Chapitre 4

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Je me décale sur le côté pour laisser entrer Monsieur Conti. Une autre fille essaye de rentrer à l'intérieur mais quand elle s'aperçoit que c'est le PDG, elle fait demi-tour dans la foulée. Je ne comprends pas pourquoi.

Monsieur Conti : Je ne partage jamais mon ascenseur, les gens qui travaillent ici le savent, c'est la première règle dit-il comme pour répondre à mon interrogation.

Après l'annonce de cette règle, j'essaye de me faufiler avant la fermeture des portes mais il agripe directement mon poignet pour me forcer à rester à l'intérieur. Je ne comprends pas pourquoi.

Monsieur Conti : Deuxième règle importante, personne n'entre dans mon bureau sans ma permission. Et enfin troisième règle.

A ce moment précis, les portes de l'ascenseur se ferment et celui-ci débute son ascension. La phrase reste en suspens, qu'elle est la troisième règle ? Je suis perdue, un peu sonné à vrai dire. Je sens encore la pression de sa main sur mon poignet même si celle-ci n'est plus la. J'ai des fourmis dans les jambes, mon rythme cardiaque augmente. Je n'ai pas peur mais j'appréhende d'être dans un si petit espace avec lui. Après quelques secondes, sa main se dirige vers le bouton d'arrêt de l'ascenseur. Celui-ci se fige immédiatement entre deux étages. Quoi ? Là je commence à paniquer, j'ai chaud et je suis à deux doigts de m'évanouir. Pourquoi a t il arrêté l'ascenseur ? Est-il fou, va t'il essayé de m'agresser ? Que dois-je faire ? J'ai envie de crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Plein de pensées me traversent l'esprit, je ne sais plus quoi faire. Je suis tétanisée, je ne bouge plus et avec le peu d'effort qu'il me reste, j'essaye de rester de marbre. Il s'avance vers moi doucement, ce qui me force à reculer mais dans un si petit espace, je me retrouve rapidement adosser à la paroi de cette cage de fer. J'ai du mal à respirer mais j'essaye de ne rien laisser paraître. Je reste stoïque. Sa main se pose à ma gauche de mon visage contre l'ascenseur, ses yeux sont si sombres qu'on pourrait s'y perdre. Je déglutis difficilement. Je me sens oppressée, c'est quoi cette manie qu'il a d'entrer dans mon espace personnel. Son visage est à 1 cm du mien, beaucoup trop près à mon goût. Il reste ainsi quelques secondes à me fixer ce qui me paraît être une éternité. Qu'essaye t'il de faire en me fixant ainsi ? Il pose l'index de sa main droite sur ma bouche comme pour me demander le silence et se penche jusqu'à mon oreille pour me souffler :

Monsieur Conti : La troisième règle importante et qui me tient précisément le plus à cœur. Aucun commérage à mon sujet, ce qui se passe au cinquième étage reste au cinquième étage. Je DETESTE les ragots. J'espère avoir été clair.

C'est un ordre, un vrai et ça je ne peux le nier. Le ton de sa voix me l'a bien fait comprendre. J'ai des sueurs froides rien qu'à penser le contraire. Son autorité me terrifie. Je réussie à répondre difficilement oui Monsieur alors que son visage est toujours aussi près du mien. Il reste ainsi quelques secondes dans la même position, sa bouche près de mon oreille, j'entends son souffle. En se redressant ses lèvres effleurent mon cou, je sursaute. Mince l'a t-il senti ? Il se dirige alors vers le bouton de remise en route de l'ascenseur comme si de rien n'était me laissant contre la paroi de l'ascenseur tremblante. Je suis clairement en état de choc et je n'arrive pas à décrocher mon regard de son visage. Que vient-il de se passer ? Au même moment, je crois apercevoir un bref sourire se dessiner au coin de ses lèvres mais celui-ci disparaît aussi vite qu'il est arrivé.

Le bip de l'ascenseur qui prévient l'ouverture des portes me ramène à la réalité. J'arrête immédiatement de l'observer et je me redresse comme si de rien était. Il me regarde du coin de l'œil, je le sens. Reste droite, reste droite me répété-je intérieurement pour paraître plus forte que je ne le suis. Une fois la porte entièrement ouverte, comme pour rester le plus longtemps en position de force à côté de moi, il se faufile immédiatement dans son bureau en saluant les gens au passage. Ces mêmes gens qui une fois sortie à mon tour de l'ascenseur, me dévisagent comme s'ils venaient de voir un fantôme.

Je me dirige à mon tour vers mon bureau en les saluant malgré leurs regards interrogateurs. Après ce que je viens de vivre dans cet ascenseur, je peux vous dire qu'à part le PDG d'Orora, plus rien ne peut me perturber. J'entends deux femmes discuter dans le hall du fait que Monsieur Conti n'était pas seul dans son ascenseur. Sérieusement ? Je suis la première ici à avoir eu cette opportunité de me faire terroriser par lui dans l'ascenseur ? Elles ne savent même pas la chance qu'elles ont ! Et pourquoi ce permettent-elles de faire les commères dans le couloir ? Je suis la seule à devoir respecter cette règle ? à moins peut être que celles-ci ne s'appliquent qu'à ceux qui travaillent en étroite collaboration avec lui ? Sûrement. Je m'installe derrière mon bureau et me laisse tomber sur mon fauteuil à bout de force.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant