Chapitre 31

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Elles se posent tellement doucement que le contact est immédiatement rassurant. L'odeur qui me chatouille les narines et que je connais maintenant par cœur est la sienne. Je n'ai jamais été aussi contente qu'il soit là que maintenant. Ses mains se retirent avec finesse.

Monsieur Conti : Que se passe-t-il ?

A-t-il entendu la conversation ? Je me retourne afin de lui faire face et prendre la parole mais Priscillia me coupe aussitôt.

Priscillia : Bonjour Monsieur Conti, j'étais en train de réprimander votre assistante car elle est arrivée en retard ce matin.

Il lève un sourcil. Je me retourne rapidement pour regarder Priscillia surprise, comment a-t-elle pu ! Je n'ai pas l'intention de me laisser faire mais avant que je commence à me justifier, c'est au tour de Monsieur Conti de me couper dans mon élan en levant son index dans ma direction.

Monsieur Conti : Que souhaitez-vous Priscillia ? dit-il avec un visage impassible.

Priscillia : J'ai un problème par rapport à un article qui est paru...

Elle ne finit pas sa phrase que Monsieur Conti lui fait un signe de la main en direction de son bureau et ils se dirigent à présent vers celui-ci sans me prêter attention. Génial, je me retrouve en plan sans avoir pu me justifier.

Trente minutes plus tard, elle sort de son bureau tout sourire.

Priscillia : Merci beaucoup Monsieur Conti pour votre aide dit-elle en tirant sur sa robe ultra moulante pour faire ressortir encore plus son décolleté.

Pitoyable pensé-je. C'est alors qu'elle se penche pour l'embrasser sur la joue et part dans la foulée comme si c'était normal. Il ne semble pas réagir à son baiser mais il a quand même laissé la scène se dérouler. Il me regarde furtivement pour voir si j'ai assisté à l'embrassade. Et oui, j'ai tout vu et si seulement j'avais pu ne pas être présente, ça m'aurait arrangé, j'ai la gorge serré à présent. Je retourne à mon travail en essayant de rester insensible même si dans le fond, j'ai envie de me lever pour aller l'étrangler mais j'aurais l'air de quoi en réagissant de la sorte ? Une adolescente amoureuse ? On parle de quelques baisers échangés, on est pas sur une relation confirmée.

Monsieur Conti : Amalya ? dit-il en me sortant de mes pensées.

Moi : Oui ? Répondis-je en le regardant.

Monsieur Conti : Merci pour votre compte-rendu d'hier, très bon travail dit-il avec un sourire.

Un vrai compliment sur mon travail ? J'ai l'impression que oui et ça fait plaisir un peu de reconnaissance.

Moi : De rien.

Un sourire satisfait apparait sur mes lèvres qu'il semble regarder avec insistance. Je dois être en train de virer au rouge, c'est sur. Puis, il retourne dans son bureau en prenant bien soin de fermer la porte derrière lui. Je me tapote alors les joues pour me remettre de mes émotions, j'ai encore pas mal de travail à rattraper avant le week-end.

A midi, mon téléphone sonne pour me ramener à la réalité. Isobel me propose à nouveau de déjeuner avec elle mais je ne peux malheureusement pas accepter. Cette semaine, j'ai accumulé pas mal de retard qu'il faut que je rattrape.

Moi : Promis, la semaine prochaine je me rattrape ! C'est moi qui invite.

Isobel : Mais non, je comprends ne t'inquiète pas. Bon week-end si on ne se revoit pas.

Moi : Merci, toi aussi !

A 13h, la porte du bureau de Monsieur Conti s'ouvre mais trop préoccupée par mon travail, je ne remarque sa présence à côté de moi qu'après un raclement de gorge.

Moi : Oui ? Dis-je simplement.

Monsieur Conti : Vous ne mangez jamais ?

Moi : Si plus tard.

Il me regarde un court instant puis part en direction des ascenseurs. Je me replonge alors dans mon travail. Je n'ai pas vu le temps passer mais un bruit sur le comptoir me fait sursauter. Je m'aperçois alors qu'il est revenu en déposant un sandwich.

Monsieur Conti : Mange ! Dit-il en pointant la nourriture du doigt.

Il n'attend pas de réponse et repart aussitôt. C'était un ordre ou je rêve ? Pour qui il se prend ? J'ai encore le droit de décider pour moi-même non ! Je déplace le sandwich du comptoir à un coin de mon bureau et retourne à mes occupations.

Il est 19h quand j'ai terminé les dossiers en retard. Je m'étire sur ma chaise satisfaite. C'est enfin le week-end ! Je positionne mes dossiers sur le coin du bureau pour que Monsieur Conti puisse les récupérer quand bon lui semblera. J'éteins mon ordinateur quand la porte de son bureau s'ouvre à nouveau.

Moi : J'ai terminé. Les dossiers sont là dis-je en les pointant du doigt.

Monsieur Conti : Merci Amalya, justement il me fallait le dossier sur la dernière collection, j'ai besoin de vérifier les chiffres.

Je me penche pour l'attraper dans la pile et lui tendre mais il regarde autre chose. Je suis son regard et m'aperçoit qu'il est en train de regarder le sandwich qu'il m'a apportée.

Moi : J'allais le prendre avec moi, vous inquiétez pas.

Monsieur Conti : Ce n'est pas pour le sandwich que je m'inquiète Amalya dit-il en saisissant le dossier que je lui tends

Il se met alors à me dévisager de haut en bas. J'ai l'impression d'être mise à nu. En colère, je prends le sandwich pour le fourrer dans mon sac à main.

Moi : Voilà, vous êtes rassuré maintenant !

Monsieur Conti : Non ! Tu perds du poids à vu d'œil.

Moi : En quoi ça vous regarde ?

Monsieur Conti : Arrête ! Gronde t-il.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant