Chapitre 69

12.8K 979 57
                                    

Moi : Si chuchoté-je.

J'ai réfléchi pendant ce qui m'a semblé des heures. L'instinct de survie avait pris le dessus. Je ne veux pas mourir ! Du moins, je veux avoir une chance de rester en vie.

Priscillia : Ce n'est pas trop tôt !

Elle s'est mise à rigoler après avoir posé l'assiette et le verre d'eau près de moi. Je ne pensais pas qu'on pouvait rire d'une telle situation ! J'avale d'une traite le verre. Pour ce qui est du repas, un maigre bout de pain et un morceau de fromage que je dévore sans prendre ma respiration.

Maintenant, je dois trouver la solution pour qu'il tombe amoureux d'elle. Rien que d'y penser, j'ai la gorge noué. Je propose plusieurs techniques sans même savoir si ça va fonctionner. Je n'ai finalement aucune idée de ce qui l'aime réellement chez moi et pourquoi.

Elle part finalement victorieuse et je pleure toutes les larmes de mon corps.

Elle revient me voir le lendemain soir avec un verre d'eau et une banane. On est jeudi si je ne me trompe pas et si je pars du principe qu'elle vient me voir une fois par jour. Au début, j'ai cru à une farce.

Priscillia : ça fonctionne, il s'intéresse à moi ! A-t-elle dit.

Elle pose le plateau et part directement sans rien dire de plus. Je suis anéantie ! Comment est-ce possible ? J'ai si mal à la poitrine ! Une douleur me ronge de l'intérieur. Je prie tous les dieux pour que ce ne soit pas le cas. J'aime cet homme plus que tout, plus que ma vie ! Je mange mon fruit et m'allonge dans la foulée.

Je recommence à avoir des absences, ma tête tourne. Mon estomac grouille à nouveau. J'ai l'impression qu'elle n'est plus venue me rendre visite depuis un moment. Mon rythme cardiaque ralentit. J'ai froid, tellement froid !

Soudain, une chaleur se propage dans ma poitrine. Je n'ai plus froid. Je me demande si je suis en train de mourir mais lorsque j'ouvre les yeux, je suis toujours au même endroit, allongée sur les couvertures. Je ne comprends pas comment cela est possible. La douleur dans ma poitrine commence à s'atténuer, il y a quelque chose qui cloche. Alejandro ? Je deviens folle. Voilà que je suis en train de l'appeler en esperant qu'il me réponde.

Pour la première fois depuis qu'on m'a enlevée, je me sens bien, comme si l'amour venait me prendre dans ses bras. Je garde les yeux fermés savourant cet instant.

La porte de ma cellule s'ouvre, je n'ai même pas entendu Priscillia s'approcher. Elle peut venir pour m'ôter la vie, ça m'est égal ! Je me sens en paix. Je sens ses doigts se poser sur ma carotide pour prendre mon pouls et souffler de soulagement. Bizarrement, son contact est agréable, chaud, apaisant, réconfortant. Je n'ai pas les mots.

Priscillia : Je vais tout t'expliquer !

Que veut-elle m'expliquer ? De toute façon et peu importe, je n'ai pas l'énergie pour la regarder, ni même lui répondre.

Priscillia : Princesse ?

Quoi ? J'ouvre les yeux pour essayer de comprendre et je commence à pleurer. Ce n'est pas Priscillia qui a prononcé ce mot mais bel et bien l'homme de ma vie. Est-il véritablement devant moi ? Je lève mes deux mains toujours prisonnières pour tenter de toucher son visage. Je dois être sûr que c'est bien lui et que je ne suis pas en train de rêver. Quand je touche sa joue, une larme coule le long de celle-ci. Son regard est peiné et il affiche un faible sourire.

Cette chaleur qui a remplacée la douleur dans ma poitrine que je porte depuis plusieurs jours, c'est lui, c'est notre connexion ! Il était pas loin de moi et je l'avais senti. Je suis à présent en sécurité.

Priscillia : Lâche-moi, tu me fais mal !

Vivien est là aussi et il tient fermement cette sorcière par le cou. Il a les yeux rouges et les traits tirés par la colère.

Alejandro : Je m'occupe d'Amalya, je te laisse t'occuper d'elle a t'il dit en direction de Vivien. Eloigne-la de moi avant que je la tue !

Vivien : ok, je l'emmène où tu sais.

Un courant d'air plus tard, il s'est volatilisé avec elle. Où vont-ils ?

Je regarde Alejandro retirer avec facilité les chaînes autour de mes poignets. Je l'envie d'avoir autant de force. Si j'avais été moi aussi une vampire, ce qui s'est passé ne serait jamais arrivé. Je n'ai plus envie d'être aussi faible, je veux pouvoir me défendre.

Mes paupières sont lourdes et je n'ai envie que d'une seule chose, dormir !

Alejandro : Hey, Hey !!!

J'esquisse un faible sourire en ouvrant les yeux mais je n'arrive pas à les laisser ouvert. Je suis trop faible.

Alejandro : Non, non, tu restes là !

Moi : Je suis désolée répondis-je.

Je veux bien mais impossible. Il écrase finalement quelque chose contre ma bouche et un liquide commence à couler dans ma gorge. J'ouvre enfin les yeux et me rends compte que c'est bien son sang qu'il est en train de me donner par son poignet. Le goût est mauvais mais je commence à me sentir déjà un peu mieux.

Il le retire puis essuie le coin de ma bouche avec son doigt. Je le regarde dans les yeux avec une telle intensité, comme si j'avais peur qu'il s'efface à nouveau de ma memoire. Je veux capturer l'image le plus longtemps possible. Il se penche sur moi pour glisser un bras derrière ma tête et l'autre sous mes jambes afin de me soulever du sol et je pose ma tête sur sa poitrine. Son odeur est rassurante.

Alejandro : Accroche-toi bien, on rentre à la maison.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant