Un dernier sourire, puis le vide. C'est tout ce qu'il reste de son amour, ce vide qui va durer 16 ans.
Comment Lan Zhan a-t-il supporté la disparition de Wei Ying ? Comment a-t-il trouvé la force de continuer d'avancer ? Pourquoi n'a-t-il jamais ces...
Cela faisait 5 mois que j'étais revenu à YunShen Buzhi. Frère et SiZhui étaient heureux. Cela faisait longtemps que je n'étais pas resté autant de temps auprès d'eux. J'avais fait aménager une chambre pour garder SiZhui près de moi pendant la durée de mon séjour.
Depuis ce qu'il s'était passé à Xining, j'avais pris conscience que je n'avais pas le droit de me laisser aller au désespoir. Il y avait près de moi, des personnes qui m'aimaient et comptaient sur moi. Je ne pouvais pas me comporter égoïstement même par amour pour toi.
Suite au rêve que j'avais fait lorsque j'étais inconscient. J'avais décidé de laisser les choses suivre leur cours. Si tu devais revenir, je savais que tu me trouverais, j'en avais la certitude.
Chaque jour avant de me coucher, je jouais ma question aux esprits. Un soir, SiZhui vint s'asseoir à côté de moi.
« Han GuangJun, je peux poser une question ? » Je souriais.
« C'est ce que tu viens de faire ! » J'aimais le taquiner lorsque nous n'étions que tout les 2.
« SiZhui, je t'ai déjà dit que lorsque nous sommes seul, tu peux m'appeler père » Son sourire transfigura son visage !
« Je t'écoute, pose ta question ».
« Père, tous les soirs, vous jouez les mêmes accords sur Wangji, que veulent-ils dire ? » son visage était tendu vers moi et ses yeux interrogateurs ... et inquiets ?
« Inquiry, ou si tu préfères, la question aux esprits » SiZhui était intelligent, il savait que notre clan communiquait avec l'âme des morts par l'intermédiaire de la musique et plus particulièrement du qin.
« Que demandez-vous aux esprits ? Vous posez toujours la même question ! »
Intéressant, il avait remarqué que ma question était la même, alors que certain soir, je pouvais la formuler différemment ! Cet enfant semblait doué pour interpréter la langue du qin !
« Je les interroge, car je cherche une personne que j'ai perdu »
« Pourquoi ne vous répondent-ils pas ? »
« Probablement, parce qu'ils ne connaissent pas la réponse ».
« Est ce qu'un esprit peut mentir ? »
« Non, il ne peut pas mentir mais il peut choisir de ne pas parler ! »
« Père, un jour vous avez dit que l'on pouvait mentir par omission ! Donc si l'esprit ne veut pas parler, peut-on considérer qu'il ment ? »
« Si l'esprit à décidé de parler alors il dira la vérité. S'il a décidé de se taire , alors il ne se signalera pas ! ».
SiZhui sembla réfléchir, puis il hocha la tête. J'avais remarqué qu'il prenait toujours le temps de réfléchir aux réponses qu'on lui apportait avant de nous dire qu'il avait compris.
« Père, croyez-vous que je pourrais apprendre à jouer du qin ? Et Inquiry ? »
« Pourquoi ?»
« J'aimerais savoir... » il hésita. Il baissa légèrement la tête et me regarda l'air gêné.
« J'aimerai savoir, si mes parents sont heureux de voir, la vie que je mène à vos côtés ».
« J'en suis persuadé ! Pourquoi ne le seraient-ils pas ? Tous les parents veulent le meilleur pour leur enfant. Est-ce qu'ils te manquent ? »
« Pas vraiment, je n'ai aucun souvenir d'eux ! Mais parfois des choses me reviennent en mémoire lorsque je rêve. Un homme grand et souriant qui jouait avec moi ... un bol de soupe qui mettait ma gorge en feu... un papillon d'osier qui volait dans le ciel bleu... une flûte aussi noire que la nuit. »
Mon cœur se serra. Ce n'est pas de ses parents dont il se souvenait, mais de toi et de cette année passée au Tertre Funéraire. Cette année durant laquelle tu avais été un père pour lui qui n'avait jamais connu ses parents.
« Si tu le veux, je t'apprendrais, mais je te préviens, tu ne pourras pas interroger les esprits avant plusieurs années. Il faut au minimum 10 ans d'étude pour commencer à utiliser Inquiry ! »
« Je saurais me montrer patient père »
« Parfait, il se fait tard, nous avons dépassé l'heure du coucher . Va maintenant. »
« Oui père, dormez bien ! ».
SiZhui se retira dans sa chambre. Je me suis levé et je suis sorti sur la terrasse. La lune était ronde ce soir.
Wei Ying, j'espère que de là où tu es, tu peux le voir et être fier de lui. Cet enfant est une bénédiction.
Je rentrais dans le Jingshi et me dirigeais vers un coffre ou je rangeais les affaires que j'avais lorsque j'étais enfant. Je l'ouvris. Je pris la grande housse ainsi que l'instrument qu'elle renfermait.
Cela faisait des années que je n'avais pas touché ce qin. Depuis le jour où ma mère m'avait donné le sien, Wangji. Je ne savais pas à l 'époque que ce serait la dernière fois que je la verrais !
Je sortis de ma chambre et me dirigeais vers celle de SiZhui. J'entrais sans faire de bruit. Il était déjà endormi.
Je sortis le qin de sa housse et le déposai sur sa table de travail.
Demain, je lui donnerai sa 1ère leçon .
J'avais pris la décision de lui dévoiler l'un des secrets de Lan Yi. Celui-là serait beaucoup plus long à apprendre qu' "inquiry" et il ne pourrait pas le montrer avant plusieurs années !
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J'intégrerais régulièrement des chapitres de l'éducation de SiZhui donnée par Lan Zhan. J'aime ce côté "paternel" du personnage que l'on ne voit pas assez dans le drama, même si on le devine!
Merci à l'auteur de ce superbe dessin, qui m'a inspiré à la relecture du chapitre !
