The Untamed : Sans toi, mon âme.

Qishan

Ecoutez cette superbe chanson en lisant!

Arrivé à l'entrée, je vis les 6 disciples qui m 'attendaient. Nous étions de la même intégration. Nous avions eu nos rubans la même année et avions étudié ensemble. Ils me saluèrent. Je leur fit signe de se mettre en route. Je me retournais vers le portail de Yunshen Buzhi, puis les rejoignis.

Notre périple jusqu'à Xi'an dura 4 jours. J'avais désigné Tian Yi pour me secondé. Il était sérieux, réfléchi et savait se taire. Arrivé sur place, je lui confierais la chasse. Tous les disciples avaient compris que je ne parlerai pas. S'ils avaient des questions à me poser, ils s'arrangeaient pour que la réponse soit oui ou non.

Une fois installé à l'auberge, nous nous sommes rendu auprès du chef du village afin qu'il nous explique ce qu'il se passait et qu'il nous indique les lieux qui posaient problèmes. De retour à l'auberge je fis signe à Tian Yi de me suivre dans ma chambre. Là, je lui remis une lettre dans laquelle, je lui expliquais la marche à suivre pour la chasse de la nuit suivante. Je lui indiquais aussi que je devais m'absenter 3 jours et les rejoindrais ici même dès que possible. Vu leurs expériences à tous, je savais qu'il n'y aurait aucun problème ; Tian Yi me regarda mais ne posa aucune question. Il me salua et quitta la pièce.

Le lendemain matin, je pris la direction de Qishan. En fin de matinée, la montagne noire apparue devant mes yeux. Plus je m'approchais, plus mon cœur battait vite. Je savais qu'il y avait peu de chance que je trouve quoi ce soit de mon amour, mais je devais essayer. En fin d'après midi, j'arrivais devant ce qui avait été la demeure de Wen Ruohan .

Rien n'avait changé que ce soit les statues, le palais... ou l'esplanade où avait eu lieu l'ultime bataille de mon aimé. Je me dirigeait vers le piton rocheux qui surplombait le précipice. Plus j'avançais, plus les dernières images de son visage tombant dans le vide envahissaient mon esprit. Arrivé au bord du gouffre des larmes coulaient sur mes joues. Je me laissait tomber à genoux et me mis à hurler ma peine. Ici, dans le silence et l'obscurité de la nuit naissante, je laissais enfin mes émotions débordées. Cela faisait 3 ans que je les retenais, 3 ans que je gardais cette douleur et cette rage qui étaient en moi parce que l'on m'avait appris à ne jamais montrer ce que je ressentais. Mais je n'en pouvais plus. Je m'effondrai sur le sol, le corps secoué de sanglots, recroquevillé comme un enfant. Je suis resté là étendu sur le sol jusqu'à ce que mes larmes se tarissent. Je me suis péniblement relevé et dirigé vers les bâtiments. Il était l'heure de dormir. Mais avant, je devais poser la même question que je posais chaque soir : Wei Ying m'entends tu ? Mais comme toujours, personne de répondait. Demain dés l'aube, je descendrais dans le gouffre avec l'espoir infime d'apercevoir une ombre de ta présence. Je m'allongeais puis m'endormit.

Comme chaque nuit, les cauchemars revinrent me hanter jusqu'au petit matin.

Quand j'ouvris les yeux, le soleil n'était pas complètement levé. Je pris la direction du sentier par lequel j'avais vu Jiang Cheng descendre 3 ans plus tôt. Il me fallut presque 2 heures pour arriver en bas .

Je me mis à inspecter les lieux. Je retournais chaque pierre, regardais dans chaque interstice. J'ai cherché les traces d'une chute, de griffures sur les roches...mais rien. Je savais qu'il était peu probable que je trouve quoique ce soit, mais mon cœur voulait garder espoir....maintenant, je devais me rendre à l'évidence. Je ne trouverais aucune trace de toi. Le temps avait dû tout effacer. Plus rien ne prouvait qui tu avais un jour été en ce lieu.

La nuit tombait. Je me résolus à remonter vers le plateau. Dans l'obscurité, mon ascension fut plus longue. Mes larmes s'étaient remises à couler.

C'est exténué que j'arrivais en haut. Après avoir invariablement posé la même question et n'avoir reçu aucune réponse. Je m'endormis avec une sentiment de vide tel que je ne l'avais jamais ressenti. Étrangement cette nuit là, ce ne sont mes cauchemars habituels qui vinrent peupler mon sommeil, mais ce rêve magnifique ou tu m'attendais au bord de la falaise à Guzu.

A mon réveil, le vide était toujours là, mais mon cœur s'était un peu apaisé. Tu resterais à jamais dans mon âme et dans mon esprit. Je ne savais pas pourquoi, on n'avait pas retrouvé ton corps , ni pourquoi , on ne pouvait contacter ton esprit mais tu existerais éternellement en moi. Jamais je n'oublierai ce que nous avions été, ce que nous avions vécu, ton rire, ton sourire, ta manière de me taquiner, nos disputes, ton espièglerie, tout ce qui te faisait toi !

Je me retournai une dernière fois vers le promontoire au dessus du gouffre et pris le chemin du retour vers Xi'an.

Adieu mon amour.