Chapitre 54

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Encore une fois ce foutu mot ! Je n'ai pas le temps de la questionner que la porte du bureau d'Alejandro s'ouvre. Il reste figé sur place dès que son regard croise le tien, comme surpris alors qu'elle se dirige rapidement dans sa direction. Elle lui vole un baiser avant de le prendre dans ses bras. Elle vient de l'embrasser ! Il faut que je me barre d'ici et vite ! Je me lève rapidement, contourne mon bureau et pars en direction des toilettes. Je ferme à clés la porte derrière moi avant de m'effondrer sur le sol en larmes.

J'ai horriblement mal au cœur. Pourquoi l'a-t-il laissé faire ? Les larmes coulent toutes seules et tout mon corps tremble. J'aurais dû m'en douter qu'un homme aussi beau que lui ne pouvait forcément pas être célibataire. Je suis une véritable cruche et je me suis offerte à lui en plus ! En fait, je n'étais qu'un trophée de plus, juste un morceau de viande supplémentaire... J'ai envie de vomir de dégoût, je le pensais différent. J'ai mal, très mal.

Je me relève pour me passer un coup d'eau froide sur le visage et essayer d'atténuer mes yeux légèrement gonflés et rouges. Je remets mes cheveux en place et observe mon reflet dans le visage pour voir le résultat. Ça fera l'affaire.

Je retourne à mon poste de travail pour terminer son dossier, plus vite c'est fait, plus vite je pourrais prendre ma pause déjeuner. J'ai besoin de prendre l'air et souffler. Il est 12h30 quand je récupère mes dernières impressions à glisser dans la pochette. Maintenant, il faut que je lui apporte ! Je prends mon courage à deux mains, me lève, me dirige vers sa porte mais avant que je ne frappe à celle-ci, il m'invite à entrer comme s'il s'avait que j'étais là. J'ouvre la porte et évite de croiser son regard, je ne sais pas encore à l'heure actuelle si j'ai plutôt envie de pleurer à nouveau ou de l'étrangler. Je pose le dossier sur le bureau.

Moi : Voilà ton dossier.

Et me retourne immédiatement sans attendre de réponse pour quitter la pièce.

Alejandro : Attends Amalya dit-il pour me retenir.

Je n'ai pas envie de parler avec lui et il est midi passé, c'est l'heure de ma pause. Je n'ai pas le temps d'atteindre la porte qu'il attrape mon bras pour me retenir et dans un mouvement de rage, je me détache rapidement de son emprise.

Moi : Ne me touche pas.

Quand nos yeux se sont croisés, j'ai lu de l'incompréhension dans ceux-ci, ce qui n'a fait qu'éveiller ma colère. Comment pensait-il que j'allais réagir en voyant une femme l'embrasser sans qu'il ne dise rien !

Alejandro : Ce n'est pas ce que tu crois.

Moi : Ce que je crois n'a pas d'importance ! Si tu veux bien, j'aimerai bien prendre ma pause déjeuner, c'est l'heure.

Peu importe l'excuse, il n'en a de toute façon pas ! A partir du moment où il n'a pas réagit ou même ne serait-ce au moins reculer un peu devant son baiser alors que j'étais présente, il peut trouver toutes les excuses du monde, j'en croirais aucune. J'ouvre la porte de son bureau alors qu'il me laisse faire et la claque derrière mon passage. Bon vent pensé-je.

J'ai prié tous les dieux pour qu'il n'y ait aucun photographe devant l'entreprise, je n'étais pas d'humeur à les voir, ni aujourd'hui, ni jamais d'ailleurs et j'avais terriblement besoin de sentir le soleil sur ma peau pour me réchauffer et m'apaiser. Quand j'ai franchi les portes pour sortir, ils n'étaient pas là et j'ai regardé le ciel pour remercier je ne sais quelle divinité mais j'étais juste heureuse que mes prières soient exaucées. Finalement, ils avaient leurs photos alors pourquoi continuer à s'acharner ?

Je me suis installée dans le Parc avec ma boisson et ma salade de quinoa. J'ai d'abord mangé sans penser à rien, le regard vide droit devant mais après quelques bouchées, un nœud s'est formé dans mon estomac quand les images de cette jolie femme rousse ont refait surface. Qui était-elle ? Sa femme ? Une amante ? J'avais le cœur en miette et plus aucun appétit. J'ai marché un peu dans le Parc pour me distraire avant de retourner bosser.

A 17h pile, j'ai remballé mes affaires, saisi mon sac à main et me suis dirigée vers les ascenseurs pour rentrer à la maison. Le diner de ce soir n'était de toute façon plus d'actualité. Le bip a retenti et les portes de l'ascenseur se sont ouvertes sur Alejandro. Sa beauté dévastatrice ne me laissera jamais indifférente ! J'avais beau être en colère, mon corps s'en foutait et le réclamait. Je me suis décalée pour le laisser passer mais il est resté droit dans l'encadrement pour me barrer la route. Il voulait m'affronter mais je n'étais pas d'humeur.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant