Chapitre 70

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Je ferme les yeux alors que le vent chaud me caresse, me réchauffe. Dehors, la température est bien plus agréable que celle que j'ai subi ces derniers jours.

Je finis par ouvrir les yeux lorsque je m'aperçois qu'il se déplace normalement. Le trajet s'est déroulé rapidement grâce à ses pouvoirs. Nous sommes chez lui et il est en train de monter les escaliers. Je lève les yeux pour le regarder alors que son regard est déjà posé sur le mien. Il sourit légèrement. Son absence m'était insupportable !

Il me dépose dans ma chambre, plus précisément sur mon lit.

Alejandro : Ne bouge pas, je te fais couler un bain bien chaud.

Moi : Merci.

Qu'est-ce qu'il est adorable, prévenant, tellement de compliments avec lesquels je n'aurais pas pu le qualifier il y a encore quelques mois. Je me sens unique avec lui, j'ai l'impression qu'il fait tomber son masque strict de chef d'entreprise et qu'il est une tout autre personne. Il revient quelques minutes après.

Alejandro : Je t'attends en bas dit-il pour me laisser un peu d'intimité.

J'acquiese en hôchant la tête. Il ferme la porte me laissant seule dans la chambre. Je me déshabille rapidement et ne perd pas de temps pour me laver. J'ai tellement d'interrogations : Comment a-t-il fait pour me retrouver ? A-t-il ressenti la même chose que moi ? Où est Priscillia et qu'est-ce-qu'il va lui faire ?

Je le retrouve dans la cuisine alors qu'il est en train de dresser la table.

Alejandro : J'espère que tu aimes les spaghettis ?

Moi : Qui n'aime pas les pâtes ? Répondis-je avec un grand sourire.

Je m'asseois et commence à manger. Je suis affamée !

Alejandro : Comment te sens-tu dit-il inquiet.

Je relève la tête pour le regarder. Il a beau me sourire, ses yeux le trahissent ainsi que le son de sa voix.

Moi : Je vais bien ne t'inquiète pas.

J'essaye de le rassurer mais au fond, je suis moi-même morte d'inquiétude. Je suis tellement faible et je m'en veux d'avoir été aussi bête. Je me suis mise toute seule dans cette situation délicate et je l'ai emporté avec moi, le faisant souffrir au passage. Il me regarde avec attention essayant de scruter mes réactions. Mes mains tremblent et il a sûrement dû le remarquer.

Moi : Je suis désolée Alejandro.

Je baisse la tête honteuse.

Alejandro : Pourquoi dis-tu cela ?

Moi : J'ai été si naïve.

Je marque un temps d'arrêt pour chercher mes mots et continuer.

Moi : Je t'ai fait souffrir.

Alejandro : Arrête tout de suite.

Lorsque je relève la tête, je m'arrête sur sa mâchoire qui est crispée. Il est évidemment en colère par ma faute.

Alejandro : Tout est de ma faute. Je n'ai pas été capable de te protéger.

Moi : Ne dis pas ça ! Tu n'es en rien responsable de la situation. Priscillia m'avait dans le viseur depuis le début.

Alejandro : Quoi ?

Il est surpris par ma réponse.

Moi : Elle voulait se venger par rapport à notre relation. J'aurais dû t'en parler mais je ne voulais pas intervenir sur vos relations professionnelles. Je ne voulais pas...

Alejandro : Attends une minute. Tu es en train de me dire qu'elle te menait la vie dure et tu ne m'as rien dit ?

Moi : La chute dans les escaliers c'était elle.

Il fallait que je lui dise la vérité. Il se lève rapidement de sa chaise et commence à faire les cents pas dans la cuisine. Soudain, il envoie valser un vase en verre qui s'expose en milles morceaux par terre. Il s'arrête net, passe sa main dans ses cheveux et me tourne le dos. Il est très en colère.

Alejandro : Je vais la tuer !

Puis quitte la maison me laissant en plan. Au fond, elle le mérite mais est-ce que c'est la bonne décision ? Je n'ai pas envie d'éliminer cette femme et vivre avec ça sur la conscience. Je n'ai pas non plus envie qu'Alejandro réagisse sur un coup de tête, il faut que j'intervienne. Je saisie mon téléphone dans la poche et le contacte. Il ne répond pas, je réitère plusieurs fois mais toujours rien. Merde !

Moi : Alejandro, ne fais pas ça ! Hurlé-je seule. Reviens s'il te plait !

Je ne veux pas qu'elle meurt, je ne veux pas de vengeance, je ne suis pas un monstre comme elle ! J'ai envie d'oublier ce qui s'est passé, je veux aller de l'avant et ce n'est pas comme ça qu'on peut résoudre le problème. Je finis par lâcher mon portable sur le plan de travail, il ne me répondra pas.

La porte d'entrée finit par s'ouvrir et Alejandro apparaît. Pitié, j'espère qu'il n'a rien fait. Il semble désemparé.

Alejandro : Est-ce que tu viens de m'hurler de ne rien faire et de revenir ?

Moi : Quoi ?

Alejandro : Amalya s'il te plait répond à ma question ?

Moi : Je...

Alejandro : J'ai l'impression de devenir fou, je t'entends me parler dans ma tête, c'est impossible !

Je ne comprends rien, qu'est ce qu'il lui arrive ? Il semble désorienté, perdu et son regard est vide.

Moi : Dis-moi que tu n'as rien fait Alejandro, je t'en supplie ?

Il ne répond rien et se dirige vers son frigo. Il avale d'une traite une poche de sang, une fois vide, la balance dans le lavabo et recommence.

J'avance doucement pour poser ma main sur son épaule. Il faut que j'essaye de calmer la situation avant qu'il ne vide son frigo.

Moi : Regarde-moi s'il te plaît.

Alejandro : Est-ce que tu as hurlé Alejandro ne fait pas ça ?

Moi : Oui.

Il se retourne subitement en lâchant une poche de sang au sol.

Alejandro : Qui es-tu ?

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant