Avertissement

2.3K 173 42
                                    


J'étais rentré depuis quelques jours de Qishan, quand Frère vint me trouver à la bibliothèque ou j'étudiais d'anciennes partitions.

«Wangji, tu n'es pas allé t'entraîner avec Bichen depuis ta sortie. Ces années de méditations ont dû te faire perdre de ta dextérité. Plusieurs disciples et aînés sont d'accord pour t'aider à la retrouver." Il fit une pause.

"En tant qu'héritier du Clan, tu dois être à ton meilleur niveau. J'ai prévu pour toi, un entraînement demain matin à 8H. Oncle y assistera ». Même si sa voix était douce et qu'il parlait lentement, je sentais bien que s'était un ordre du chef du Clan. Je lui fit un signe de la tête. Il ne s'attendait pas à une réponse autre que celle-ci. Depuis ma sortie, la rumeur courrait que j'avais fait vœux de silence pendant ma «retraite». Je ne les avais pas détrompé.

Mes journées se déroulaient de la même façon. Le matin, je vaquais aux occupations relatives au Clan et l'après midi, je me consacrais à l'éducation d'A Yuan. Le soir je rentrais au Jingshi. Après un repas léger, je m 'asseyais devant Wangji et je jouais les quelques accords de ma question aux esprits. Depuis 3 ans, aucun ne m'avait jamais répondu. Alors, je finissais toujours par jouer cette air... notre air. Celui que j'ai composé pour toi.

Puis j'allais me coucher en pensant à toi. Plus le temps passait, plus j'avais l'impression que ton visage perdait de sa netteté. Le souvenir de ton sourire me permettait de faire fonctionner ma mémoire pour ne pas oublier complètement tes traits. Je rêvais que tu me revenais, que je pouvais à nouveau entendre ta voix et te réprimander quand tu me taquinais. L'espace d'une nuit, d'un rêve, mon cœur était en joie. Mais le matin, invariablement il ne restait que ton absence.

Pour A Yuan, je n'avais pas le droit d'abandonner. S'il n'avait pas été là, j'aurais depuis longtemps rendu les armes et été te rejoindre. Mais il avait besoin de moi ... et moi de lui.

Le soleil se leva. Après m'être préparé, je pris Bichen et me suis dirigé vers le terrain d'entraînement. Ils allaient être surpris, je pense.

Frère et Oncle étaient là, ainsi que plusieurs aînés et quelques disciples parmi les plus âgés. Sur un signe de mon frère, nous nous sommes tous mis en position. Nous avons débuté les exercices d'échauffement. Puis le maître d'arme forma les paires d'entraînement. J'ai commencé doucement pour ne pas effrayer mon partenaire. Mais très vite il a compris qu'il n'était pas de taille. J'ai éliminé chacun des disciples les uns après les autres. Quand allait-on passer aux choses sérieuses?

L'un des aînés fut enfin désigné. Le combat dura à peine quelques minutes. Je l'ai éliminé aussi facilement que les disciples. Le 2ème suivi le même chemin ainsi que le 3ème. L'étonnement se peignit sur les visages de Frère et Oncle. Ils venaient de comprendre que je n'avais rien perdu de ma «dextérité» au combat.

Oncle fit signe de m'attaquer à plusieurs. 1 contre 10! Ce n'était pas vraiment équitable! Je pris la décision de faire apparaître Wangji dans un mouvement souple et fluide de mon bras.

Il y a 3 ans, personne à part Wei Ying ne savait que je pouvais utiliser la corde assassine. Pendant ces années dans la caverne froide, j'avais perfectionné cet art grâce au Qin de Lan Yi et à son journal. Aujourd'hui j'en maîtrisais toutes les subtilités. Je contrôlais sa puissance et sa précision. Vous croyez tous me connaître? Mais vous ne savez rien de moi et de mes 3 ans de réclusion. Vous ignorez ce que j'ai appris au cœur de cette solitude.

Les aînés ont été surpris de voir mon Qin apparaître. Je fis retentir quelques accords et l'onde de la corde assassine les propulsa tous à l'autre bout du terrain. D'un mouvement, je fis disparaître Wangji. Pendant qu'ils se relevaient laborieusement du coup que je venais de leur asséné, je me suis tourné vers mon frère et vers Oncle. Je pouvais lire sur leur visage la stupeur mais aussi... la crainte. Tant mieux, je crois qu'ils avaient compris mon avertissement même sans prononcer un mot:

«Laissez moi tranquille, vous n'êtes pas de taille».

Je me suis incliné puis j'ai quitté l'aire d'entraînement pour rejoindre la bibliothèque ou je travaillais en matinée. Un léger sourire à peine perceptible étirait mes lèvres.

 Un léger sourire à peine perceptible étirait mes lèvres

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
The Untamed : Sans toi, mon âme.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant