CONDAMNÉE : TOME FINAL

15/Une femme oubliable

On est Mardi. Enfin. C'était la période où je finissais plus tôt dans mon travail sauf si j'avais des rendez-vous l'après-midi. Je range tout mes dossiers et mes notes dans ma malette et soupire de soulagement d'avoir finit mon travail. Je sors ensuite de mon bureau après avoir vérifié que j'ai bien ajusté ma cravate. Le dos droit, je marche en direction de l'ascenseur en saluant quelques fois poliment des collègues de travail. Je vis soudain ma secrétaire personnelle sortir d'une salle heureusement les mains vides. Je devrais la saluer maintenant car, pendant le reste de la journée, on ne se voyait plus.

Ma secrétaire me voit marcher vers elle et me sourit respectueusement.

-Bonjour, Monsieur Uzumaki. Votre mâtiné s'est bien passé ?

Je hoche la tête en lui souriant de retour.

-Oui. Comme toujours, merci de m'avoir aidé. Rassurez-moi, je n'ai pas oublié que j'avais des rendez-vous cet après-midi ?

Elle se permet de rire rapidement et de me sourire plus amicalement. C'était normal. On se connaît depuis quelques années et on travaillait toujours bien ensemble.

-Évidemment que non ! De toute façon, on est Mardi et vous devez aller voir vos petits protégés, n'est-ce pas ?

Cette fois, c'est à mon tour de rire, un peu embarrassé. On finit par se saluer convenablement et je marche vers l'extérieur de l'entreprise. Dehors, je vis heureusement mon chauffeur à qui j'ai appelé plus tôt pour venir me chercher. Je peux très bien conduire tout seul, mais mes parents insistent tellement puisque...j'ai quelques problèmes de troubles. Enfin, cela m'était égal.

À l'intérieur de la voiture, j'observe les maisons, les passants défiler sous mes yeux. Et comme d'habitude, je me perds dans mes pensées. Comme tout les Mardi. Sans vraiment que personne ne le sache outre que ma famille, je vais souvent au village pour aller voir des enfants pauvres à l'école que j'ai demandé de construire il y a de nombreux années de cela. Les parents ont été choqués, sûrement qu'ils trouvent cela stupéfiant de la part d'un riche homme comme moi. Un d'eux m'avaient demandé pourquoi je faisais ça pour eux, pour leurs enfants.

Moi-même, je ne sais pas. Une partie de moi m'avait dit de le faire quand je suis allé au village une fois.

À vrai dire, à chaque fois que j'allais là-bas, je ressens comme une certaine nostalgie et attirance. Comme si j'étais déjà aller là-bas. Ça devait être le cas car, une fois, ma mère me l'avait dit.

Si je devais donner une réponse aux parents, je dirai que tout enfant mérite une éducation comme on l'a fait, nous les adultes.

Aujourd'hui, c'était une journée spéciale pour les enfants d'après ce que leur maîtresse m'avait dit la dernière fois. J'ai hâte de savoir ce que c'est.

Après quelques minutes de trajet, je sors de la voiture sans oublier de remercier mon chauffeur et lui disant qu'il pouvait rentrer, le temps que je suis au village.

Je regarde autour de moi. Je me retrouvais toujours dans la ville. Ça ne me dérange pas, je peux très bien marcher comme un grand. Et puis, le village était à quelques mètres d'ici. Je me mets en route en regardant autour de soi pour me distraire un peu. C'est plutôt rare ces derniers temps que je sors et ça me fait un peu du bien de prendre l'air frais et d'observer des choses simples. Je souris légèrement, content à l'idée de revoir mes petits protégés comme l'a si bien appelé ma secrétaire. Soudain, je sens une petite goutte sur mon nez et leve la tête vers le ciel. Ah il va bientôt pleuvoir. Et je n'ai même pas de parapluie, c'est génial... Je soupire en grognant un peu. Je déteste les imprévus comme ça.