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Les relations intercoréennes pourraient être retardées de 20 ans

Après que la Corée du Nord a rompu toutes les communications avec la Corée du Sud, se référant au Sud comme son «ennemi», les experts de Séoul se sont mis d'accord sur la gravité de la situation et ont appelé à une percée pour réparer les liens effilochés avant que les choses n'empirent.

"C'est une période critique où il y a un sentiment croissant de crise qui (les relations intercoréennes) pourrait revenir à la période antérieure au 15 juin", a déclaré mercredi Koh Yu-hwan, président de l'Institut coréen pour l'unification nationale, lors d'un forum. à Séoul organisé par le groupe de réflexion du gouvernement sud-coréen. «Nous avons besoin d'une percée sur les fondamentaux pour changer (relations intercoréennes) du statut d'armistice au système de paix.»

Koh faisait référence à la Déclaration conjointe Sud-Nord du 15 juin du premier sommet intercoréen entre le président sud-coréen de l'époque Kim Dae-jung et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il en 2000. La semaine prochaine marque le 20e anniversaire du sommet historique , mais la tension entre les deux Corées s'est intensifiée ces derniers temps.

Mardi, Pyongyang a unilatéralement mis fin à tous les canaux de communication transfrontaliers avec Séoul, affirmant que ce serait le premier d'une série d'actions contre son voisin du sud.

La Corée du Nord a déclaré que la cessation des contacts - et qualifiant tous les projets concernant le Sud de «projets contre l'ennemi» - était une réponse à l'échec du gouvernement de Séoul à empêcher les groupes d'activistes dirigés par des transfuges d'envoyer des tracts anti-Pyongyang de l'autre côté de la frontière. Mais les experts soupçonnent que la raison sous-jacente est d'exprimer leur mécontentement face à l'absence de progrès sur les questions intercoréennes, de tirer parti des négociations intercoréennes et de faire pression sur les États-Unis.

"La Corée du Nord veut que le Sud joue un rôle de premier plan pour persuader la société internationale et les États-Unis, et en ce qui concerne les questions intercoréennes, mais elle considère que Séoul n'y a pas mis beaucoup d'efforts", a déclaré Hong Min, un chercheur. boursier au KINU. «Au début, il était juste que la Corée prenne du recul et travaille dans les relations avec les pourparlers de dénucléarisation entre les États-Unis et la Corée du Nord. Mais avec l'effondrement du sommet de Hanoï, Séoul aurait dû élaborer son propre plan et s'efforcer de diriger la question intercoréenne. »

La Corée du Nord et les États-Unis sont dans une impasse depuis l'échec d'un sommet entre les dirigeants des deux pays à Hanoi début 2019. En janvier, Pyongyang a déclaré que le dialogue avec les États-Unis ne pourrait reprendre que s'il acceptait pleinement les demandes de Pyongyang.

Hong a souligné que le fondement de la Déclaration de Panmunjom du 27 avril et de la Déclaration de Pyongyang du 19 septembre est de mettre fin au danger de guerre dans la péninsule et de réduire les tensions militaires entre les deux Corées.

"Mais depuis la déclaration, à l'exception de la mise en œuvre initiale de l'accord militaire, aucun progrès n'a été accompli", a-t-il déclaré, soulignant que Séoul doit poursuivre la mise en œuvre de l'accord militaire avant de suggérer une coopération économique avec le Nord.

Cho Han-bum, chercheur principal, a appelé Séoul à amener Pyongyang à dialoguer avec une initiative audacieuse, comme l'envoi d'un ambassadeur de haut niveau dans le Nord.

"Nous devons envisager d'envoyer un ambassadeur de haut niveau dans le Nord, ce qui pourrait conduire à un sommet intercoréen entre les deux dirigeants, afin de maintenir la confiance entre les deux Corées", a déclaré Cho.

De l'avis de Cho, Pyongyang est prêt à discuter avec Séoul et les États-Unis, mais uniquement dans les bonnes circonstances.

"Si la Corée suggère quelque chose de frappant, comme l'envoi d'un ambassadeur de haut niveau, le Nord est susceptible de répondre", a-t-il déclaré. «À l'approche du plus grand événement du Nord, le 75e anniversaire de la fondation du parti des travailleurs au pouvoir en octobre, le pays a besoin de résultats (en ce qui concerne les relations intercoréennes).»