Chapitre 20

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Le lendemain, j'arrive au travail les épaules droites et sûr de moi. A partir d'aujourd'hui, j'enfile le costume d'assistante inébranlable. Je passe comme à mon habitude faire la bise à Isobel qui ne peut s'empêcher de me souhaiter bonne chance comme à chaque fois. J'arrive à mon bureau et un post-it se trouve collé sur mon PC avec pour consigne je cite : « Venez me voir dès votre arrivée. A.C ». Ne peut-il tout simplement pas m'appeler par téléphone sérieusement ? Je trouve que se servir de ces étranges bouts de papier pour communiquer est vraiment irrespectueux. Enfin bref, c'est lui le patron. Je pose mon sac sur mon bureau sans plus attendre et je me dirige donc vers le sien. Je toque comme d'habitude et j'attends sa permission pour entrer afin de ne pas enfreindre la fameuse règle numéro 2.

Je rentre et ferme la porte derrière moi. Je suis dans un premier temps frappée par son regard qui semble mauvais. Il est surement en colère, c'est encore une bonne journée qui s'annonce. Monsieur grincheux le retour. Je décide alors de ne pas relever son comportement et m'avance lentement mais sûrement en direction de son bureau. Je m'arrête à quelques centimètres de celui-ci et débute :

Moi : Bonjour Monsieur Conti, vous m'avez demandé ?

Monsieur Conti : Bonjour Mademoiselle.

Mademoiselle ? Amalya ? Un jour c'est tu, l'autre jour c'est vous. On ne sait jamais sur quel pied danser avec lui !

Monsieur Conti : Merci de m'apporter un café noir ! m'ordonne-t-il.

Sérieusement ? Il ne peut pas aller se le chercher lui-même ? C'est tellement cliché ! La petite assistante qui doit courir dans tous les sens pour satisfaire les moindres besoins du directeur, même les besoins perso. Bientôt, il va me demander d'aller au pressing pour lui ou quoi ?

Moi : Très bien ! répondis-je sur un ton agressif avant de quitter la pièce.

Je me dirige vers les ascenseurs pour retourner au rez-de-chaussée où se trouvent les fameuses machines à café. J'attends un petit moment mais rien, je décide alors de prendre les escaliers pour ne pas perdre de temps, j'ai déjà assez de boulot comme ça.

A mi-chemin, je me retrouve en face à face avec le bras droit de Monsieur Conti, Priscillia ! J'essaye de feindre l'indifférence en espérant qu'elle est oubliée la scène du bar mais en la doublant, je sens deux mains se poser violemment sur mon dos et me pousser dans les escaliers. J'essaye de m'agripper à quelque chose mais rien à faire, je déboule les escaliers et me retrouve par terre. Une douleur parcourt tout mon corps et je décide alors de rester dans cette position le temps de reprendre mes esprits. Je lève les yeux et Priscillia me regarde avec un sourire haineux.

Priscillia : Je t'avais prévenue !

Sans rien dire de plus, elle se retourne et continue son ascension. Elle est complètement tarée hurlé-je intérieurement. C'est quoi cette manie qu'elle a de pousser les gens ?

Je suis toujours par terre sur le ventre et j'essaye tant bien que mal de me relever. J'ai mal partout. Une tâche de sang au sol attire mon attention. Je baisse la tête pour scruter mes jambes mais rien, je regarde mes bras, mes mains mais toujours rien. Je finis par toucher mon visage et je ressens une vive douleur lorsque ma main touche mon arcade sourcilière. Génial pensé-je. Il faut que je trouve des toilettes et vite avant d'en mettre partout. J'essaye de presser la zone sensible pour contenir l'hémorragie mais la douleur me fait tourner la tête. Je cherche du regard les numéros pour savoir à quel étage je suis avec difficulté. Entre le premier et le deuxième très bien. Je décide alors de descendre les escaliers ce qui me parait le choix le plus facile dans ma situation actuelle et me dirige vers le premier étage. Je suis essoufflée et ma respiration est courte, j'ai mal partout et ma démarche est saccadée. J'essaye de pousser la porte des escaliers pour entrer dans le hall du premier étage mais celle-ci semble si lourde d'un coup. Satanée porte coupe-feu ! Mais brusquement elle s'ouvre dans un mouvement rapide et je me retrouve à tomber en avant et percuter une personne qui essayait de l'ouvrir. Cette même personne m'attrape par la taille avec un réflexe tellement rapide que j'évite de peu de me retrouver au sol une deuxième fois. Après avoir repris mes esprits, je me dégage de la personne qui me tenait pour connaître son identité et me rend compte qu'il s'agit de Vivien. J'esquisse un léger sourire trop faible pour parler quand je me rends compte qu'il est en train de fixer ma plaie.

Moi : C'est si moche que ça ? Réussis-je à lui demander sans être sûr d'avoir parlé de façon audible.

Et là, j'aperçois que sa mâchoire se serre. Pourquoi est-il fâché ? Je cherche son regard pour scruter ses émotions et je constate que la couleur de ses yeux d'habitude d'un si beau bleu clair a viré au rouge ! Je recule d'un pas frappé de terreur. En se rendant compte de ma réaction, il semble se ressaisir et met à remuer les mains pour me faire comprendre que tout va bien mais je m'évanouis prise de panique.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant