musique proposée : Something I Need - OneRepublic. (En média).
― West ?
― Chut... Tais-toi...
Les promesses qui fourmillent dans ce simple murmure me font frissonner, alors qu'un arc-en-ciel de papillons s'envole à l'intérieur de mon estomac. West est là, allongé à côté de moi en boxer et il me fixe. L'intensité qui se dégage de ses prunelles claires est telle que j'ai l'impression qu'elle s'apprête à briser ma coquille protectrice pour fouiller mon âme de fond en comble. Je crois même que je peux la sentir caresser ma poitrine pour me réchauffer le cœur peu à peu. Le bleu et le violet de ses cheveux se mélangent au gré de la bataille qui les ébouriffe et je me surprends à apprécier le spectacle. J'aime la façon dont quelques mèches colorées et décoiffées viennent sublimer les traits marqués de son visage pour le rendre plus doux.
Un demi-sourire illumine sa figure et je remarque une petite fossette se former sur sa joue droite pour la première fois depuis que je le connais. N'avait-il jamais réellement souri ou n'avais-je simplement jamais été assez près de lui pour l'apercevoir ? Il prend appui sur le matelas pour se redresser, pendant que j'en profite pour lorgner sur le mécanisme plutôt plaisant de ses muscles qui gonflent sous son épiderme. Ses abdominaux se dessinent légèrement sur sa peau lorsqu'il s'agenouille ensuite au-dessus de mes hanches, la forme de ses biceps se précise quand il dépose ses coudes au-dessus de mes épaules pour passer ses doigts dans ma chevelure et le seul muscle qui me maintient en vie manque d'exploser.
Son torse brûlant n'est qu'à quelques centimètres du mien et nos lèvres sont si proches les unes des autres que je sens son souffle chaud se propager jusque dans mes veines. Sans vraiment réfléchir ou être capable de quoi que ce soit d'autre, je l'entoure de mes bras en caressant les traces d'encre qui badigeonnent ses omoplates pour qu'il m'embrasse enfin. Son haleine mentholée finit par s'emparer de ma bouche en même temps que son corps se colle contre le mien et des centaines de frissons se déploient à l'intérieur de moi. Ses mains descendent visiter chaque parcelle de peau étant à leur portée et la totalité de mes émotions grandissent, elles s'accélèrent, elles s'enflamment. Tant et si bien que je laisse mes paumes explorer ses cheveux, son dos et son bassin avec ardeur. Mon corps tout entier réagit à ses caresses passionnées et un gémissement incontrôlable s'échappe de ma gorge à la seconde ou un baiser humide s'attaque au creux de mon cou. Sa langue s'amuse à titiller mes limites, alors que je me cambre vers lui pour réduire un peu plus l'espace qui pouvait encore nous séparer.
Un bruissement énergique me sort de mon sommeil et je lève une main en grommelant pour me protéger de la lumière un peu trop vive qui m'éblouit. Je me redresse en m'apprêtant à envoyer Savannah paître, mais après quelques clignements de paupières, je me rends compte que ma sœur n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est pas elle qui a laissé la clarté agressive des rayons du soleil se glisser dans ma chambre en ouvrant les rideaux, mais West, qui se tient d'ailleurs juste devant moi. Je me frotte les yeux pour tenter de me réveiller, avant de finalement les écarquiller quand je remarque qu'il ne porte qu'un boxer. Incapable de me contenir, je m'attarde longuement sur sa peau et sur les gouttes d'encre qui font d'elle une toile de maître, pendant qu'il souffle du nez en laissant un sourire grignoter sa figure lumineuse. Toujours sans vraiment contrôler quoi que ce soit, je me surprends à vérifier sa joue droite et une légère bouffée de joie m'envahit lorsque j'y aperçois une petite fossette qui n'apparaît pas de l'autre côté.
― Tu as rêvé de moi ? demande-t-il d'une voix matinale qui me plaît assez.
Je le fixe en silence, comme pris sur le fait. Comment peut-il savoir une chose pareille ? Je me racle la gorge en me passant une main dans la nuque et lâche un rictus embarrassé.
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N'aie Pas Peur
ActionNelson Mandela a dit que le courage n'était pas dénué de peur, mais composé de notre aptitude à la surmonter. Je ne crois pas qu'il ait raison. Je n'ai pas vaincu ma peur, je ne suis pas passé au-dessus des tremblements qui ravageaient mon corps. J...