Chapitre 2

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L'homme assis derrière son bureau se redresse, fait un signe de la tête à la dame qui m'accompagne et celle-ci quitte la pièce en fermant derrière elle la porte. Je me retrouve ainsi seule dans cet énorme bureau en compagnie du PDG d'Orora.

Il est grand, un peu près 1m90, imposant comme il faut pour un homme d'affaire. Les épaules carrés, légèrement musclés. Il porte un smoking noir et une chemise blanche légèrement déboutonnée laissant apparaître ce qu'il faut pour être classe sans être trop décontracté. Ses cheveux courts et noir sont coiffés en arrière et si disciplinés que je me suis même posée la question s'il a une professionnelle à sa disposition pour le relooker tous les matins ou si c'est naturel chez lui.

Il se redresse et contourne son bureau pour venir s'adosser à celui-ci face à moi. Je me tiens debout au milieu de la pièce et ses yeux noires me transpercent. Je sens ma température augmentée. Amalya concentre toi me dis-je intérieurement. Son regard descend de mes chaussures pour remonter lentement à mon visage. Il me dévisage ! Il me semble apercevoir un léger sourire sur le coin gauche de ses lèvres. D'une voix aussi envoûtante, il commence :

Monsieur Conti : Bonjour, vous êtes donc la nouvelle assistante que le service des Ressources humaines m'envoie.

Est-ce une question ? Je suis un peu perturbée par cette rencontre. Ainsi, je réussis à hocher la tête discrètement pour confirmer ses paroles.

Monsieur Conti : Vous n'avez pas de langue ? Je viens de vous parler Mademoiselle.

Moi : Oui Monsieur, c'est moi.

Mes joues s'empourprent , je suis gênée. Son regard est sévère, il me met mal à l'aise.

Monsieur Conti : Bon. J'ai un rendez-vous d'affaire à midi. Votre bureau se trouve derrière ma porte dit-il en pointant du doigt cette dernière de façon nonchalante. Installez-vous à votre place, synchronisez les agendas et contactez la personne en question pour confirmer. Toutes les informations nécessaires sont dans la base de données. Vous pouvez disposer.

Moi : Oui Monsieur.

En quittant le bureau, il me semble entendre "on est encore une fois mal barré". J'espère que je rêve ou que c'est ma petite voie intérieure qui me joue des tours...

Je pars m'installer à mon nouveau poste de travail. Une fois assise, je me rend compte que mes jambes tremblent. Je suis perturbée et ne sait pas quoi penser de ce premier contact. Ai-je fait mauvaise impression ? J'espère que non. Ce poste est une belle opportunité pour moi, il faut que je me reprenne.

La matinée se déroule parfaitement. Je respecte les consignes du PDG, organise mon poste de travail et prend mes marques tout doucement. A 11h45, la porte du bureau de Monsieur Conti s'ouvre et il sort la démarche assurée. Comment est-il possible d'avoir autant de charisme pensé-je. Il s'avance à mon bureau, pose sa main dessus et se penche sur moi. Je trouve ce comportement déstabilisant, ne peut-il tout simplement pas se porter debout face à moi. Fait-il exprès de se comporter ainsi ? Essaye t-il de me mettre mal à l'aise ? Son visage est si près du mien que je sens son souffle sur moi et son odeur musquée vient chatouiller mes narines.

Monsieur Conti : Je pars déjeuner dit-il en me fixant avec ses yeux noir.

Ils sont si sombres et si envoûtants. Je me concentre pour ne rien laisser paraître. J'ai déjà eu l'air d'une cruche tout à l'heure, une fois mais pas deux ! Tout en restant stoïque, je réponds :

Moi : Oui Monsieur. Le rendez-vous a été confirmé comme vous le souhaitiez.

Il semble surpris de mon attitude. Il fronce les sourcils discrètement puis se ressaisi.

Monsieur Conti : Bien ! dit-il en se redressant aussitôt.

Il se retourne immédiatement sans rien dire et se dirige vers les ascenseur. Une fois à l'intérieur, il se retourne pour me faire face. Son regard est insistant, il ne me quitte pas des yeux jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur se ferment pour venir me libérer de cette emprise. Que vient-il de se passer ? Pourquoi me regarde t-il avec autant d'insistance ? Est-ce moi qui me fait des films ? Quoi qu'il en soit, je suis assez fière de moi pour ce deuxième contact avec lui. Je n'ai pas sourcillé d'un cil et je suis restée impassible devant son manque d'éducation. Est ce qu'il pense tout pouvoir se permettre grâce à son statut ?

A midi, le téléphone sonne :

Moi : Bonjour, secrétariat de Monsieur Conti j'écoute.

Interlocutrice : Amalya ?

Moi : Oui.

Interlocutrice : Hey ! c'est moi Isobel au standard. Tu es toujours vivante ? A t-elle dit en plaisantant.

Moi : Je crois oui.

Isobel : Ça te dit qu'on déjeune ensemble ce midi ?

Moi : Oh ! euh oui avec plaisir.

Isobel : D'accord ramène toi alors. Et elle raccroche immédiatement.

Je trouve ça sympa de sa part de m'inviter pour mon premier jour de travail à ne pas rester seule pour ma pause déjeuner. Je rassemble mes affaires et je pars la rejoindre au rez-de-chaussée.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant