Chapitre 9

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Priscillia : A quoi joues-tu ?

Moi : Pardon ? Répondis-je abasourdie.

Qui est cette femme ?

Priscillia : Ne fais pas ta sainte-nitouche avec moi ça ne marche pas. Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? dit-elle en me pointant du doigt. Ecoute-moi bien, ça fait plusieurs mois que j'essaye de m'approcher de lui, de me démarquer, je suis à deux doigts et toi, tu te pointes ici et pour ton premier jour de travail, j'entends quoi ? Que tu t'es permise de monter dans le même ascenseur que lui et aujourd'hui rebelote ? Tu te prends pour qui sale garce ?

Que suis-je censée répondre ? Que je n'ai pas eu le choix ? Les gens parlent dans les entreprises, des ragots il y en a toujours et c'est ainsi mais moi ? Moi je ne peux rien dire. La règle trois est pourtant simple : pas de commérage à son sujet. Je ne peux donc pas parler de lui. Il me fait tellement peur que je n'ai même pas envie de prendre le risque et que cela lui revienne aux oreilles. Si c'est le cas, je suis une femme morte.

Moi : Si ça peut te rassurer, je ne suis pas intéressée.

Que puis-je réponde d'autre ? Et même si j'en avais eu l'opportunité, je n'ai aucune répartie, qu'est-ce-que j'aurais bien voulu l'envoyer bouler mais rien ne m'est venue à l'esprit à ce moment précis. Et puis, je n'ai pas vraiment envie de me faire des ennemis ici. J'ai besoin de ce travail.

Priscillia : Peu importe, évite de t'afficher avec lui comme une greluche et reste à ta place, tu n'es qu'une simple secrétaire ok !

Sur ces dernières paroles ravissantes, elle me tourne le dos et s'en va. C'est quoi ça ? On est d'accord c'est bien de la jalousie maintenant j'en suis persuadée. Et le coup de la flûte à champagne renversée, c'était aussi un prétexte pour lui parler. C'est une drôle de façon de se rapprocher d'un homme si elle souhaite le conquérir. Quoi qu'il en soit, maintenant je suis en retard. J'ai plutôt intérêt à me grouiller. Pour une fois qu'il n'est pas trop désagréable, j'essaye de faire en sorte que la journée se passe bien.

Une fois arrivée au cinquième étage, je me précipite dans son bureau pour ne plus perdre une minute et je toque à sa porte. Il m'invite à rentrer et je referme directement la porte derrière moi. Il me fixe comme à son habitude, ses yeux se posent sur la nouvelle robe bleue et il écarquille instantanément ses yeux tout ronds. Il se mord discrètement la lèvre inférieure avant de se ressaisir immédiatement et de se montrer impassible.

Monsieur Conti : C'est pas trop tôt ! dit-il fâché.

Pardon ? Est-il sérieux ?

Monsieur Conti : Il me semble vous avoir précisé que mon dossier était urgent non ?

Moi : Oui Monsieur, excusez-moi pour le retard.

Je suis stupéfaite par ce changement d'attitude. Un coup il souffle chaud et la minute d'après, il souffle froid. Et puis, je ne peux même par argumenter pour me défendre. J'imagine sa tête si je lui dis que sa super collaboratrice, une chère Priscillia, m'a poussée contre la cage d'ascenseur et m'a fait une crise de jalousie. Qu'est-ce-qu'il penserait de moi à ce moment là ? C'est surréaliste.

Monsieur Conti : Le dossier en question est sur le bureau. Il y a des annotations et des consignes à respecter afin de le finaliser. J'en ai besoin pour ce soir et maintenant foutez le camp de mon bureau !

Je me dirige sans plus attendre vers la sortie et pars m'installer à mon bureau. C'est quoi son problème ? A un moment, on pourrait croire que le personnage est agréable et la minute d'après, on se retrouve en face d'un véritable connard. Je suis furieuse de cette façon qu'il a de me parler sans aucun respect ! Si je n'avais pas autant besoin d'argent, je me serais barrée sur le champ ! Quoi qu'il en soit, il faut que je m'attaque à ce foutu dossier. Je regarde l'heure, il est midi. J'ai cinq heures pour le boucler.

A seize heure, je suis rattrapée par la réalité. Mon ventre gargouille et je n'ai rien mangé à midi. Je pose ma main sur mon ventre comme pour faire taire mon estomac. Je n'ai plus beaucoup de temps et je dois terminer rapidement le dossier si je veux pouvoir rentrer chez moi pas trop tard.

C'est bon j'ai fini ! Je scrute l'heure et il est exactement vingt heure trente. Déjà !? si je me dépêche, je peux encore attraper le dernier train de vingt et une heure pour rentrer dans ma campagne. Je me lève rapidement afin d'apporter le dossier dans le bureau du PDG et soudain, je suis prise de vertiges. La pièce se met à tourner, j'essaye comme je peux de me rattraper au dossier de ma chaise mais tout est blanc, je me sens mal et là plus rien !

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant