Chapitre 23

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J'ai envie de m'avancer pour lui faire comprendre mon accord mais je me ravise, mon corps en a envie mais mon esprit me dit non, tu vas encore souffrir, c'est voué à l'échec. Il est ton patron et toi son assistante. Je décide alors de reculer d'un pas. Face à la situation, il plonge une dernière fois son regard intense sur moi tout en passant sa main dans ses cheveux puis cligne des yeux en secouant la tête comme pour se reprendre.

Monsieur Conti : Bonne soirée.

Moi : Merci à vous aussi.

Et je me retourne. Mon cœur bat la chamade et j'inspire une grande bouffée d'oxygène pour me donner du courage. J'avance vers l'entrée de mon immeuble mais je n'entends pas le bruit de sa voiture redémarrer. Ne te retourne pas Amalya, non ! J'expire doucement et me glisse à l'intérieur de mon immeuble laissant la porte se refermer derrière moi.

Une fois dans mon appartement, je souffle un grand coup et parle à voix haute.

Moi : Je vais devenir folle c'est sur ! Tout en me dirigeant vers le miroir de ma salle de bain. Pourquoi il me fait cet effet là ?

Je grogne un coup. J'ai envie de lui et en même temps, j'ai envie de l'étrangler. Je commence à détailler mon visage dans le reflet et autant vous dire que ce n'est pas beau à voir. Déjà, je suis blanche malgré la transfusion mais ce n'est pas ça le pire ! Le pire c'est l'hématome que j'ai sur le front juste à côté des points de suture. Je ressemble clairement à rien, c'est peut-être pour ça qu'il m'a proposé de ne pas venir travailler demain ? Pensé-je. Oh et puis merde, on s'en fou... ou pas.

Le lendemain, je me réveille épuisée, sans aucune énergie. J'ai mal partout suite à ma chute dans les escaliers et j'ai des envies de meurtre mais je ne peux rien faire. Elle a l'autorité et moi, je ne suis qu'une assistante, personne ne va me croire. Pourquoi faut-il toujours qu'on dépende de l'argent sérieusement ? J'ai bien envie de fuir de cette entreprise et recommencer à zéro mes recherches d'emploi, tant pis. Mais au fond je le sais, si je ne pars pas c'est bien pour cette raison, je craque pour mon patron même si j'essaye de me voiler la face.

Je passe ma journée de repos à flemmarder, ce qui veut dire regarder la télé, grignoter, lire et puis c'est tout. J'ai besoin de reprendre des forces. J'ai également essayé de trouver une explication concernant les yeux de Vivien. Soit j'étais sonnée suite à ma chute, soit j'avais du sang dans les yeux et ma vue était troublée. Je ne sais pas comment l'expliquer autrement.

Mercredi en arrivant au travail, Isobel me regarde inquiète mais je la rassure immédiatement.

Moi : Salut Isobel, tu vas bien ? Ne t'inquiète pas, ça a l'air plus grave que ce que tu penses lui dis-je.

Isobel : Salut Amalya, tu es sûr ? Tu as quand même chuté dans les escaliers !

Les informations circulent vite ici...

Moi : Tout va bien, tout va bien dis-je en remuant les bras dans sa direction pour apaiser son inquiétude.

Isobel : C'était un sacré spectacle que tu nous as offert lundi rajoute-t-elle en se penchant vers moi pour me chuchoter à l'oreille et éviter qu'on nous entende.

Moi : Comment ça ?

Isobel : Monsieur Conti a quitté l'entreprise pour t'accompagner dans l'ambulance. Il doit vraiment tenir à toi.

Mon visage devient cramoisi.

Moi : Je ne savais pas.

La sonnerie du standard interrompt notre conversation et j'en profite pour m'éclipser en lui mimant un téléphone pour lui faire comprendre que je l'appelle plus tard. Je prends l'ascenseur et lorsque les portes de celles-ci s'ouvrent sur le cinquième étage, je tombe nez à nez avec le PDG. Il semble content de me voir, c'est bien la première fois. Je lui rends un sourire gêné et sors de l'ascenseur.

Monsieur Conti : Bonjour Amalya, tu vas mieux ce matin ?

Moi : Bonjour Monsieur Conti, oui merci.

Monsieur Conti : Parfait alors dit-il avec un léger sourire qui disparait aussitôt pour laisser place à un visage sans aucune expression. J'ai une réunion avec le service création, j'ai placé les dossiers à finaliser sur votre bureau et j'ai besoin que vous confirmiez le rendez-vous de cet après-midi avec Priscillia.

A l'annonce de son prénom, je me raidis. Il semble remarquer ma réaction mais ne dit rien. Il pénètre dans l'ascenseur et je lui réponds alors :

Moi : Je m'en occupe.

Et les portes se referment alors que je me dirige déjà vers mon bureau où se trouvent des dossiers entreposés un peu partout. Je ne viens pas un jour et c'est déjà le bordel pensé-je. Génial, aujourd'hui je ne vais pas m'ennuyer. Je commence par envoyer un mail de confirmation à Priscillia pour le rendez-vous, je ne vais surement pas me donner la peine de l'appeler cette garce et je me lance dans les dossiers en retard (comptes-rendus de réunion à retranscrire, mise en page de courrier, créations de tableaux etc...). Je n'ai même pas le temps de relever la tête vu la charge de travail en retard.

En milieu de matinée, je décide d'apporter une partie des dossiers déjà traités dans son bureau pour pouvoir y voir plus clair sur le mien et si possible avoir un peu de place pour m'organiser. Je me lève et ouvre la porte de son bureau tant bien que mal avec le coude et pousse celle-ci avec mon pied pour m'aider. Une fois à l'intérieur, je reste paralysée sur place. Mon patron est présent dans son bureau.

Un boss pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant