Chapitre 14

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Quand nos regards se croisent, je blêmis immédiatement. Il se tient debout, la main sur la rambarde du balcon près de l'espace VIP qui surplombe la piste de danse dans une tenue décontractée. Il porte un jean noir troué et un tee-shirt blanc à col V près du corps qui laisse deviner ses muscles. Je me retourne immédiatement après m'être rendue compte qu'il s'agissait de lui. J'ai des frissons qui parcourent tout mon corps, que fait-il ici ? Il faut que je prévienne ma meilleure amie :

Moi : Chloé c'est.... Mais ma phrase reste en suspens.

Comme envoutée, ma meilleure amie est en train de se diriger vers lui comme un lapin dans les phares d'une voiture. Non n'y va pas ! hurlais-je intérieurement comme si ça pouvait changer quelque chose. Je ne peux plus la rattraper, il est trop tard, si je me lève pour faire cela j'aurais l'air d'une cruche devant mon patron. Je décide de la suivre du regard. Je regarde brièvement Monsieur Conti qui est en train de sourire comme victorieux mais qui n'a pas cessé de me regarder malgré que ma copine soit en train de s'approcher de lui. J'ai l'estomac qui se sert, c'est douloureux. Que se passe-t-il ? Suis-je en train de ressentir de la jalousie ? Je fronce les sourcils en direction de mon patron et son sourire s'évanouit. Son regard devient alors interrogateur. A-t-il ressenti mes émotions ?

Chloé essaye une tentative de rapprochement et débute une conversation. A cette distante et avec un bruit de musique en fond, je ne peux malheureusement rien entendre. Je suis obligée d'assister au spectacle sans rien pouvoir faire. Son regard est toujours posé sur le mien malgré que mon amie soit en train de discuter avec lui. Il ne bronche pas d'un fil comme si ce qu'elle était en train de lui raconter lui importait peu. Il finit par lever la main dans sa direction comme pour lui demander le silence. Chloé reste bouche bée face à son comportement. Puis ses lèvres commencent à bouger, il digne enfin lui parler. Tout en continuant à me fixer avec ses grands yeux sombres, il lui parle brièvement puis fini par lui tourner le dos et rentrer dans la cellule VIP. Il vient clairement de lui mettre un vent.

Chloé fait demi-tour les épaules basses, à son comportement je me rends compte qu'elle est déçue. Elle s'installe en face de moi et avec un regard dépité me dit en boudant :

Chloé : Tu fais chier Amalya. Il y en a toujours que pour toi.

Hein ? Que lui a-t-il dit ? Tout en se redressant sur son siège comme pour se donner du courage elle m'annonce :

Chloé : Je viens de me taper un râteau phénoménal, c'est dur mais bon dit-elle en s'efforçant de sourire, je suis contente pour toi. Tu es chanceuse !

Moi : Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Chloé : Il m'a dit très exactement et je cite : Ce n'est pas toi que je veux c'est ta copine !

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive ! Impossible ! C'est mon patron, je ne peux pas. Chloé n'est pas au courant et je préfère éviter de lui en parler. Je pense qu'elle a dû mal comprendre. Il faut que j'essaye de rattraper la situation.

Moi : Je suis désolée ma belle tout en lui caressant l'épaule en signe de compassion. J'ai une idée pour te faire oublier ça.Elle me regarde curieuse et un sourire se dessine sur son visage.

Moi : On boit cul sec et on file sur la piste de danse ! Allez suis-moi !

Je lève mon verre qui est quasi plein et je me mets à le boire. Chloé se met à me suivre et ensemble, dans un mouvement synchro, on claque nos verres sur la table comme s'y nous étions deux pochtronnes. On part ensemble dans un fou rire. Je pense qu'avec les deux verres qu'on vient de s'enfiler, on va être saoul d'ici peu de temps.

Je me lève de ma chaise et l'attrape par la main pour aller danser.Une fois sur la piste, on commence à danser comme deux dévergondées. Faut dire qu'une fois un certain taux d'alcoolémie atteint, tu n'as plus aucune gêne. La piste de danse est bondé de monde. Tout le monde danse coller-serrer manque de place. Au bout de quelques minutes, Chloé me fait un signe pour me prévenir qu'elle quitte la piste de danse avec un homme qui lui tient la main. Elle a le sourire, je crois bien qu'elle a réussi à trouver une nouvelle proie.

Tout en continuant à danser les bras en l'air, je lève ma tête en direction du plafond. Je ferme les yeux et savoure le moment. Çà faisait tellement longtemps que je ne m'étais plus autant amusée. En ouvrant les yeux, il semble qu'on me regarde. Je tourne la tête dans cette direction en continuant à me balancer sur le rythme de la musique et me rend compte qu'il est en train de me regarder depuis l'étage supérieur. Ses deux mains accrochées à la rambarde. Que veut-il ? Je suis en week-end, je fais ce que je veux de mon temps libre. Ici, il n'est pas le maître, il ne peut donc avoir aucune emprise sur moi et j'avoue que ce sentiment de supériorité m'envahit rien qu'à y penser. Je fais ce que je veux, que ça te plaise ou non !

Je décide alors de le fixer à mon tour. Aujourd'hui, on inverse la situation et on va bien voir comment tu vas réagir Monsieur le persécuteur ! C'est parti ! Je vais sortir le grand jeu et ce soir tu vas perdre pensais-je. Je commence à glisser mes mains dans mes cheveux toujours en le fixant du regard puis je glisse celles-ci le long de ma poitrine puis ma taille. Mes mouvements sont sensuels, doux. Je tourne sur moi-même, me déhanche. Il ne me lâche pas du regard et se mordille la lèvre, tant mieux, tu vas en avoir pour ton argent me dis-je. Soudain son regard se durci. Ah bon Monsieur n'est pas content ? Je me mets à rire intérieurement. Mission réussite, tu peux partir !

Puis soudain un homme se glisse derrière moi et m'invite à danser contre lui. Trop alcoolisé pour rétorquer je me laisse faire. Ses mains se glissent sur mes hanches. Je frissonne. Puis je sens sa main droite caresser ma cuisse nue, c'est trop désagréable et ce contact me ramène à la réalité. J'essaye de m'écarter mais d'une main puissante, il m'attrape par la taille pour que j'évite de fuir. Je lui demande de me lâcher, je n'ai plus envie de danser mais il se met à rigoler. Il se penche à mon oreille et me susurre : « Ce soir, je vais jouer avec toi ». J'ai la chair de poule rien qu'à y penser. J'essaye de me débattre pendant ce qui me semble être une éternité puis brusquement plus rien. J'entends un « lâche là » qui sonne comme un ordre. Je profite de cette situation pour essayer de m'enfuir mais une main attrape la mienne.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant