Chapitre 68

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J'ai horriblement mal à la tête ! C'est bien plus fort qu'une migraine, le genre de douleur à vous cogner la tête contre un mur. J'ouvre les yeux mais je le regrette immédiatement. Une explosion d'images vient envahir mon esprit déjà assez endolori par le chloroforme que j'ai inhalé. Je me rappelle de tout dans les moindres détails ! Où suis-je ?

La pièce est humide, froide et sombre. Je peux voir ce qui m'entoure sans trop de difficulté grâce à une petit lampe de chevet qui dégage une lumière chaude. Autour de moi, uniquement des murs en pierre. Je suis à même le sol sur un tas de couvertures. Je portes toujours la même robe violette mais je suis pieds nus.

Une cave ? Un sous-sol ? Mais où est-ce que je suis et pourquoi ? J'ai la gorge en feu, je suis déshydratée et désorientée, je n'ai aucune idée du temps qui s'est écoulé. Est-ce qu'on est le jour ? La nuit ?

J'essaye de frotter mes tempes douloureuses mais pour couronner le tout, j'ai les poignets liés par une chaîne, elle-même accrochée au mur. Je suis retenue prisonnière.

La voix de Priscillia raisonne subitement dans ma tête. Elle est responsable ! C'est elle qui m'a envoyée au parking à la recherche d'Alejandro. Mais quelle garce ! Comment ai-je pu être aussi naïve !

Il est hors de question que je reste ici à rien faire comme une victime. Heureusement, mes pieds ne sont pas accrochés. Je me lève et j'essaye de pousser de toutes mes forces sur la chaîne pour essayer de la décrocher du mur. Rien ! Je m'asseois par terre et je pousse avec mes pieds contre le mur pour gagner de la force mais toujours rien ! J'ai envie d'hurler de rage, d'exprimer ma colère mais il ne faut pas que j'attire l'attention avant d'avoir trouvé un plan. La porte de sortie est beaucoup trop loin par rapport à la longueur de ma chaîne. J'ai beau me torturer l'esprit, je ne vois pas de solution. Mes poignets sont douloureux, j'ai tout fait pour essayer de les détacher.

Je m'effondre sur le tapis de couvertures poussiéreuses. Je suis mal barrée et je ne peux empêcher mes larmes de couler. Plus je pense à Alejandro et plus la douleur est forte. Est-ce-qu'il a aussi mal que moi au coeur ? J'ai peur de ne plus le revoir. Et maintenant qu'on est connectés, si je meurs, que lui arrivera t-il ? Est-ce qu'il sentira même si je suis loin de lui mon dernier souffle ? Est-ce que ça va être douloureux pour lui ? Merde, je suis plus effrayée pour lui que pour ma propre vie !

Un bruit de pas me sort de mes pensées. Mon rythme cardiaque s'affole. Je suis terrorisée ! Tout mon corps tremble. La porte s'ouvre et Priscillia entre avec un large sourire diabolique sur le visage.

Priscillia : Amalya, Amalya, qu'est ce que tu es bête !

Moi : Qu'est-ce que tu me veux ?

Priscillia : Je t'avais pourtant prévenue que j'allais me venger répond-elle.

Elle prend plaisir de la situation. Cette femme est sadique.

Priscillia : Maintenant que tu n'es plus dans les parages, le chemin est libre !

Elle parle d'Alejandro ! Sûrement pense t-elle qu'elle a encore une chance avec cet homme. C'est elle qui est bête pour le coup. Je le connais assez pour savoir qu'il n'est pas intéressé par elle mais je ne peux rien dire sinon je suis morte d'avance.

Priscillia : As-tu soif ?

Elle tient un verre d'eau à la main que je n'arrive pas à quitter des yeux tellement ma gorge est sèche !

Moi : S'il-te-plaît réussi-je à bafouiller

Elle me jete le contenu du verre d'eau au visage et je suis à présent trempée et humiliée. J'ai la gorge serrée. Je suis partagée entre l'envie de l'insulter et l'envie de pleurer mais je ne fais rien. Je ne veux pas lui donner cette satisfaction !

Priscillia : Tu auras de l'eau quand j'aurais mes réponses !

Mais de quoi parle t-elle ?

Priscillia : Tu vas me dire comment tu as réussi à le charmer. Me donner tes astuces et ensuite tu auras à boire ! Si ça marche, demain tu auras à manger !

Cette femme est un monstre ! Je vais devoir faire tomber amoureux l'homme que j'aime pour réussir à survivre. C'est cruel ! Je n'ai pas envie de cela, je préfère mourir que le savoir dans les bras d'une autre !

Moi : Va te faire foutre !

Priscillia : Très bien, on verra si demain tu changes d'avis.

Puis elle part me laissant seule avec mes craintes. Je suis gelée jusqu'à l'os. Je retire la couverture mouillée et je reste pendant des heures éveillé à essayer de trouver une solution avant de m'effondrer de sommeil.

Le lendemain rebelotte, elle revient me voir en agitant un verre d'eau devant moi pour me donner envie. Je la regarde dans les yeux avec haine et elle positionne le verre au dessus de ma tête. Elle fait lentement couler l'eau sur mes cheveux puis claque la porte derrière elle.

En me réveillant le surlendemain, mercredi si je ne me trompe pas d'après mes calculs, ça fait trois jours que je n'ai rien mangé et bu, mes heures sont comptées. Je suis faible, je n'arrive plus à me lever du sol, mon corps tremble de froid ou de faiblesse, j'ai des absences. J'essaye de penser à Alejandro pour me rattacher à quelque chose de bien mais c'est douloureux à chaque fois. J'essaye de l'appeler au secours par la pensée, espérant que notre connexion puisse me sauver mais rien, pas de réponse. Je suis désespérée et si je ne fais rien, je vais mourir.

J'entends Priscillia rentrer dans la pièce, le bruit de ses talons sur le sol est reconnaissable entre mille. Je reste allongée, trop faible pour bouger d'un centimètre. Elle m'envoie un coup de pied dans les côtes et je gémis.

Priscillia : Toujours vivante ? Je t'ai apporté à boire et à manger, tu ne veux toujours pas coopérer ?

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant