Chapitre 46

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Nous sommes en route pour rentrer à Orora. Je suis inquiète concernant la réaction de Priscillia. J'ai réussi à lui cacher pas mal de choses depuis le début mais là ça va être compliqué. Déjà le long du tapis rouge, elle a assisté à son signe de tendresse, le fameux baiser sur les cheveux et là, je rentre seulement le lendemain du défilé et avec lui, elle va forcément se douter d'un truc. Comment je vais pouvoir me sortir de ce pétrin ? Il faut que j'élabore un plan et vite ! Soudain, le contact de sa main chaude sur ma cuisse me ramène à la réalité.

Alejandro : ça va ? Tu as l'air inquiet ?

Moi : Oui ça va merci répondis-je avec un sourire.

J'essaye de ne rien laisser paraître. Je ne peux pas lui parler de ce genre de problème, déjà parce que c'est son bras droit et ensuite, parce que c'est à moi de régler mes problèmes toute seule. Il fronce les sourcils, visiblement je n'ai pas été assez convaincante.

Alejandro : Quelque chose te chagrine, je le sens.

Mais ce n'est pas possible, ce mec n'est pas humain ! C'est quoi son truc, il a genre des supers pouvoirs ou quoi ? Je sais que je ne suis pas très bonne comédienne mais j'ai l'impression que dès que je ne vais pas bien, il s'en rend compte même si je fais tout mon possible pour ne rien laisser paraître. C'est trop bizarre. Je le regarde curieusement mais lui, il me regarde avec inquiétude. C'est déstabilisant, pourquoi se soucie-t-il autant de moi ? Après tout, on se connait depuis peu.

Moi : Ne t'inquiète pas, tout va bien.

Il caresse alors mes cheveux avant de déposer un doux baiser dessus. C'est agréable, réconfortant et je me sens bien en sa présence.

On arrive devant l'entreprise sur les coups de 11h. On traverse le hall d'accueil mais quelque chose me perturbe, il y a un truc qui est différent. Certains regards sur nous sont respectueux et j'ai bien dis NOUS ! Il y a même des gens qui inclinent légèrement la tête quand j'arrive à leurs hauteurs. C'est quoi ce délire ? D'habitude personne me calcul, je suis invisible bon sauf quand je suis à côté de lui c'est vrai mais là, on dirait qu'ils sont à deux doigts de se prosterner devant moi. Les autres regards n'ont pas changé pourtant, certaines filles sont toujours en train d'attirer l'attention et d'autres, me fusiller du regard. C'est perturbant.

Je fais un petit signe de la main à Isobel pour la saluer sur notre passage et elle me fait un clin d'œil discret tout en levant son pouce. On s'arrête devant un ascenseur pour patienter, je lui demande :

Moi : Alejandro, c'était quoi ça dis-je en montrant le hall du bout du doigt.

Il sait très bien de quoi je parle vu le sourire satisfait qu'il affiche mais il ne répond pas à ma question.

Moi : Tu sais quoi ? La prochaine fois je te laisse rentrer avant et je te rejoins après.

Je déteste être au centre de l'attention, je ne sais pas comment il fait mais très peu pour moi, ça me fait peur.

Alejandro : C'est trop tard ma belle répondit-il alors que l'ascenseur apparaît devant nous.

Il presse légèrement mon dos pour me faire rentrer à l'intérieur. Ma belle ? Je reste scotchée devant son surnom, incapable de dire un mot de plus. Je suis partagée entre l'incompréhension et la joie. Les portes se ferment.

Alejandro : De quoi as-tu peur Amalya ? Continue-t-il en se retournant vers moi.

Comment sait-il que j'ai peur ? C'est perturbant à la fin !

Alejandro : Il va falloir que tu t'y fasses, ça va être ton quotidien à présent.

C'est hors de question ! J'aime bien rester discrète et je vais continuer à le faire. Et déjà, pourquoi il me regarde en souriant, ça l'amuse ou quoi ?

Moi : Est-ce que la situation te fait rire ? Dis-je sérieuse.

Alejandro : Non c'est ton innocence que je trouve mignon c'est tout.

Je plisse les yeux dans sa direction. Il est sérieux.

Alejandro : Je ne veux voir personne dans mon bureau ce matin.

Whaouh, le retournement de situation ! Il est passé du chaud au froid en une seconde chrono.

Moi : Très bien.

Il hoche la tête, les portes s'ouvrent sur le cinquième étage et il part en direction de son bureau. Je le suis et pars m'installer au mien. Avant de refermer la porte, il s'adresse une dernière fois à moi :

Alejandro : Autre chose. A midi, je ne veux pas te voir derrière ton bureau.

Je ne suis pas sûr de comprendre de quoi il me parle mais son regard est sévère. Il reprend :

Alejandro : Tu as très bien compris, tu pars et tu vas manger ! Gronde-t-il avant de fermer la porte de son bureau sans attendre de réponse.

Il va vraiment falloir que j'ai une discussion avec lui par rapport à ça ! Je déteste qu'on me dicte ma conduite, je ne suis pas une enfant ! Je sais qu'il a raison dans le fond et de toute façon, j'avais déjà prévu de voir Isobel, je lui ai promis mais je n'aime pas le ton qu'il emploi. Je suis furieuse mais en même temps, s'il ne s'inquiétait pas pour moi, il aurait rien dit d'un autre côté.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant