Chapitre 36

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Il s'avance alors vers moi rapidement pour m'embrasser fougueusement en plaquant une main dans mon dos et l'autre sous ma fesse pour m'attirer à lui. Le premier bip sonore retentit pour nous avertir que nous avons déjà descendu un étage. Je glisse alors ma main derrière sa nuque pour m'agripper et j'entends sa respiration s'accélérer. Le deuxième bip, troisième étage... Il prend cette fameuse main pour la retirer et la plaquer contre la paroi en acier à côté de mon visage et se détache de mes lèvres pour venir mordiller mes lobes d'oreille. Troisième bip, deuxième étage... Il descend le long de mon cou en m'embrassant sauvagement. Son souffle chaud sur ma peau réveille un gémissement de plaisir qui sort de ma bouche comme une douce mélodie. Quatrième bip, premier étage... Il revient presser mes lèvres subtilement en me tenant le menton et s'éloigne de moi pour réajuster sa cravate et son smoking.

Je suis clairement en train de fondre sur place. Je passe mon doigt sur mes lèvres encore sensibles. J'essaye de reprendre mon souffle et me tenir droite.

Monsieur Conti : Tu m'avais manqué dit-il simplement avec un petit sourire en coin satisfait.

Le dernier bip retentit et je réponds rapidement sans trop réfléchir :

Moi : Toi aussi, à voix basse.

Les portes s'écartent sur le hall d'accueil avec Priscillia qui nous attend un peu plus loin, les yeux écarquillés en grand dès qu'elle se rend compte que je suis dans l'ascenseur avec lui. Là tout de suite, j'aimerai bien lui faire mon plus beau sourire mais connaissant le personnage, je vais m'abstenir. Et puis je préfère vis-à-vis de mon patron, rester professionnelle en public pour ne pas nuire à sa réputation. Ce qui se passe au cinquième étage et également dans l'ascenseur, doit rester un secret non ? Au moins une règle que j'arrive à respecter pensé-je en rigolant intérieurement.

Une belle limousine grise nous attend dehors et le chauffeur ne perd pas de temps pour nous ouvrir la portière afin qu'on pénètre immédiatement à l'intérieur. Je ne suis pas habituée à autant de luxe mais c'est tout de même très plaisant. Je me sens comme une célébrité.

Priscillia entre la première et je la suis à mon tour. Je m'installe bien entendu en face d'elle. Monsieur Conti me cherche du regard en entrant et s'assoit à côté de moi. Je fais mine de rien mais je suis plutôt satisfaite de la situation et mon petit moi intérieur saute partout les bras en l'air. J'évite le regard de Priscillia.

Monsieur Conti : Nous sommes à 20 minutes de l'aéroport, nous prendrons ensuite un jet privé pour Paris où Vivien nous attend déjà.

Après son annonce et sans attendre de réponse, il saisit son ordinateur portable et se plonge dans son travail. Je détourne alors le regard pour lui laisser de l'intimité et je regarde par la fenêtre le paysage défiler. Après plusieurs minutes, il pose sa main sur ma cuisse rapidement et l'enlève immédiatement comme s'il voulait me demander quelque chose mais à ce contact, mon corps réagit comme à son habitude avec un léger soubresaut ce qui n'a pas échappé au Tyran.

Monsieur Conti : Excuse-moi de te déranger, tu peux m'aider pour la mise en forme du tableau chuchote-t-il discrètement.

Moi : Oui bien sûr.

Je me penche discrètement sur lui pour regarder l'écran afin de savoir de quoi il me parle mais je me freine dans mon élan. Ma conscience professionnelle me retient. Priscillia est en face de nous et je ne peux pas me comporter ainsi. Je me redresse et il me regarde alors avec un sourcil levé.

Moi : Puis-je ?

Je pointe du doigt l'ordinateur pour lui demander si je peux le prendre sur mes genoux et surtout éviter un rapprochement.

Monsieur Conti : Je préfère que tu me montres afin d'apprendre s'il-te-plait.

Son discret sourire en coin m'indique que je ne vais pas avoir le choix. Je me repenche et il décale sa main gauche de l'ordinateur pour que je puisse me frayer un chemin en la posant discrètement derrière mon dos. Je saisis le curseur de la souris et lui montre dans quel menu entrer pour mettre en page son tableau. Il hoche la tête pour acquiescer à chacune de mes interventions. A la fin, il récupère l'ordinateur et me demande :

Monsieur Conti : Encore une chose dit-il simplement afin que je maintienne ma position.

Il se met alors à taper sur une note vierge : « Tu es magnifique aujourd'hui » tout en caressant discrètement le bas de mon dos. Je me concentre pour ne rien laisser paraître.

Monsieur Conti : C'est la bonne manipulation pour centrer le tableau ? dit-il pour couper le silence et éviter d'éveiller les soupçons.

Moi : Tout à fait dis-je simplement tout en me redressant.

Monsieur Conti : Merci Amalya.

Je me remets dans ma position initiale en priant pour que Priscillia ne se soit rendu compte de rien et pour ne pas changer, j'évite toujours de croiser son regard comme si la situation était normale. En regardant par la fenêtre, je vois que nous sommes sur le point d'arriver au jet privé. J'inspire doucement pour me donner du courage, c'est la première fois aujourd'hui que je vais voler et je ne suis pas du tout à l'aise avec cette idée. J'ai les mains moites.

Priscillia et moi suivons Monsieur Conti qui est sorti du véhicule en premier. Vivien est déjà debout dans l'encadrement de la porte d'entrée du Jet avec un sourire tiré jusqu'aux oreilles comme si c'était un enfant qui allait à DisneyLand. Le Tyran me bouscule alors légèrement pour me doubler afin de monter en première. Je m'arrête quelques secondes devant les marches pour me donner du courage, j'ai les mains qui tremblent. Monsieur Conti et Priscillia sont déjà à l'intérieur mais je remarque que Vivien n'a pas changé de place. Il me regarde avec un regard bienveillant et finit par descendre les marches pour me rejoindre.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant