The Untamed : Sans toi, mon âme.

Le quai des Lotus

Les disciples m'avaient aidé à transporter Wei Ying jusqu'au port. Après m'être occupé de nous procurer une embarcation, je l'ai installé le plus confortablement possible à l'intérieur. Je trouvais de plus en plus étrange cet extrême faiblesse qui s'emparait de lui à chaque fois qu'il utilisait ses pouvoirs spirituels !

Que s'était-il passé lorsque Mo XuanYu avait transféré son esprit dans son corps. Y avait-il eu un problème ? Sa blessure au ventre ne pouvait pas à elle seule expliquer la situation. Je sentais bien qu'il me cachait quelque chose ... mais quoi ?

Je constatais que SiZhui ne nous avait pas encore rejoint. Il devait attendre le dernier moment pour embarquer. Il avait toujours été malade en bateau.

Je fit apparaître Wangji et commençais à jouer « régénération ». Progressivement, Wei Ying se détendit. Il se redressa et se mit en position de méditation le dos contre le banc du bateau. Il reprenait des forces.

Du coin de l'œil j'avais vu Wen Ning se diriger vers les disciples et plus précisément vers SiZhui. J'avais bien remarqué l'air surpris qu'il avait pris lorsque mon amour avait prononcé le nom d'A-Yuan en s'effondrant dans les bras de SiZhui. Il fallait que je me concentre! Celui qui avait besoin de moi en cet instant, était mon amour, pas mon fils !

Des éclats de voix commencèrent à se faire entendre sur le ponton. Je relevais la tête pour voir ce qu'il se passait. Jin Ling faisait face à Wen Ning, SiZhui, Jingyi et Zizhen. Je continuais à jouer tout en les surveillant. Wei Ying reprit conscience en prononçant le nom de son neveu.

« Lan Zhan, que s'est-il passé ? »

« Tu t'es évanoui ! » lui répondis-je.

« Je ne parlais pas de moi, mais de Jin Ling ! » J'avais raison, une fois de plus c'est Jin Ling qui te préoccupait.

Malgré ta faiblesse, nous sommes sortis pour savoir, ce qu'il se passait exactement et pourquoi, ils se disputaient ! Wei Ying alla demandé des explications à Wen Ning. Celui-ci s'excusa en lui disant que c'était de sa faute qu'il avait juste voulu lui parler !

Je pense que mon amour se méprit sur les paroles de son général fantôme. Il cru que Wen Ning avait voulu parler à Jin Ling... et que c'était cela qui avait provoqué cet esclandre !

L'oncle essaya de calmer le neveu ... qui s'effondra en larme.

Jin Ling ... cet enfant n'avait jamais eu la chance de connaître la tendresse d'une mère ou la sécurité et la confiance que procure la présence d'un père. Il avait été élevé par des oncles qui selon moi n'étaient pas fiables en la matière. L'un à cause de son caractère et l'autre à cause de sa fourberie ...

Jin Ling devait en plus, faire face à Wen Ning qui avait tué son père et à Wei Wuxian, cet oncle que l'on accusait d'avoir, non seulement donné cet ordre, mais aussi causé la mort de sa mère.

Il s'accrochait à son épée, le seul souvenir qui lui restait de son père.

Tout le monde se sentait mal à l'aise face à ce jeune homme si plein d'orgueil en temps normal et qui là, n'était plus qu'un enfant blessé par le destin tragique de sa famille.

Attiré par ses pleurs, Jiang Cheng se tourna vers nous et appela Jin Ling. Celui-ci se dirigea vers lui en essuyant ses larmes.

Au regard que Jiang Cheng nous lança, je compris qu'il nous tenait pour responsable des évènements du ponton.

Le chef du Clan Yao nous apostropha. Ce fut Zizhen, le jeune fils du chef du clan Ouyang qui prit la défense de Wei Ying. Jiang Cheng s'adressa à son père.

« C'est votre fils qui parle ? Il a la langue bien pendu »

« Zizhen, viens voir ton père. Tu n'as déjà pas fait assez de bêtises comme ça ? Viens ici »

Mais le jeune disciple lui tint tête ! Puis se cacha derrière SiZhui.

« Plus tu grandis et plus tu me désobéis, hein ? Je vais venir te chercher si tu refuses ».

« Père nous n'avons qu'à nous reposer ici. Votre énergie spirituelle n'est pas encore revenue. Restons ici ! »

Les évènements des dernières semaines avaient resserré les liens entre nos jeunes disciplines mais ils avaient surtout fait se développer en eux un sentiment de confiance envers celui que leurs parents craignaient : le Patriarche de Yiling !

Ils avaient appris à le connaître. Il leur avait enseigné comment survivre et leur avait sauvé la vie à plusieurs reprises.

Ils l' admiraient !

Ils avaient pris de l'indépendance et du caractère. Ils avaient survécu ensemble !

Finalement l'heure du départ sonna. Bien que Jiang Cheng n'eut pas l'air enchanté de nous accueillir au « quai des lotus », il nous laissa venir.

Nous avons embarqué. Les disciples de Gusu et Zizhen montèrent avec Wei Ying et moi. La traversée dura 4 heures. SiZhui était pâle tout comme Zizhen. Je jouais « paix en toi » pour les détendre et les faire arriver à bon port dans les meilleures conditions possibles.

Quand nous sommes arrivés, nous avons débarqué. A l'entrée se trouvait Jiang Cheng. Il nous fixa tous les 3, Wei Ying, Wen Ning et moi. Au regard mauvais qu'il lança à Wen Ning, celui-ci compris tout de suite qu'il n'était pas le bienvenue et décida de rester à l'extérieur.

Jiang Cheng se détourna de nous et s'en alla, nous indiquant par là même que nous étions tolérés au « quai des lotus ».

Nous en avons franchi le seuil. Nous avancions à la suite des autres quand la voix de Jingyi appela SiZhui.

Quand nous nous sommes retournés, celui-ci se précipitait vers le général fantôme. Ils commencèrent à discuter. SiZhui souriait et Wen Ning ... semblait ... heureux. Il mimait quelque chose qui fit rire mon fils. Ils avaient l'air de bien s'entendre !

Wei Ying les regardait. Je le retenais quand il voulut les rejoindre.

« Laisses les ! »

Alors, nous les avons laissés. Nous avons été les derniers à passer les grandes portes du « quai des lotus » .

Je voyais l'hésitation dans les yeux de mon âme sœur. Il avait été exclu de ce lieu, qu'il avait toujours considéré comme sa maison.

Ici, au milieu de tes souvenirs de jeunesse, allais-tu enfin parler ? Allais-tu me dévoiler ces secrets qui avaient gâché ta vie et risquaient de faire la même chose dans la nouvelle ?